Informations générales
- Compositeur:Giacomo Puccini
- Librettiste:Ferdinando Fontana
- Date de création:21/04/1889
- Lieu de création:Italie
- Nombre d'acte:3
- Maison d'opéra de la production originale:Teatro alla Scala.
Description de l'Œuvre
Fort de son premier succès avec Le Villi en 1884, Giacomo Puccini s’attelle à son deuxième ouvrage lyrique, Edgar, à la demande de l’éditeur Giulio Ricordi. Puccini retrouve le librettiste Ferdinando Fontana avec qui il avait déjà collaboré pour Le Villi et qui lui propose une adaptation d’un drame de Musset, La Coupe et les lèvres, l’un des opus de la trilogie Spectacle dans un fauteuil (1832). Edgar prend la forme d’un dramma lirico en quatre, puis trois actes, et fait l’objet d’une création à La Scala de Milan le 21 avril 1889.
Si la création bénéficie d’une belle distribution (Gregorio Gabrielesco dans le rôle-titre, Aurelia Cattaneo-Caruson et Romilda Pantaleoni dans les rôles de Fidelia et Tigrana) et donne lieu à des critiques bienveillantes, Edgar est un échec cuisant – l’ouvrage ne sera donné qu’à trois reprises avant d’être retiré de l’affiche. Il faut dire que livret mettant en scène un personnage principal tiraillé entre deux femmes est assez invraisemblable, mais rappelle certains épisodes de la vie personnelle du compositeur avec Elvira Gemigniani (qu’il enlève à son époux).
Toujours est-il qu’après la première, Puccini retravaille l’ouvrage une première fois en 1890 (la version révisée, qui modifie la fin de l'acte 2, est publiée par Ricordi), puis de nouveau en 1891, cette fois pour supprimer le quatrième et dernier acte – certains passages supprimés seront réutilisés plus tard dans Tosca. Le rôle de Tigrana est également transposé : la version initiale de sa partition était écrite pour une soprano colorature, la version révisée l’est pour une mezzo. La version définitive en trois actes rencontra encore moins de succès que la version originale qui en comptait quatre. Puccini a finalement renié l’ouvrage, qui n’est donné que rarement donné dans son intégralité – le plus souvent en version de concert. La version scénique originale en quatre actes fait l’objet d’une création française à l’Opéra de Nice en novembre 2024.
Résumé d’Edgar, de Puccini
Edgar nourrit des sentiments à la fois pour la douce Fidelia et la fougueuse Tigrana. Il s’enfuit avec Tigrana, mais n’oublie pas Fidelia. Alors qu’il est parti à la guerre, la rumeur prétend qu’il serait tombé au combat et un moine énigmatique prétend qu’il aurait trahi son pays : Fidelia défend sa mémoire, Tigrana corrobore les propos du moine (après avoir été payée pour dénoncer son ancien amant). Edgar n’est pas mort et réapparait sous les traits du moine, et choisit Fidelia qui lui est restée fidèle. Ivre de vengeance, Tigrana tue Fidelia.
Acte 1
Dans les Flandres au XIVe siècle. La jeune et douce Fidelia, fille de Gualtiero et sœur de Frank, aime Edgar tendrement. De son côté, Edgar a aussi des sentiments pour Fidelia mais est tout aussi sensible aux charmes de la fougueuse et libertine Tigrana, abandonnée par des « Maures errants » alors qu’elle était enfant et qui a été par Gualtiero. Frank aussi a des vues sur Tigrana depuis longtemps, mais ne parvient à gagner l’affection de la jeune femme, qui préfère Edgar.
Alors que Tigrana s’est moquée des villageois pendant la prière, elle est pourchassée par une foule en colère qui entend la chasser du village. Elle se réfugie chez Edgar, qui prend sa défense. Il affirme qu’il partira avec elle et brûle sa maison. Frank tente de les arrêter et est blessé dans un duel avec Edgar. Les deux amants sont maudits par les villageois.
Acte 2
Après avoir passé du bon temps avec Tigrana, Edgar nourrit des regrets d’avoir délaissé Fidelia. Un peloton de soldats arrive et Frank est à leur tête. Les deux hommes se réconcilient – l’armée a fait oublier Tigrana à Frank et Edgar lui suit pour échapper à la jeune femme. Tigrana jure de se venger d’avoir été abandonnée par son amant.
Acte 3
Un cortège funèbre* transporte le corps en armure d'Edgar, tombé au combat lors du siège de Courtrai. Frank et la foule louent Edgar et saluent sa mémoire de héros. Un moine encapuchonné, qui a entendu la confession d'Edgar, dénonce néanmoins sa vie de débauche et ses péchés. Facilement influençable, la foule maudit Edgar mais seule contre tous, Fidelia défend sa mémoire et affirme sa confiance de retrouver celui qu’elle a aimé chastement au paradis.
Alors que la foule se disperse, Tigrana entre en pleurant. Frank et le moine l’enjoignent de dénoncer les agissements d’Edgar, elle rechigne mais finit par accepter quand ils lui offrent de la payer en bijoux. La foule revient. Le moine affirme qu'Edgar a trahi son pays pour de l'or, ce que Tigrana confirme à contrecœur. Les soldats les croient et profaner le corps d’Edgar, découvrant que son armure est vide.
Edgar n’est pas mort ! Le moine lève sa capuche et révèle son visage : c’est Edgar. Fidelia et les soldats fêtent joyeusement la bonne santé de leur compagnon. Edgar part avec Fidelia, qui lui est restée fidèle face à la foule. Vexée et ivre de vengeance, Tigrana poignarde Fidelia et la tue. Edgar pleure sur le corps sans vie de sa bien-aimée tandis que les soldats capturent Tigrana et que la foule prie.
* le cortège est accompagné par un « faux » requiem qui sera donné aux funérailles de Puccini, dirigé par Toscanini.
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