Informations générales
- Compositeur:Jean Baptiste Lully
- Librettiste:Philippe Quinault
- Date de création:1676
- Lieu de création:France
- Nombre d'acte:6
- Langue originale:Français
- Maison d'opéra de la production originale:Opéra Saint Germain-en-Laye
Description de l'Œuvre
Créé par Jean- Baptiste Lully, dont elle était la quatrième tragédie en musique, Atys fut surnommé l’« opéra du roi » tant Louis XIV s’impliqua dans la production qui répondait d’abord à un véritable projet politique : sortir l’opéra de l’apanage des Italiens. Le roi en choisit le sujet chez Ovide et supervisa sa « mise en tragédie » par Philippe Quinault. La création eut lieu le 10 janvier 1676.
Le terme de « tragédie » se justifiait par la présence de protagonistes nobles qui s’exprimaient dans un langage spécifique, le « récitatif ». En regard de la tragédie en alexandrins, centrée sur les passions et promue par l’Académie française, ce nouveau genre écrit en vers mêlés développait grâce à la musique une poétique du merveilleux. Il articulait un prologue allégorique glorifiant le roi à l’univers de la pastorale, faisait place à la danse sous forme de divertissements chorégraphiques jalonnant les cinq actes, et conjuguait décors à machines, choeurs majestueux et airs faciles à mémoriser.
Dans Les Fastes et Les Métamorphoses d’Ovide, Atys était transformé en pin pour avoir résisté à l’amour de la déesse Cybèle. Métamorphosé par Quinault et Lully, son destin démontrait l’inéluctable soumission du sentiment au politique jusqu’à oser un dénouement tragique, totalement inhabituel dans l’opéra français.
Prologue
Le Temps et les Heures célèbrent Louis XIV. Flore devance le printemps afin de lui faire sa cour avant son départ à la guerre. Melpomène, muse de la tragédie, l’écarte : elle veut profiter de l’hiver et de la Cour rassemblée pour évoquer le souvenir des amours de Cybèle et d’Atys. Iris les réconcilie : que la Nature et l’Art s’unissent pour fêter « le plus grand des héros ».
Acte 1
Atys rassemble le peuple phrygien afin de célébrer la déesse Cybèle. Idas compare son zèle religieux à son insensibilité de coeur. Après avoir proclamé sa résolution de ne jamais aimer, Atys avoue avoir failli. Ils sont interrompus par Sangaride et Doris. Sangaride doit bientôt épouser le roi Célénus mais confie à Doris qu’elle aime Atys. Or, ce dernier vient lui dévoiler son coeur : puisqu’il mourra après les noces, qu’elle sache qu’il l’aime. La réciprocité de leurs sentiments les bouleverse. Mais l’arrivée de la déesse les interrompt et Cybèle annonce qu’elle va désigner son grand prêtre.
Acte 2
Le roi Célénus confie à Atys sa crainte de n’être pas aimé de Sangaride. Atys doit rassurer son rival. Cybèle veut honorer Atys et elle en fait son sacrificateur. Célénus se réjouit pour son ami.
Mais Cybèle livre son motif secret à sa confidente Mélisse : elle aime Atys d’un amour trop humain. Les peuples et les zéphirs se rassemblent pour célébrer le choix de Cybèle.
Acte 3
Doris et Idas annoncent à Atys que Sangaride compte refuser le mariage et demander protection à Cybèle. Déchiré entre espoir et culpabilité, Atys s’endort. Les divinités du Sommeil et les Songes envoyés par Cybèle lui apprennent l’amour de la déesse et lui conseillent de se soumettre. Atys s’éveille et trouve Cybèle à son chevet. Sangaride vient alors supplier la déesse. Si Atys parvient à l’empêcher de révéler leur amour, il ne peut faire taire Cybèle. Sangaride est accablée et Cybèle se prend à douter d’Atys.
Acte 4
Persuadée qu’Atys aime Cybèle, Sangaride accepte son union avec Célénus qui s’en réjouit auprès d’Atys. Passé un moment de dépit, les deux amants décident d’utiliser le nouveau pouvoir d’Atys en faveur de leur amour. Le fleuve Sangar ordonne une grande fête pour célébrer son gendre Atys tente alors un coup de force : il annonce que Cybèle interdit le mariage afin de faire de Sangaride une prêtresse de son rite. Puis il enlève Sangaride.
Acte 5
Cybèle dévoile tout à Célénus et convoque les jeunes amants. Chacun demande grâce pour l’autre. Mais la déesse jalouse ordonne à Alecton, divinité infernale, d’envoûter Atys. Celui-ci prend alors Sangaride pour un monstre et la tue. Recouvrant la raison, il en appelle à la révolte contre des dieux trop inhumains.
Alors que Cybèle est prise de remords, on ramène Atys mourant : il s’est lui-même frappé. Afin que la nature garde le souvenir de cet amour, Cybèle le transforme en pin, arbre sacré « dont les rameaux sont toujours verts ».
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