Informations générales
- Compositeur:Gaetano Donizetti
- Librettiste:Giuseppe Bardari
- Date de création:1834
- Lieu de création:Italie
- Nombre d'acte:3
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:Teatro di San Carlo.
Description de l'Œuvre
Maria Stuarda est le quarante-huitième opéra de Gaetano Donizetti qui, à 35 ans, s’était déjà imposé comme un auteur de premier plan. Durant sa courte vie (1797-1848), il fut contraint de composer à un rythme effréné pour satisfaire les exigences du monde lyrique dans une époque où la création d’opéras s’apparentait à l’effervescence de la production cinématographique au XXIème siècle. Les débuts de Maria Stuarda furent des plus mouvementés. Victime de la censure napolitaine et du scandale provoqué par un incroyable pugilat survenu entre les deux « prime donne » lors de la générale, l’ouvrage est modifié pour être donné sous le nom de Buondelmonte en octobre 1834. Quatorze mois plus tard, Donizetti peut enfin présenter à la Scala son ouvrage sous son titre original, Maria Stuarda, avec la célèbre Maria Malibran dans le rôle-titre. L’accueil du public est mitigé d’autant plus que la prima donna est souffrante le soir de la première. Elle n’a tenu à chanter que pour toucher un important cachet ! De nouvelles interventions de la censure finissent par aboutir à une interdiction de l’opéra après la sixième représentation.
Gaetano Donizetti a souvent puisé son inspiration dans le destin tragique des grands personnages de la Renaissance anglaise. Maria Stuarda peut apparaître comme le deuxième volet d’un triptyque qui commence avec Anna Bolena (1830) et s’achève avec Roberto Devereux (1837). Les règnes d’Henry VIII et d’Elisabeth 1ère constituent un fil conducteur entre les trois ouvrages. La source du livret de Maria Stuarda est la pièce que Schiller (1759-1805) consacra à cette reine fascinante dont Stefan Zweig a tenté de mettre à jour la mystérieuse personnalité. Etait-elle « martyre », « folle intrigante » ou « sainte » ? Donizetti et son tout jeune librettiste de 17 ans, Giuseppe Bardari ont privilégié les motifs romancés de la rivalité entre Elisabeth 1ère et Marie. Nous assistons à la confrontation violente de deux personnalités que tout oppose : pouvoir, amour, croyance. La magnifique scène finale constitue l’un des premiers exemples de mort tragique dans l’opéra romantique, dont Donizetti est un des fondateurs. Marie est l’archétype même de l’héroïne donizettienne dont le chant élégiaque doit s’élever vers une pureté quasi angélique. L’évolution psychologique du personnage se manifeste dans le nécessaire changement de tessiture, du grave à l’aigu, signe de la progressive élévation spirituelle de la reine condamnée.
Maria Callas et Leyla Gencer sont à l’origine de la renaissance de Donizetti dans les années cinquante. Il convient de signaler qu’en 1991 une édition critique ne comportant que deux actes a permis de restituer dans son authenticité une œuvre dont la naissance contrariée a entraîné de nombreuses versions. Maria Stuarda offre une occasion unique de confronter à la scène deux grands talents lyriques comme ce fut le cas pour Joan Sutherland et Marylin Horne ou Montserrat Caballé et Shirley Verrett.
Résumé
En 1587, la reine d’Ecosse Maria Stuarda est retenue prisonnière depuis plusieurs années par sa cousine Elisabetta, reine d’Angleterre. Roberto, comte de Leicester, dont Elisabetta est secrètement amoureuse, veut aider Maria à laquelle il déclare son amour en lui proposant de l’épouser. Il conseille à Maria de se montrer conciliante avec sa puissante cousine. Mais les deux reines s’affrontent lors d’une entrevue dont la violence conduit Elisabetta à signer la condamnation à mort de Maria qui l’a publiquement injuriée. La cruauté d’Elisabetta dévorée par la jalousie ira jusqu’à exiger que Roberto assiste à l’exécution de sa rivale.
Acte 1
Au Palais de Westminster, Elisabetta se déclare hésitante devant la proposition de mariage que lui adresse le roi de France (« Ah !quando all’ara »). Elle ne sait pas non plus quelle décision adopter à l’égard de sa cousine Maria, la reine d’Ecosse, qu’elle retient prisonnière et dont Talbot demande la grâce (« Ah dal ciel »). Elisabetta aime secrètement Roberto, comte de Leicester, qui ne lui témoigne malheureusement aucun intérêt car il est trop ému par le sort de Maria Stuarda, qu’il a juré de libérer au péril de sa vie, galvanisé par son amour (« Ah, rimiro il bel sembiante »). Malgré des soupçons qui font naître sa jalousie, Elisabetta accepte de rencontrer Maria à la demande de Roberto (« Ch’io discenda alla prigione »).
Acte 2
Maria se promène dans le parc du château de Forteringa où elle est retenue prisonnière. Elle rêve à la France avec nostalgie (« Oh nube ! Che lieve »). Les cris annonciateurs de la chasse royale précèdent l’arrivée d’Elisabetta, qui plonge Maria dans la peur (« Nella pace »). Roberto la supplie d’espérer et de se montrer conciliante avec sa cousine (« Da tutti abbandonata »). Il lui propose de l’épouser. Maria s’agenouille devant Elisabetta et lui demande de lui rendre sa liberté. Mais la reine dont la jalousie est attisée par l’attitude apaisante de Roberto, lui répond avec mépris en l’accusant d’avoir assassiné son époux Arrigo. Maria cède à la colère et insulte violemment Elisabetta la traitant de « vile bâtarde » (« Figlia impura di Bolena »). Après un tel affront, son sort est définitivement scellé.
Acte 3
Malgré les exhortations de Cecil, Elisabetta hésite encore à signer la condamnation de sa cousine. L’intervention maladroite de Roberto va raviver sa jalousie et la déterminer à prendre sa décision en exigeant que le comte assiste lui-même à l’exécution. Cecil annonce à Maria qu’elle doit mourir. Elle se confesse à Talbot (« Quando di luce rosea ») en affirmant qu’elle n’a pas participé au meurtre de son mari. Ses amis lui font leurs adieux (« Deh ! Tu di un’umile »). Elle s’avance vers le supplice avec grandeur et sérénité en invoquant un Dieu de pardon (« Ah ! se un giorno da queste ritorte »).
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