Animal Farm - Wiener Staatsoper (2024) - Animal Farm - Wiener Staatsoper (2024)

Description

Nouvelle production.

Le public assistera à la première d’un opéra basé sur le classique d’Orwell sur la dystopie d’une lutte de libération ratée. Les animaux d'une ferme sordide se révoltent contre leurs propriétaires tyranniques, mais se retrouvent bientôt sous le règne d'un nouveau chef issu de leurs propres rangs. « Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. » Les deux premières traductions parurent en ukrainien et en polonais en 1947, l’année de la parution du roman, parabole de la perversion de la révolution russe sous la dictature de Staline.

Naturellement, ils devaient apparaître en Europe occidentale. Mais pendant un certain temps, il n'était pas certain que l'on trouverait l'original anglais dans les librairies occidentales, qui rencontraient une résistance passive au manuscrit. Comme Orwell l’a noté dans l’avant-propos de l’édition ukrainienne, sa satire ne visait pas principalement l’Union soviétique, qu’il ne connaissait que par des périodiques et des livres, mais les illusions occidentales concernant le pays des merveilles socialiste à l’Est. Ces illusions impliquaient la nécessité de réprimer et de nier activement les excès totalitaires du régime, depuis les procès-spectacles et les déportations jusqu'aux goulags en passant par les génocides et la famine terroriste.
À l’ère du populisme « postfactuel », la question fondamentale du livre reste d’une acuité pressante en Occident. Comment les dirigeants populaires peuvent-ils utiliser la rhétorique émouvante de la liberté et de la sécurité tout en renforçant un pouvoir impitoyable et leurs intérêts personnels ?

Le metteur en scène Damiano Michieletto souhaite depuis longtemps amener Animal Farm sur la scène de l'opéra. « L'histoire est simple, une sorte de conte de fées qui, si on y regarde de plus près, aborde de manière nuancée des questions importantes comme le pouvoir, l'oppression et la propagande. L'histoire est horrible mais comporte aussi des éléments comiques. Et cela permet d'avoir non seulement beaucoup de rôles solistes mais aussi un chœur», note Michieletto. Il a trouvé le partenaire idéal en Alexander Raskatov.
Raskatov a travaillé en étroite collaboration avec le librettiste et dramaturge expérimenté Ian Burton. Il était important pour lui de relier la vision extérieure d’Orwell de l’empire soviétique aux vues intérieures, en incorporant des citations originales de Staline, de Trotsky et du chef des services secrets Beria, ainsi que les actes de violence sexuelle de Beria. Raskatov a raccourci et condensé le texte et a insisté pour que le récit se déroule autant que possible dans des situations graphiques. Pour son décor, il a développé un « style scalpel », comme il l'appelle, qui dessine les événements avec netteté et contraste élevé. Raskatov utilise également des références musicales à l'histoire de sa patrie. La partition ne compte pas moins de 21 rôles solistes, couvrant tout le spectre des registres vocaux humains, où chacun a un profil individuel caractéristique.

Le metteur en scène a situé l'histoire dans un abattoir plutôt que dans une cour de ferme. « Les personnages attendent d'être massacrés ici. Ils sont enfermés dans des cages et rêvent de liberté. Être un animal ici signifie être un esclave, de la viande, un objet entre les mains des humains.» 
La première production mondiale de Michieletto a été créée comme une coproduction de plusieurs maisons de commande. Il a eu sa première à Amsterdam le 4 mars 2023 ; la première viennoise suivra le 28 février 2024.

Plus d'informations sur le site officiel de l'Opéra.