Informations générales
- Compositeur:Giuseppe Verdi
- Librettiste:Arrigo Boito
- Date de création:1887
- Lieu de création:Italie
- Nombre d'acte:4
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:Teatro alla Scala.
Description de l'Œuvre
Une déflagration : le lever de rideau de l’avant-dernier opéra de Verdi s’ouvre sur une tempête orchestrale et chorale étourdissante. Ce déchainement des éléments est bientôt celui qui, par ricochet, va terrasser le couple principal du drame, pris dans les rets d’un mal nommé Iago. Dans cette adaptation serrée de la pièce de Shakespeare, Verdi signe aussi le plus radieux de ses duos d’amour, plongé dans une sorte d’extase et de plénitude infinie : les dégâts du complot fomenté par Iago n’en seront que plus saisissants. Mû par une expressivité renouvelée, Verdi décrit au plus près l’âme et le cœur d’Otello, tour à tour grand guerrier, monstre de naïveté puis animal ravagé par la jalousie, succombant aveuglément à la vengeance. L’orchestre est comme une coulée de lave, qui charrie avec lui des voix puissantes et sanguines, à travers une écriture mélodique qui s’est densifiée, sans rien perdre de sa magie.
Résumé
L’action se déroule sur l’ile de Chypre. En pleine tempête, le Maure Otello, chef de guerre victorieux, retrouve sa jeune épouse Desdémone. Mais sur place, il devient surtout la victime de la haine vorace et bien dissimulée de son lieutenant Iago, incarnation brute du mal, prêt à tout pour détruire son maitre. Lentement, Iago profite de sa relation confiante avec Otello pour distiller son venin et le persuade que Desdémone le trompe avec son lieutenant Cassio. Iago fabrique chaque preuve de la culpabilité de Desdémone, accompagnant la colère du Maure d’indices apparemment tous plus irréfutables les uns que les autres. La jalousie dévore entièrement Otello, qui tombe aveuglé dans les griffes de Iago. Malgré les protestations répétées de Desdémone, injuriée puis bafouée en public, Otello la tue de ses propres mains, avant de se transpercer de sa propre épée en découvrant l’effroyable vérité.
Acte 1
Le Maure Otello, chef de guerre au service de Venise, revient à Chypre, après son triomphe sur les Sarrasins. Son lieutenant, Iago, sorte d’incarnation absolue du mal, déclenche une bagarre qui a pour seul but de compromettre le lieutenant Cassio – et, à terme, d’atteindre Otello. Enervé par ces agitations, Otello rétrograde Cassio. Puis il retrouve sa jeune épouse Desdémone : un duo frémissant les réunit, oasis d’extase et de tendresse au sein des nuages qui s’amoncellent.
Acte 2
Iago se définit comme un esprit diabolique : pour détruire Otello à petit feu, il lui laisse entendre que Desdémone et Cassio sont amants. De surcroît Desdémone prend maladroitement la défense de Cassio auprès de son mari : pour lui, les doutes ne sont plus permis. Les soupçons d’Otello se muent en certitudes, face aux preuves fabriquées de toutes pièces par Iago. Le poison de la haine s’insinue lentement dans le cœur du guerrier, prêt à croire un sinistre rêve inventé par Iago, et, déjà, à verser le sang de la vengeance.
Acte 3
Desdémone vient spontanément plaider la cause de Cassio, ignorant que par cette intention désintéressée, elle ne fait que renforcer les soupçons de son époux, qui se met à l’injurier et la traite de courtisane. Sa jalousie explose en une fureur impossible à contenir : devant la foule venue accueillir l’ambassadeur Lodovico, il se voit signifier son rappel à Venise, tandis que Cassio lui succèdera à Chypre. Fou de jalousie, il ne se contrôle plus et laisse éclater sa colère en public, insultant devant tous son épouse Desdémone, qu’il jette à terre, avant de s’évanouir.
Acte 4
Dans la solitude de la chambre, Desdémone est assaillie de craintes et de questions : épouse répudiée, elle ignore évidemment tout de la machination de Iago. Elle se remémore la vieille chanson du saule qu’elle chantait dans son enfance, puis entonne un Ave Maria avant de s’endormir.
Otello a rejoint Desdémone à pas de loup. Après lui avoir jeté à la figure de nouvelles accusations d’adultère, il l’étouffe sur sa couche, sans autre forme de procès. Apprenant, bien tard, les machinations de Iago – qui parvient à s’échapper – Otello se poignarde sur le cadavre de Desdémone, dont il embrasse les lèvres une dernière fois.
Extrait : « Niun mi tema »
Commentaires