Du 14 mars au 2 avril prochains, l’Opéra de Lyon tiendra son Festival annuel et en articule la programmation autour de l’avenir et du contrôle peut en avoir, avec La Force du destin par le jeune metteur en scène Ersan Mondtag, une nouvelle production de « l’opéra syndical » 7 Minuti de Giorgio Battistelli et la création mondiale de L’Avenir nous le dira de Diana Soh pour la Maîtrise de l’Opéra de Lyon. Tour d’horizon.
Chaque année en mars et avril, l’Opéra national de Lyon ouvre ses portes à tous les publics le temps d’un festival thématique qui réunit à la fois des œuvres de répertoire, des ouvrages plus contemporains, voire des créations. Du 14 mars au 2 avril prochains, l’édition 2025 invite à « se saisir de l'avenir » et s’articule autour d’œuvres qui interrogent le futur – celui des protagonistes des opéras donnés durant le festival ou le nôtre en tant qu’acteurs de la société. Comme chaque année ou presque, la programmation de cette édition du 2025 du festival se compose de trois opéras : d'abord La Force du destin de Verdi (1869), puis l’opéra contemporain 7 Minuti de Giorgio Battistelli (2018) et enfin la création mondiale de L'Avenir nous le dira de Diana Soh (2025).
La Force du destin, ou l'avenir impossible à saisir
Dans La Force du destin, les personnages de Verdi sont autant confrontés à la passion qu’au désespoir et si le livret de l’opéra parait parfois absurde ou invraisemblable, les protagonistes font face à un avenir qu’ils ne maîtrisent pas et c’est sans doute ce qui contribue à la dimension tragique de l’ouvrage.
Si les enjeux de l’œuvre sont bien connus, l’Opéra de Lyon parvient néanmoins à piquer la curiosité des lyricomanes grâce à son équipe artistique : la direction musicale est ainsi confiée à Daniele Rustioni, chef principal de l’Opéra de Lyon depuis 2017 dont on connait la fougue, et la production sera signée par Ersan Mondtag, qui a d’abord travaillé pour le théâtre avant de mettre en scène des opéras. Le travail du jeune metteur en scène allemand est régulièrement salué par la critique, notamment pour sa capacité à embarquer le spectateur dans une esthétique pop et coloré (il conçoit généralement les costumes délirants de ses productions) qui cache souvent une réflexion plus profonde qu’il n’y parait de prime abord. Jusqu’à présent, Ersan Mondtag a surtout mis en scène des opéras du XXe siècle. Il s’attaque ici à un monument du répertoire verdien « dans une lecture qui promet d’être audacieuse ». Pour faire bonne mesure, la distribution s’annonce expérimentée : Elena Guseva en Donna Leonora et Riccardo Massi en Don Alvaro aux côtés notamment d’Igor Golovatenko ou Michele Pertusi. La production est donnée du 15 mars au 2 avril.
7 Minuti, ou prendre son avenir en main
Le festival de l’Opéra de Lyon reprend ensuite 7 Minuti, « l’opéra syndical » de Giorgio Battistelli créé en 2019 à l’Opéra national de Lorraine. On connait la trame du livret (inspiré de faits réels) : une usine de textile est rachetée par une multinationale qui entend imposer une réduction de sept minutes de la durée de pause accordée aux ouvrières. L’œuvre prend des allures de huis-clos pour installer la discussion et poser les enjeux économiques, sociaux voire moraux des exigeances de la direction : les ouvrières se « saisiront-elles de leur avenir » pour tenir tête aux « cravatés » de l’usine ? Giorgio Battistelli invite à la réflexion. Le festival de l’Opéra de Lyon proposera une nouvelle production de l’œuvre, réalisée par la metteuse en scène de théâtre Pauline Bayle (qui dirige le TMP depuis 2022). La production est donnée du 15 au 29 mars.
L'Avenir nous le dira, ou décoder l’algorithme de l'avenir
Enfin, l’avenir appartient évidemment aux plus jeunes et c’est manifestement le constat que fait la compositrice Diana Soh avec L'Avenir nous le dira – une commande de l’Opéra de Lyon pour sa maîtrise de jeunes chanteurs, en coproduction avec l'Opéra national de Lorraine qui présentera l'ouvrage en fin de saison. Cette création mondiale doit mettre en scène une trentaine de jeunes interprètes de la Maîtrise de l’Opéra de Lyon, qui se produiront sur une scène occupée par un imposant orchestre mécanique tenant lieu de décor : une gigantesque machine à oracles que les enfants devront animer, endossant le rôle d’un c(h)œur battant afin de décoder l’algorithme du futur. Comme souvent en matière d’opéras contemporains, Diana Soh dit avoir travaillé étroitement avec la librettiste Emmanuelle Destremau et la metteuse en scène Alice Laloy de sorte que la réalisation entre dans le processus de composition. À découvrir du 15 au 23 mars.
En préambule du festival, des répétitions de 7 Minuti et de La Force du destin seront ouvertes au public les 15 et 22 février prochains. Pour mieux appréhender les ouvrages, des rencontres autour de chaque œuvre seront aussi proposées autour de chaque Première, les 14 et 15 mars 2025. Le détail de la programmation est disponible sur le site de l’Opéra de Lyon.
publié le 15 janvier 2025 à 14h25 par Aurelien Pfeffer
15 janvier 2025 | Imprimer
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