Ruggero Raimondi

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Informations générales

  • Nom:Raimondi
  • Prénom:Ruggero
  • Date de naissance:03/10/1941
  • Nationalité:Italie
  • Tessiture:Baryton

Agenda Professionnel

Dates
Personnages
Lieux

27 juillet 2015

29 juillet 2015

31 juillet 2015

02 août 2015

04 août 2015

06 août 2015

08 août 2015

10 août 2015

19 mars 2015

21 mars 2015

23 mars 2015

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Biographie

Ruggero Raimondi est l’un de ces artistes incontournables qui marquent leur époque aussi bien par l’excellence de leur talent artistique que par le rayonnement de leur personnalité hors du commun. Baryton-basse au timbre d’une beauté et d’une séduction exceptionnelles, il a rapidement abordé tous les grands rôles du répertoire, à la scène comme au disque. Mais d’un chanteur d’opéra parvenu à la célébrité dès ses trente-cinq ans, le cinéma allait faire une véritable star capable d’enthousiasmer un public jusqu’alors très éloigné de l’univers lyrique. En incarnant à l’écran le fameux Don Giovanni de Mozart, Ruggero Raimondi offrait une nouvelle dimension au mythe et un nouveau public à l’opéra.


Ruggero Raimondi

Ruggero Raimondi est né à Bologne le 3 octobre 1941 dans une famille de commerçants. Au départ, rien ne prédestinait cet « enfant de la guerre », comme il le rappelle lui-même, à devenir un des plus grands chanteurs de sa génération. Pourtant, ce garçon un peu timide et rêveur aimait par-dessus tout fredonner des chansons de Frankie Laine, son idole, et quand un vieil ami de la famille, le chef d’orchestre Francesco Molinari Pradelli, entend Ruggero, la conclusion s’impose d’elle-même : « Ce petit fera une grande carrière : si je me trompe, je te payerai » dit-il au père. Le jeune homme a déjà entrepris des études de comptabilité malgré son horreur des chiffres, mais ses parents l’encouragent à prendre des cours avec Ettore Campogalliani (1903-1992) qui sera aussi le professeur de Renata Tebaldi, Renata Scotto ou encore Luciano Pavarotti et Carlo Bergonzi, pour n’en citer que quelques-uns.

À seize ans, le jeune Ruggero entre au Conservatoire Giuseppe Verdi à Milan, puis il intègre la prestigieuse Académie Sainte-Cécile à Rome. A vingt-deux ans, il remporte le concours du Teatro Lirico Sperimentale de Spolète et il y est engagé pour interpréter Colline dans La Bohème de Puccini. En décembre 1964, le jeune chanteur remplace au pied levé un collègue qui devait assurer le rôle de Procida dans Les Vêpres siciliennes de Verdi : il attire aussitôt l’attention du directeur de la Fenice de Venise qui l’engage pour les cinq années à venir. 

Ruggero Raimondi passe rapidement des grandes scènes italiennes aux plus prestigieux opéras internationaux. En 1969, il fait ses débuts au Festival de Glyndebourne en Don Giovanni, un rôle appelé à devenir déterminant dans sa carrière. En 1970, le Metropolitan Opéra de New-York et le Festival de Salzbourg l’accueillent avant Covent Garden en 1972 et l’Opéra de Paris en 1974 où il subjugue le public en retrouvant un de ses rôles marquants, celui de Procida, qu’il interprète magistralement. La carrière discographique du jeune chanteur connaît le même démarrage fulgurant et il suffit que son nom apparaisse sur une pochette de disque pour que le succès soit assuré. Ruggero Raimondi appartient à cette génération de chanteurs qui ont bénéficié de l’essor et de l’apogée du disque lyrique, période bénie où les artistes pouvaient enregistrer plusieurs intégrales d’opéra avec les plus grands chefs et les plus éblouissantes distributions.


Ruggero Raimondi dans Don Giovanni de Joseph Losey

En 1977, alors qu’il est au sommet de la réussite, Rolf Liebermann, directeur de l’Opéra de Paris, lui propose de participer au projet qu’il a conçu avec Daniel Toscan du Plantier et le réalisateur Joseph Losey. Il s’agit de porter à l’écran un des opéras les plus célèbres de Mozart, Don Giovanni. Ce sera « une expérience extraordinaire » de l’aveu même du chanteur qui a beaucoup réfléchi à un personnage qui l’a accompagné tout au long de sa carrière : « Quand j’ai chanté mon premier Don Juan, à Venise en 1968, je me guidai sur la seule conception démoniaque, la conception classique, la plus simple. Ensuite, à Glyndebourne, j’ai fait apparaitre la dimension sensuelle et la complexité du personnage. C’est à partir de là qu’il m’est apparu non pas comme un personnage démoniaque mais un être dont la passion est la force vitale, un être habité d’une extraordinaire énergie, incarnée dans une pensée qui se développe d’un seul trait. Je crois que c’est en fait un personnage qu’on construit en se défaisant de ce qu’on sait ou croit savoir : il faut qu’il explose à l’intérieur de soi ». Le film de Joseph Losey aura un immense retentissement et le succès populaire sera encore amplifié par les records de vente de la « bande-son », enregistrée en studio sous la direction de Lorin Maazel. Cette aventure artistique hors du commun aura aussi permis de révéler l’indéniable talent de comédien du chanteur, qui sera dirigé par Alain Resnais en 1982 dans La vie est un roman. Dans ce film, où Ruggero Raimondi apparaît seulement comme acteur, on retrouve de grands comédiens comme Fanny Ardant, Pierre Arditi ou Vittorio Gassman.

D’autres projets voient le jour dans le sillage de Don Giovanni. En 1980, pour Ruggero Raimondi, Losey crée l’événement en mettant en scène Boris Godunov à l’Opéra de Paris. Ce sera l’unique incursion du réalisateur de cinéma dans l’univers du théâtre. L’ouvrage de Moussorgski est un des opéras préférés du chanteur qui a beaucoup médité sur l’ambivalence de Boris, un rôle qu’il estime « épuisant psychologiquement » parce que « les émotions risquent à tout instant de submerger l’interprète », et il avoue : « c’est vraiment un personnage que j’aime à la folie, dont j’aime cette expression brûlante de la solitude dans laquelle il s’enfonce jusqu’à ce que son cœur éclate de douleur ».


Ruggero Raimondi dans Boris Godunov

En 1984, toujours grâce à la complicité de Daniel Toscan du Plantier, Ruggero Raimondi retrouve le cinéma avec Carmen filmé par Francesco Rosi. En 1989, vient Boris Godunov réalisé par Andrzej Zulawski. L’aventure lyrique au cinéma s’achève en 2000 avec la Tosca de Benoît Jacquot. Cette belle aventure cinématographique n’a pas empêché Ruggero Raimondi de poursuivre sa carrière en diversifiant son répertoire. Il explore de nouveaux territoires, par exemple, avec Rossini, quand il participe à la résurrection du Voyage à Reims, en 1984, au Festival de Pesaro, sous la direction de son chef de prédilection, Claudio Abbado. Renforçant leur grande complicité artistique, une solide amitié lie les deux hommes ; car au-delà de l’immense chanteur qu’on connaît, Ruggero Raimondi est un être d’une rare richesse humaine. C’est le moteur de ses interprétations toujours portées par une remarquable intelligence musicale qui rend unique son Scarpia, son Falstaff, son Philippe II ou son Fiesco… Tous ces grands rôles verdiens sont comme nourris de l’intérieur par une réflexion continue sur les pans les plus obscurs de la nature humaine.

Après avoir vécu tant de moments forts, quels sont les éventuels regrets et les nouvelles aspirations qui alimentent l’insatiable curiosité de Ruggero Raimondi ? Il aurait aimé chanter Wagner que ce soit Wotan dans Le Ring ou encore Hans Sachs dans Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg, comme le lui conseillait Zubin Mehta. Après avoir mis en scène des opéras, et avoir donné de nombreuses masterclasses, il se verrait bien diriger un théâtre pour les jeunes chanteurs : « C’est un plaisir de rester avec les jeunes – un plaisir peut-être faustien ?... Je trouve qu’ils sont plus sérieux que moi qui étais un papillon à leur âge, qui aimais trop la vie… Mais leur avenir est difficile : la culture est malmenée, rejetée par les radios, les télévisions, les journaux… J’ai envie pourtant de les aider à creuser en eux pour faire vivre ces personnages qui, même lointains, nous ressemblent pourtant par quelques traits d’humanité, Boris, Philippe II, Basilio, Don Juan… ». 

Catherine Duault

Ruggero Raimondi (Interprète)

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