Informations générales
- Compositeur:Giorgio Battistelli
- Librettiste:Giorgio Battistelli
- Date de création:01/02/2019
- Lieu de création:France
- Maison d'opéra de la production originale:Opéra National de Lorraine.
Description de l'Œuvre
En 2012 à Yssingeaux, en Haute-Loire, l’usine de lingerie Lejaby est rachetée par une multinationale du textile. Les onze ouvrières en poste dans la fabrique sont confrontées à un choix : le repreneur est prêt à ne pas procéder à de licenciements, mais les ouvrières devront accepter une réduction de la durée de leur pause déjeuner, qui passerait de quinze à huit minutes. Cet épisode réel articulé autour de « sept minutes » de pause inspirera un film de Michele Placido en 2016, puis une pièce de théâtre de Stefano Massini deux ans plus tard, et enfin un opéra, 7 Minuti (7 minutes), du compositeur italien Giorgio Battistelli qui fait l’objet d’une création à l’Opéra national de Lorraine en 2019.
Giorgio Battistelli signe de nombreux opéras et œuvres de théâtre musical, dont plusieurs s’inspirent de sujet d’actualité ou de société (on lui doit notamment An inconvenient truth, créé à La Scala de Milan en 2015 d’après des écrits d’Al Gore sur les conséquences du changement climatique). Avec 7 Minuti, Giorgio Battistelli imagine un « opéra syndical » sous-titré « conseil d’usine » qui invite le spectateur à la réflexion, sans imposer de conclusion. Car selon Giorgio Battistelli, l’opéra « ne doit pas seulement proposer au public un moment de consolation, de divertissement ou de fascination. Il doit aussi faire réfléchir sur ce qui se joue dans le monde d’aujourd’hui, sur les conséquences des enjeux déclarés ou savamment occultés et dont nos vies vont dépendre désormais. »
L’opéra 7 Minuti met en scène les onze ouvrières de l’usine, à commencer par Blanche qui négocie les conditions de reprise de la fabrique avec les « cravatés ». De prime abord, la plupart des ouvrières sont plutôt enclines à accepter ce sacrifice de sept minutes de leur pause de déjeuner, mais pas Blanche. Au cours de trente scènes réparties en trois tableaux (qui retracent une heure d’échanges entre les ouvrières), la discussion s’installe et les enjeux se posent : l’enjeu est économique (sept minutes par jours et par salariées, ce sont quelques centaines d’heures de travail par mois), c’est aussi une question de principe (eu égard aux autres salariées, des autres usines de la région qui pourraient être soumises à la même proposition), et c’est également une question de dignité du travail.
Au gré de l’ouvrage, « la musique donne à entendre la dynamique qui anime chaque personnage, sa nature, son intensité, sa durée, mais aussi les interactions entre les personnages par rapport auxquelles l’auditeur doit se forger un point de vue. » Car il appartient au spectateur de se faire un avis : l’opéra s’achève sur un ultime vote, cinq ouvrières sont favorables à la proposition, cinq la rejettent, et alors que la onzième se lève pour exprimer son vote, le noir se fait sur le plateau.
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