Informations générales
- Nom de la maison d'opéra :Opéra National du Capitole de Toulouse.
- Ville Pays :Toulouse France
- Localisation :Place du Capitole Afficher la carte
- URL du site internet officiel :http://www.theatre-du-capitole.fr
Description
Nougaro et le Capitole: ces deux noms ne sont pas aussi distants qu'ils le paraissent. Ils évoquent une ville tout entière à la voix attachée. Tellement dévouée à cet instrument naturel qu'elle donna naissance à de grands chanteurs: Merly, P. Gailhard, Roudil, Boulo, Capoul. Tellement éprise du chant que sa population n'hésita pas, au cours du XIXème siècle, à siffler et huer les cantatrices défaillantes, et même à exiger de l'une d'entre elles des excuses cependant qu'une autre, atterrée par cette foule en colère, tombait en syncope avant même d'avoir pu quitter la scène ! Mais le public toulousain reste toujours reconnaissant - parfois jusqu'au délire - envers ceux qui lui procurent cet inestimable don du chant.
Ainsi, la vie musicale toulousaine fut longtemps - et est encore largement- caractérisée par le Théâtre du Capitole - lequel est joint depuis plus de deux cent cinquante ans à l'ensemble architectural de l'Hôtel de Ville (Capitole).
La première salle de théâtre de Toulouse, au XVIIème siècle, s'appelait Le Logis des Écus; elle accueillit Molière et sa troupe en 1647. Agrandie à la fin du XVIIème siècle, dotée alors d'une scène fixe et d'un amphithéâtre, elle reçut des spectacles de tous ordres. C'est sur son emplacement que les « Capitouls », magistrats municipaux, décidèrent d'ouvrir en 1736 une « salle de jeu de spectacle », commandée sur le modèle italien à l’architecte Guillaume Cammas. C'est une femme, Mlle Desjardins, qui la dirigea en 1737. Parmi les premiers opéras représentés: Les Trois Sultanes, et La Serva padrona de Pergolèse. Au cours du XVIIIème siècle, des vedettes parisiennes vinrent y chanter et le passage de Mme Dugazon reste un événement.
Le Théâtre de la République, ainsi dénommé après la Révolution dut cependant être fermé en 1807, malgré ses succès. Trop de vétusté empêchait désormais d'y donner des spectacles. Toujours sur le même emplacement, on ouvrit en 1818 les portes d'un nouveau théâtre de presque 2 000 places: fermé dès 1820 pour cause de déficit, et rouvert quelques années plus tard. C'est en plein XIXème siècle que naquit la légende du Capitole de Toulouse, qui pouvait se targuer non seulement de l'éclairage au gaz installé en 1843, mais de belles voix locales qui étaient en mesure d'assurer le grand répertoire lyrique.
Autre élément capital: le public passionné et connaisseur venait nombreux, tant aux opéras où il faisait passer de véritables épreuves aux chanteurs, qu'aux concerts: Franz Liszt joua devant une salle en délire! Accusée une nouvelle fois de vétusté, la salle ferma en 1878, remplacée en 1880 par un nouveau Théâtre du Capitole. Les plans en étaient de Dieulafoy et Thillet, et les plafonds de la coupole de Bernard Bénezet. Nouvelle modernisation qui créa presque le scandale, et du moins, stupéfia le public: en 1881, les fameux trois coups indiquant le début du spectacle étaient remplacés par... une sonnerie! La renommée artistique du Capitole ne cessa de croître durant cette période, sous la direction de différents chanteurs (Merly, Roudil), jusqu'en 1917 où un incendie détruisit le bâtiment de fond en comble.
Feuilleton à suspense ... mais une nouvelle fois, en 1923, il allait renaître de ses cendres ! 1700places assises, une excellente visibilité, et une décoration intérieure qui passe pour le « triomphe du mauvais goût». Cette nouvelle salle accueillit essentiellement des variétés (Joséphine Baker, Mayol) et des opérettes classiques - fonction qui, au XIXème siècle et au début du XXème siècle, était surtout réservée au Théâtre des Variétés (construit en 1845) - mais aussi les premières locales de Boris, Pelléas, du Ring, etc.
Le spectacle continua durant la Seconde Guerre mondiale, malgré le couvre-feu, et de façon fort intense après celle-ci, puisque cinq ans durant, la saison s'étendit sur douze mois! En 1950, la salle rouvrit, épurée jusqu'à la rigueur après travaux, avec des tapisseries de Marc Saint-Saëns et des bas-reliefs de Paul Gelès. Le directeur, Louis Izar, perpétua la renommée du Capitole; Cocteau lui écrivit même en 1959 : « Toulouse est la ville des connaisseurs. » Cela, les chanteurs qui en ont fait les frais le savent depuis bien des années! Le travail de Louis Izar jusqu'en 1967 fut en tout cas efficace: il obtint la venue des chefs permanents comme Prêtre ou Ethuin, invita de grandes vedettes pour des spectacles wagnériens excellents, élargit énormément le répertoire local et donna plusieurs créations mondiales et françaises. Gabriel Couret lui succéda jusqu'en 1972, avec de grandes reprises, dont un mémorable Benvenuto Cellini en 1969.
Michel Plasson fut appelé à la tête de l'Orchestre de Toulouse en 1968, et en devint le directeur artistique en 1973 (et jusqu'en 1982). Le Capitole, modernisé en 1975, rouvrit avec 1 200places. Michel Plasson reste à l'origine d'un événement important dans la vie musicale toulousaine. Il a fait aménager l'ancienne Halle aux Grains, marché couvert du XIXème siècle où, depuis quelques années, l'Orchestre de Toulouse répétait. À l'inauguration en 1974, on découvrit un espace musical certes peu esthétique, mais à l'acoustique exceptionnelle, et qui va permettre la production de spectacles lyriques et de concerts de grande envergure; elle contient en effet près de 3 000 places. La Halle aux Grains a permis un renouvellement considérable du répertoire toulousain, symphonique et lyrique, rendant possible des coproductions. Ainsi, le Capitole a réalisé régulièrement par la suite des productions nouvelles pour le Théâtre et la Halle aux Grains. Citons Fidelio en 1977, Le Roi malgré lui en 1978, Les Maîtres chanteurs de Nuremberg en 1979, Mireille en 1980, Aida en 1981, La Vestale en 1982, Faust (Grand Prix de la mise en scène) en 1983, Montségur (Grand Prix de la critique) en 1985, Otello en 1986, Parsifal en 1987, et Nabucco en 1988.
En 1996, de nouvelles transformations voient le retour d’un théâtre à l’italienne, entre modernité et tradition. C’est l’œuvre des architectes toulousains Yvonnick Corlouër et François Linarès, sous la direction de l’architecte des bâtiments civils et palais nationaux Jean-Loup Robert. En 2004, les équipements techniques sont totalement modernisés afin de répondre aux normes de sécurité. Une machinerie motorisée remplace l’ancienne machinerie manuelle.
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