Monster’s Paradise - Monster’s Paradise

Fruit d’une commande de Tobias Kratzer alors directeur artistique de l’Opéra de Hambourg, Monster’s Paradise est un opéra de la compositrice Olga Neuwirth sur un livret de l'écrivaine Elfriede Jelinek, prix Nobel de littérature 2004 – elles se retrouvent ainsi autour d’un nouveau projet lyrique après avoir déjà collaboré à la création de l’opéra Lost Highway en 2003. Lors de la présentation de l’ouvrage, Tobias Kratzer explique avoir sollicité la compositrice eu égard à son place dans l’histoire de l’opéra : « ses opéras ont contribué à redéfinir le théâtre musical. L'influence historique d'Olga Neuwirth sur l'art de l'opéra est inimaginable. Ses œuvres représentent notre époque au même titre que Fidelio est représentatif du début du XIXe siècle. »

Et Monster’s Paradise s’inscrit profondément dans l’époque. L’œuvre est présentée par la compositrice comme une « folle satire de l’état du monde » qui prend des allures de tragédie. Le livret d’Elfriede Jelinek repose sur le voyage de deux vampires, Vampi et Bampi, qui pourraient être les alter-egos des deux autrices, observant le déclin de l’humanité. Ce monde apocalyptique est le théâtre d’une lutte pour le pouvoir titanesque opposant un roi-président despotique à un monstre colossal qu’il a lui-même engendré. Le tyran « a des airs évidents de Trump, inspiré de l’Ubu roi d’Alfred Jarry, la représentation de l’enfant capricieux et colérique qui renverse la table avec ses couverts ». Face à lui, le monstre est baptisé Gorgonzilla et ressemble au Godzilla des films de science-fiction japonais.

Selon Olga Neuwirth et Elfriede Jelinek, l’opéra soulève alors une question qui confine à l’absurde : « dans quel genre de monde peut-on espérer qu’un monstre colossal vienne nous sauver d’un tyran ? »

Monster’s Paradise fait l’objet d’une création mondiale le 1^er février 2026 à l’Opéra de Hambourg, dans une mise en scène de Tobias Kratzer. La direction musicale est confiée au chef d’orchestre Titus Engel. Sur scène, la création de l’opéra réunit Sarah Aristidou, Kristina Stanek, Georg Nigl, Anna Clementi, Andrew Watts et Eric Jurenas.