Informations générales
- Compositeur:Domenico Cimarosa
- Librettiste:Giovanni Bertati
- Date de création:1792
- Lieu de création:Autriche
- Nombre d'acte:2
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:Burgtheater
Description de l'Œuvre
« Je ne trouve parfaitement beaux que les chants de deux seuls auteurs : Cimarosa et Mozart ». Cette déclaration de Stendhal peut surprendre le mélomane d’aujourd’hui qui n’imagine guère que l’on puisse mettre sur un pied d’égalité le divin Mozart et Domenico Cimarosa (1749-1801). Pourtant ce dernier était un compositeur adulé par le public et son Mariage secret, créé six ans après Les Noces de Figaro, est entré dans la légende pour avoir été entièrement bissé le soir de sa création à la demande de l’Empereur Léopold II.
Durant toute la première moitié du XIXème siècle cet opéra, servi par les plus grands interprètes, est considéré dans l’Europe entière comme le sommet de l’ « opera buffa ». Progressivement éclipsé par le talent de Rossini, Cimarosa tombe dans l’oubli. Les raisons mêmes de son succès deviennent celles de son rejet. Le Mariage secret ressemble à du Mozart mais « sans le clair-obscur émotionnel, sans la compréhension des caractères, sans la richesse de l’orchestration » comme le souligne très justement le musicologue Winton Dean (1916-2013).
Cimarosa s’inscrit dans la tradition de l’« opera buffa » qui va de Pergolèse jusqu’à Rossini et Donizetti mais sans le génie inventif d’un Mozart. Une musique simple et efficace, toujours en accord avec la dynamique théâtrale du livret, fait pourtant du Mariage secret un ouvrage qui mérite d’être redécouvert. Successeur de Lorenzo Da Ponte au poste de poète de la cour de Léopold II, Giovanni Bertati (1735-1815) est un librettiste expérimenté, tout désigné pour adapter une comédie anglaise inspirée par une série de toiles de William Hogarth, Le Mariage à la mode. Bertati utilise les situations et les personnages typiques de l’opéra-bouffe : un mariage source de quiproquos et de stratagèmes oppose un vieux barbon, des filles à marier, un prétendant noble et un jeune sentimental sans naissance. De touchantes mélodies émaillent une partition menée avec une irrésistible allégresse qui n’est pas sans rappeler celle d’une autre célèbre « folle journée », celle des « Noces de Figaro ».
Résumé
Devenu riche, Geronimo désire plus que tout accéder à la noblesse en faisant faire de beaux mariages à ses deux filles. Malheureusement, la cadette Carolina a déjà secrètement épousé le commis de son père, Paolino. Pour faire passer cette mésalliance, le jeune homme essaie de favoriser le mariage de l’aînée Elisetta avec le comte Robinson. Les choses se compliquent car le comte tombe amoureux de Carolina. La situation tourne vite à la plus grande confusion, d’autant plus que Fidalma, la sœur de Geronimo, a des vues sur Paolino... Carolina et Paolino finiront par avouer leur mariage secret. Geronimo et Fidalma se feront une raison et le comte acceptera d’épouser Elisetta.
Acte 1
Mariés secrètement, Carolina et Paolino n’osent pas révéler leur mariage de peur de provoquer la colère de Geronimo, le père de la jeune fille, qui ne rêve que de noblesse pour ses deux filles. Heureusement l’aînée, Elisetta, doit épouser le comte Robinson. Carolina se moque des prétentions de sa sœur alors que sa tante, Fidalma, se verrait bien épouser Paolino. Dès son arrivée, le comte n’a d’yeux que pour Carolina à laquelle il s’empresse de faire la cour. Elisetta s’en inquiète auprès de son père, qui n’en continue pas moins à se consacrer aux préparatifs du mariage qu’il espère. Mais l’aînée surprend le comte en train de déclarer son amour à la cadette ! Elisetta provoque un esclandre et la situation tourne à la plus grande confusion.
Acte 2
Le comte annonce à Geronimo qu’il renonce à Elisetta pour épouser Carolina avec la moitié de la dot qu’on lui a promise. Geronimo accepte. Désespéré, Paolino cherche du secours auprès de Fidalma qui se méprend sur ses intentions et lui offre sa main. Paolino songe à prendre la fuite. Avec l’aide de Fidalma, Elisetta parvient à convaincre Geronimo d’éloigner Carolina en la plaçant dans un couvent. Effrayée, Carolina cherche de l’aide auprès du comte, ce qui est interprété comme une nouvelle tentative de séduction. Après un tel scandale, Elisetta croit qu’elle sera enfin débarrassée de sa sœur. Carolina et Geronimo s’apprêtent à fuir ensemble puis ils finissent par avouer leur mariage secret en se jetant aux pieds de Geronimo pour implorer son pardon. Le père consent à pardonner quand il apprend que le comte accepte malgré tout d’épouser Elisetta. Les deux sœurs sont mariées, Geronimo aura au moins un gendre noble. Seule Fidalma n’a rien obtenu au terme de cette folle journée.
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