Informations générales
- Compositeur:François-Adrien Boieldieu
- Librettiste:Eugène Scribe
- Date de création:1825
- Lieu de création:France
- Nombre d'acte:3
- Langue originale:Français
- Maison d'opéra de la production originale:Opéra-Comique.
Description de l'Œuvre
La Dame blanche est l’opéra le plus célèbre de François-Adrien Boieldieu (1775-1834) dont le style musical et le sens théâtral influencèrent toute une génération de compositeurs français depuis Adolphe Adam (1803-1856) jusqu’à Georges Bizet (1838-1875), Léo Delibes (1836-1891) et Emmanuel Chabrier (1841-1894). En août 1824 Rossini s’est installé à Paris où il s’est rapidement imposé sur la scène du Théâtre-Italien avec Le Voyage à Reims (1825). Déterminé par la nécessité de réaffirmer son hégémonie face à cette nouvelle concurrence, Boieldieu se lance dans l’écriture de ce qui sera son dernier triomphe.
Il reprend un projet initié avec Eugène Scribe (1791-1861) dès 1821. Le librettiste avait choisi de s’inspirer de deux romans à succès de Walter Scott (1771-1832), Guy Mannering (1815) et Le Monastère (1820). Après une gestation assez laborieuse, Boieldieu achève sa partition en vingt-neuf jours seulement. Secondé par deux de ses élèves, Adolphe Adam et Théodore Labarre (1805-1870), le compositeur met un point final à l’ouverture de son nouvel opéra la veille de la générale.
La première déchaîne les enthousiasmes. Plus de cent représentations auront lieu dans l’année. Carl Maria von Weber dont le Freischütz (1821) puisait déjà à la même poésie du merveilleux, n’hésite pas à déclarer: « C’est le charme, c’est l’esprit. Depuis ‘Les Noces de Figaro’ de Mozart on n’a pas écrit un opéra-comique de la valeur de celui-ci ». La Dame blanche parcourt le monde entier et entre au répertoire du Metropolitan Opera de New-York en 1885. Elle finit par s’éclipser en 1926 après avoir connu 1 669 représentations à l’Opéra-Comique, ce qui constitue un véritable record.
Typique du style « troubadour » ou « « gothique » qui ravissait le public de l’époque, La Dame blanche associe l’esprit léger et galant de l’opéra-comique français du XVIIIème siècle aux charmes de l’opéra romantique naissant. Les personnages et l’atmosphère sont écossais, mais l’inspiration reste très française comme l’ont souligné tant de commentaires contemporains. Wagner appréciait beaucoup cet opéra dans lequel il voyait : « un modèle de ce que le génie français a proprement tiré de soi-même ». Debussy avec une certaine malice parlait d’un « charmant opéra-comique, de vraie tradition française, à la faveur duquel se faisait et se défaisaient tant de mariages ». Quoi qu’il en soit La Dame blanche constitue une vraie réussite basée sur un harmonieux équilibre entre drame et musique. La scène de la vente aux enchères sur laquelle se referme le deuxième acte est unique en son genre. Au troisième acte, on trouve une émouvante scène de réminiscence, aux accents quasiment proustiens. La partition contient plusieurs airs remarquables comme celui de George au premier Acte (« Ah ! quel plaisir d’être soldat ») et celui d’Anna au dernier Acte (« Enfin, je vous revois »).
Résumé de La Dame Blanche de Boieldieu
Le château familial des comtes d’Avenel est tombé en désuétude après la mystérieuse disparition de leur dernier descendant, Julien. On murmure que la vieille bâtisse est hantée par le fantôme d’une mystérieuse Dame blanche. L’ambitieux intendant Gaveston veut acquérir le château qui va être vendu en l’absence d’héritier quand survient un jeune officier, George Brown, dont les souvenirs semblent confus. Anna, une jeune fille recueillie autrefois par la dernière comtesse d’Avenel, reconnaît en George Brown un soldat qu’elle a soigné autrefois et dont elle est éprise. Déguisée en Dame blanche elle le pousse à se porter acquéreur du château et lui permet d’en régler le prix grâce à la fortune des Avenel dont elle connaissait la cachette. On finit par découvrir que George n’est autre que Julien, le fameux héritier disparu. Gaveston doit reconnaître sa défaite devant Anna qui a réussi à déjouer ses projets et à rendre fortune et château au dernier des Avenel. Anna peut épouser Julien qui a recouvré la mémoire.
Acte 1
Le fermier Dickson et sa femme Jenny accueillent un jeune officier du roi, George Brown, qui accepte d’être le parrain de leur fils. George leur confie qu’il n’a plus que des souvenirs confus de son enfance et de sa famille dont il pense toutefois qu’elle était fortunée. Il se souvient que devenu soldat, il a été blessé. Une jeune fille dont il est tombé amoureux, l’a soigné avant de disparaître sans explication. Les hôtes de George lui parlent à leur tour du magnifique château des comtes d’Avenel qui, faute d’héritier, tombe en ruines et va être racheté par un intendant sans scrupule, Gaveston. Le château est hanté par un mystérieux fantôme, la Dame blanche. Les fermiers des environs chargent Dickson de se porter acquéreur du domaine lors de la prochaine vente aux enchères, mais un étrange petit nain vient porter un billet signé de la Dame blanche. Elle donne rendez-vous à Dickson le soir même. George propose de remplacer le pauvre homme terrorisé.
Acte 2
Dans une salle du château, Anna évoque le passé avec la vieille servante Marguerite, restée seule après le départ de ses maîtres. Le comte et la comtesse d’Avenel ont été contraints de choisir l’exil pour des raisons politiques. Leur mort a laissé sans soutien Anna une jeune orpheline qu’ils avaient recueillie et élevée avec leur fils Julien disparu mystérieusement alors qu’il n’était qu’un enfant. Le nouveau tuteur d’Anna est l’intendant Gaveston que les deux femmes veulent empêcher d’acquérir le château abandonné. Déguisée en Dame blanche, Anna accueille George en qui elle reconnaît le soldat qu’elle a soigné autrefois et qu’elle aime toujours. Elle parvient à le convaincre de participer aux enchères au cours desquelles doit être vendu le château. George parvient à acquérir le domaine, mais il ne peut honorer le paiement de son acquisition.
Acte 3
Suivant le secret que lui avait confié la défunte comtesse d’AvenelAnna recherche la statue de la Dame blanche qui contient le trésor familial. Cette statue a malheureusement disparu. Pendant ce temps George est envahi de douces réminiscences en écoutant les chants des habitants du domaine. Gaveston apprend que George est en réalité Julien, le descendant des comtes d’Avenel, mais il ne s’en inquiète guère car il a constaté que le jeune homme est loin d’avoir recouvré la mémoire. Pendant ce temps Marguerite a fini par retrouver la statue de la Dame blanche dans une chapelle souterraine. Anna apprend à son tour la véritable identité de George. Apparaissant sous son déguisement de la Dame blanche, elle apporte le trésor de la famille et révèle publiquement toute la vérité sur Julien déjouant ainsi les manigances de Gaveston. Furieux, ce dernier lui arrache son voile. Anna démasquée, se jette aux pieds de Julien qui, amoureux et reconnaissant, choisit de l’épouser.
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