Informations générales
- Compositeur:Francesco Cilea
- Librettiste:Arturo Colautti
- Date de création:1902
- Lieu de création:Italie
- Nombre d'acte:4
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:Teatro Lirico di Milano
Description de l'Œuvre
Il est permis de penser que le nom de Francesco Cilea (1866-1950), compositeur vériste contemporain de Pietro Mascagni et Ruggero Leoncavallo, serait aujourd’hui oublié sans le succès durable d’Adriana Lecouvreur, le seul de ses ouvrages à s’être maintenu au répertoire.
C’est une œuvre très célèbre d’Eugène Scribe, interprétée entre autres par Sarah Bernhardt, que le librettiste de Cilea, Arturo Colautti, choisit d’adapter pour la scène lyrique. Il s’agit d’une comédie dont l’héroïne est une grande actrice de la Comédie-Française, célébrée par Voltaire et aimée par Maurice de Saxe, la fameuse tragédienne Adrienne Lecouvreur (1692-1730) qui triompha dans Corneille et Racine. L’adaptation fait s’entrecroiser la vie réelle et le théâtre permettant au compositeur de déployer une écriture musicale brillante et expressive au service d’une large gamme de sentiments passionnés. La vie romancée de la célèbre tragédienne permet d’exploiter le thème de la double rivalité, amoureuse et professionnelle, qui se clôt tragiquement avec la mort d’Adrienne provoquée par les effluves toxiques d’un bouquet empoisonné.
Cilea utilise des motifs récurrents qui assurent une continuité caractéristique de son savoir-faire orchestral dans un ouvrage d’où se détachent des airs magnifiques faciles à isoler du contexte et souvent donnés en concert où ils permettent de mettre en valeur toutes les possibilités vocales de l’interprète. Le rôle d’Adrienne qui déclare d’emblée : « ma voix est un souffle », puis « le but de mon art : la vérité », réclame une grande maîtrise pour atteindre l’émotion au-delà d’un texte qui a un peu vieilli. L’œuvre rencontra un grand succès dès sa création ; le fameux Enrico Caruso y chantait le rôle de Maurice. La version définitive établie par Cilea est celle qui résulte d’une reprise à Naples en 1930 au théâtre San Carlo.
Résumé de l'opéra Adriana Lecouvreur
À Paris, en 1730, la tragédienne Adrienne Lecouvreur et la Princesse de Bouillon aiment le même homme, Maurice de Saxe, brillant officier et grand séducteur. Adrienne parvient à gagner son amour mais elle meurt, empoisonnée par les effluves mortels d’un bouquet de violettes envoyé par sa rivale.
Acte 1
Michonnet, le vieux régisseur de la Comédie-Française est secrètement amoureux d’Adrienne. Mais l’actrice lui avoue son amour pour celui qu’elle croit être un jeune officier de la suite de Maurice de Saxe. Il s’agit en réalité de Maurice lui-même, que le Prince de Bouillon soupçonne pour sa part d’avoir noué une intrigue avec sa protégée, la Duclos, rivale à la scène d’Adrienne. La Duclos sert d’entremetteuse à la propre femme du Prince, amoureuse, elle aussi de Maurice. Le Prince décide de surprendre les amants supposés en leur tendant un piège à l’occasion d’une invitation lancée pour le soir même. Cependant, Maurice sous sa fausse identité de lieutenant, a déclaré son amour à Adrienne qui lui a donné un bouquet de violettes en lui promettant de le retrouver après le spectacle.
Acte 2
La Princesse de Bouillon attend Maurice dans le pavillon où elle lui a donné rendez-vous et où il s’est rendu à contre cœur, abusé par de prétendus motifs politiques. Il reste froid devant sa passion et elle devine qu’elle a une rivale en voyant le bouquet de violettes qu’il porte à sa boutonnière. Pour la calmer, il lui donne les fleurs que lui avait offertes Adrienne. A l’arrivée des invités conviés par le soupçonneux Prince de Bouillon, la Princesse se cache tandis qu’Adrienne, invitée elle aussi à cette fameuse soirée, découvre avec joie que celui qu’elle aime est Maurice de Saxe lui-même. Adrienne accepte de faciliter la fuite de la Princesse cachée. Les deux femmes se découvrent rivales sans qu’aucune des deux ne sache qui est l’autre.
Acte 3
Lors d’une grande réception donnée chez le Prince de Bouillon, la Princesse et Adrienne parviennent à s’identifier et commencent à s’affronter. Après un divertissement dansé offert aux invités, la querelle reprend de plus belle entre les deux rivales. Adrienne exhibe un bracelet perdu dans le pavillon où s’était réfugiée la Princesse pour échapper aux soupçons de son époux qui reconnaît immédiatement le bijou. La Princesse demande à Adrienne de réciter quelques vers pour éviter les explications. Adrienne choisit le monologue de Phèdre dont elle adresse les derniers vers à la Princesse en guise d’avertissement.
Acte 4
Dans son élégant boudoir, Adrienne, désespérée, est maintenant convaincue de l’infidélité de Maurice. Elle songe à renoncer au théâtre pour se laisser mourir de chagrin. A l’occasion de sa fête, les sociétaires de la Comédie-Française et le fidèle Michonnet, viennent l’entourer et lui redonner courage. Rassérénée, elle promet qu’elle n’abandonnera pas la scène et son public enthousiaste. On lui apporte alors un coffret de la part de Maurice. Dès qu’elle l’ouvre, elle sent « un souffle glacial ». A l’intérieur se trouve son bouquet de violettes désormais fanées qu’elle prend pour un cadeau d’adieu envoyé par son amant. En réalité, ces fleurs ont été empoisonnées par sa rivale, la Princesse de Bouillon. Quand Maurice arrive pour lui proposer de l’épouser, il est trop tard. Adrienne meurt dans ses bras victime des effluves mortels du fatidique bouquet.
Pour aller plus loin
Sans le succès durable d’Adriana Lecouvreur, qui parlerait encore de Francesco Cilea ? Ce compositeur vériste, contemporain de Mascagni et de Leoncavallo, a en effet inscrit son nom dans l’histoire de l’opéra grâce à un seul ouvrage, les autres ayant disparus du répertoire !... C’est une pièce très célèbre d’Eugène Scribe, interprétée entre autres par Sarah Bernhardt, que le librettiste de Cilea, Arturo Colautti, choisit d’adapter pour la scène lyrique.
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