Informations générales
- Compositeur:Charles Gounod
- Librettiste:Michel Carré
- Date de création:1864
- Lieu de création:France
- Nombre d'acte:5
- Langue originale:Français
- Maison d'opéra de la production originale:Théâtre Lyrique
Description de l'Œuvre
Quelle destinée singulière que celle de Mireille, dont le livret s’inspire du poème provençal de Frédéric Mistral, Mirèio (1859). Charles Gounod se rend d’ailleurs en Provence pour écrire sa partition sur les lieux mêmes de l’action. Il peut ainsi s’imprégner de l’atmosphère lumineuse et pittoresque du Midi qui lui inspire une première ébauche composée en deux mois à Saint-Rémy-de-Provence. Quand il rentre à Paris, sa partition enthousiasme Bizet et Saint-Saëns. Pourtant la création de Mireille sera un échec qui semble avoir déterminé une série de versions successives jusqu’en 1939 où Reynaldo Hahn sera à l’initiative d’une tentative de restitution de la version originale. Cet échec suivi d’une carrière jalonnée de modifications appelle plusieurs explications.
L’adaptation du poème de Mistral constitué de douze chants paraît avoir posé bien des difficultés au librettiste Michel Carré. S’ensuit une intrigue qui manque de cohérence dramatique et dont les personnages, quoique très attachants, ne remplissent pas les attentes qu’ils ont suscitées. Gounod dut très vite répondre aux vœux du public en donnant momentanément une fin heureuse à son drame provençal ramené de cinq à trois actes. Il avait aussi dû modifier le rôle de Mireille et réduire celui de Vincent parce que, à la création, les chanteurs n’étaient pas en mesure de soutenir leur rôle…
<p> Quoi qu’il en soit, Mireille contient des pages magnifiques qui ont permis à l’ouvrage de s’imposer malgré ses constantes variations. Au troisième acte, le Val d’Enfer déploie une atmosphère sombre qui rappelle l’univers romantique allemand. La douloureuse marche de Mireille à travers le désert de la Crau annonce les déchirements des héroïnes de Puccini. Il ne faut pas oublier de citer la célèbre « Chanson de Magali », adaptation très réussie d’un air populaire. Bizet saura se souvenir de Mireille au moment de composer son Arlésienne (1872).
Résumé
Mireille, une jeune provençale, préfère le pauvre vannier Vincent à Ourrias, le riche prétendant que son père a choisi pour elle. Aveuglé par la jalousie, Ourrias blesse Vincent et le laisse pour mort. Mireille décide de partir en pèlerinage aux Saintes-Maries pour obtenir la guérison de Vincent mais elle meurt d’épuisement au terme d’un long et pénible chemin à travers la plaine de la Crau rendue mortifère par un soleil implacable.
Acte 1
Tout en cueillant des feuilles de mûriers, de jeunes provençales évoquent leurs rêves amoureux (« Chantez, chantez magnarelles »). Mireille aime Vincent, le fils du modeste Ambroise. Taven, une gitane aux dons de sorcière, la met en garde contre l’opposition probable de son père, Ramon. Taven promet son aide à la jeune fille. Vincent et Mireille se promettent que si un malheur arrive à l’un deux, l’autre entreprendra pour lui un pèlerinage aux Saintes-Maries.
Acte 2
Les paysans dansent une farandole devant les Arènes d’Arles. Vincent et Mireille chantent ensemble la « chanson de Magali » (« La brise est douce »). Ourrias est amoureux de Mireille qui le repousse, fâchée par son insistance. Ambroise confie à Ramon, le père de Mireille, que son fils aime une fille plus riche que lui. Mireille n’hésite pas à proclamer publiquement qu’elle est cette jeune fille riche que Vincent a choisie. Ramon, furieux, lève la main sur sa fille en interdisant aux jeunes gens de continuer à se voir. Chacun blâme cette sévérité jugée excessive.
Acte 3
Dans le Val d’Enfer, Ourrias s’abandonne à la jalousie. Il accuse Vincent d’avoir usé de magie pour séduire Mireille. Ourrias finit par frapper Vincent. Taven le maudit et entreprend de soigner le pauvre Vincent. Ourrias erre sur les bords du Rhône ne sachant plus que faire. A minuit, un spectre l’entraîne dans les profondeurs du fleuve.
Acte 4
On fête la moisson au mas des Micocoules, chez Ramon. Mireille s’abandonne à la mélancolie (« Heureux petit berger »). La sœur de Vincent, Vincenette annonce à Mireille que son frère a été blessé (« Ah ! parle encore »). Mireille part en pèlerinage aux Saintes-Maries pour accomplir la promesse que s’était faite les deux amants mais la jeune femme s’égare dans le Désert de la Crau.
Acte 5
Guéri de sa blessure, Vincent vient attendre Mireille à la chapelle des Saintes-Maries (« Mon cœur est plein »). Elle arrive épuisée et délirante. Le long chemin en plein soleil a été trop rude pour elle. Ramon consent enfin à leur mariage. Mais il est trop tard. Mireille meurt d’épuisement dans les bras de Vincent au moment où une voix céleste lui promet le salut éternel.
Commentaires