Informations générales
- Compositeur:Richard Wagner
- Librettiste:Richard Wagner
- Date de création:1842
- Lieu de création:Allemagne
- Nombre d'acte:5
- Langue originale:Allemand
- Maison d'opéra de la production originale:Neues Königliches Hoftheater Dresden
Description de l'Œuvre
Le chef d’orchestre Hans Von Bülow assurait que Rienzi était le meilleur opéra de… Meyerbeer. Quant à Wagner, il lui est arrivé d’appeler cet ouvrage son « braillard » ! C’est pourquoi Rienzi ne figure pas au nombre des dix chefs-d’œuvre constituant le répertoire de Bayreuth qui va du Vaisseau Fantôme à Parsifal. Cependant, Rienzi remporte un formidable succès lors de sa création dans le tout nouveau « Semper Oper », l’Opéra de Dresde. Ce premier triomphe attire définitivement l’attention sur celui qui ne connaissait que les petits théâtres de province. En 1843, Le Vaisseau Fantôme sera créé au Semper Oper et quelques semaines après, Wagner y occupera le poste de second Kapellmeister. On retrouve dans Rienzi tous les ingrédients du « Grand Opéra à la française », dont Auber, Meyerber et Halévy étaient des représentants fort admirés du jeune Wagner : le sujet historique traité en cinq actes avec un ballet au troisième, les grandes scènes permettant de déployer de vastes parties chorales, les décors grandioses animés par des machineries aux effets spectaculaires. Rienzi s’achève sur l’incendie du Capitole qui annonce deux autres embrasements à venir : celui de La Walkyrie (1870) et celui du Crépuscule des Dieux (1876). Le héros romantique investi d’une grande mission politique, fascina particulièrement Hitler qui possédait une partition autographe de l’opéra, malheureusement détruite dans l’incendie de Berlin. La longueur de l’œuvre a entraîné des tentatives de réduction qui rendent difficile l’établissement d’un texte définitif après la disparition du manuscrit original. L’Ouverture de Rienzi et la très belle prière du héros sont très souvent données en concert. Quelques grands chefs du XXème siècle ont été tentés par cette œuvre de jeunesse où se décèlent déjà des thèmes et des procédés musicaux à venir : Richard Strauss, mais aussi Bruno Walter et Hans Knappertsbusch.
Résumé
Dans la Rome du XIVème siècle s’affrontent deux clans patriciens rivaux, Les Orsini et les Colonna. Un jeune plébéien énergique s’interpose en gagnant l’adhésion du peuple qui le porte au pouvoir pour ramener le calme et instaurer la République. Rienzi s’empare du Capitole et fait triompher la cause de la plèbe malgré les complots fomentés par les Orsini et les Colonna déterminés à défendre les privilèges des patriciens. Après un début de victoire sur ses ennemis politiques, Rienzi finira par être abandonné par ses propres partisans qui l’accuseront d’avoir trahi la cause du peuple romain. Seule Irène, sa sœur, lui restera fidèle jusqu’à la mort.
Acte 1
La ville de Rome est devenue le théâtre de l’affrontement de deux familles patriciennes, les Orsini et les Colonna. Alors qu’il tente d’enlever Irène, la sœur de Cola Rienzi, Paolo Orsini en est empêché par Adriano Colonna, qui est amoureux de la jeune fille. Rienzi, dont le charisme agit sur le peuple, tente de ramener le calme, en prônant le retour à un régime digne de la grandeur romaine. Les patriciens se moquent de ses prétentions et continuent à se combattre. Rienzi témoigne sa reconnaissance à Adriano qui a sauvé sa sœur et il parvient à rallier Adriano Colonna à sa cause (« O Schwester, spritch ») . Il lui confie sa sœur et les deux jeunes gens se jurent une fidélité éternelle (« Er geht und lässt dich »). Enflammé par la fougue et le courage de Rienzi, le peuple se soulève contre les patriciens dont l’arrogance est sans limite. La révolte triomphe. Rienzi est acclamé par la foule qui lui demande d’accepter le pouvoir.
Acte 2
Le soulèvement du peuple romain a instauré un nouveau régime auquel les patriciens sont contraints de se soumettre. Mais leur allégeance n’est qu’apparente, car les Orsini et les Colonna projettent l’assassinat de Rienzi. Adriano se désolidarise de son clan en proclamant son amour pour Irène et en prévenant Rienzi de la menace qui plane sur sa vie. Orsini tente de poignarder Rienzi qui est sauvé par le gilet d’acier qu’il porte sous ses vêtements. Adriano et Irène supplient Rienzi de pardonner et de ne pas céder à la vengeance réclamée par le peuple. Rienzi cède et choisit la clémence en s’illusionnant sur les intentions réelles des patriciens, plus que jamais décidés à l’éliminer.
Acte 3
Les patriciens préparent un nouveau coup de force. Le peuple reproche à Rienzi sa clémence et son autorité s’en trouve diminuée. Il réussit cependant à mobiliser de nouveau les Romains dans leur combat contre les clans patriciens. Adriano est déchiré entre sa loyauté envers Rienzi et son attachement familial. Désespéré, il prie (« Gerechter Gott ») et supplie Rienzi de le laisser parler à son père pour éviter un nouveau combat entre le peuple et les familles patriciennes. Adriano et Irène sont impuissants devant la bataille qui s’engage. Rienzi triomphe mais Adriano découvrant le cadavre de son père parmi les victimes, jure de venger sa mort.
Acte 4
L’autorité de Rienzi est de plus en plus contestée par le peuple qui est prêt à se retourner contre lui. Adriano rejoint le camp des patriciens et tente d’emmener Irène avec lui. Rienzi est abandonné par ses partisans. Soupçonné d’avoir trahi la cause du peuple, il est excommunié par le cardinal qui l’avait soutenu jusqu’alors. Tous le condamnent après l’avoir adulé.
Acte 5
Dans une salle du Capitole, Rienzi est en prière (« Allmächt’ger Vater »). Il ne lui reste plus que le soutien de sa sœur Irène (« Verlässt die Kirche mich »). Elle repousse Adriano venu la chercher pour assurer sa fuite (« Du hier, Irene ! »). Le peuple s’apprête à exécuter Rienzi et à incendier le Capitole. Rienzi apparaît une dernière fois pour haranguer la foule hostile, mais il n’a plus aucun pouvoir de persuasion. Le Capitole incendié s’écroule, ensevelissant Rienzi, Irène et Adriano, accouru au dernier moment pour sauver celle qu’il aime.
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