Tannhäuser - Bayerische Staatsoper (2017) - Tannhäuser - Bayerische Staatsoper (2017)

Description

Nouvelle production

Plus d'informations sont disponibles sur le site officiel de la Bayerische Staatsoper.

Le point de vue d'Opera Online

En  quoi une œuvre telle que Tannhäuser peut constituer un moment fort de la saison opératique 2016-2017 ? Tout simplement par la diversité des forces en présence. Pour commencer, Romeo Castellucci, metteur en scène italien du théâtre d’avant-garde, qui a mis le pied dans l’opéra en 2011 avec Parsifal. Artiste total (il signe la scénographie, les costumes et les lumières), il cultive un travail de l’extrême sur le son et l’esthétique depuis les années 80, et donne un éclairage sans concession sur les plus grands mythes tout en donnant vie aux concepts les plus retors, en immergeant activement le spectateur dans des tableaux souvent dérangeants, quoique de toute beauté. Tannhäuser, réflexion sur l’amour, le sacré et le profane, promet lui aussi une expérience sensorielle sans pareille.

N’oublions pas l’éblouissante distribution musicale, à commencer par Klaus Florian Vogt, ténor à la voix de velours si reconnaissable, qui effectue sa première incursion dans le rôle de Tannhäuser. Lohengrin d’anthologie auprès d’Anja Harteros en Elisabeth, il amplifie progressivement son répertoire en s’ouvrant à des partitions toujours plus exigeantes. Sa tessiture annonce une relecture singulière pour l’auditeur. Retrouvailles, donc pour Anja Harteros, aussi à l’aise dans le belcanto que dans la dramaturgie wagnérienne. Autre argument de taille, le baryton Christian Gerhaher, dernièrement à cheval entre le lied et l’opéra, endosse à son habitude le costume de Wolfram. Il n’est d’ailleurs pas inconnu de Vogt car ils ont enregistré ensemble en 2009 Le Chant de la terre de Gustav Mahler.

Enfin, impossible de ne pas citer Kirill Petrenko, futur chef de l’Orchestre philharmonique de Berlin (dès 2019), et actuel directeur musical de la Bayerische Staatsoper, qui, à son habitude, déploiera l’orchestre dans ses retranchements. 

Thibault Vicq