La Scala de Milan est incontestablement l’un des hauts lieux mondiaux de l’art lyrique et chaque année, l’ouverture de sa saison (systématiquement le 7 décembre, jour de la Saint-Ambroise, patron de la ville de Milan) est l’un des grands événements des amateurs d’opéras.
Et depuis 2005, Stéphane Lissner (alors nommé premier surintendant et directeur artistique non italien de l’histoire de la Scala) s’impose comme l’un des artisans du rayonnement international de l’établissement milanais. En attendant le coup d’envoi de la saison 2013-2014 de la Scala, le 7 décembre prochain avec une nouvelle production de La Traviata (avec Diana Damrau dans le rôle de Violetta et Piotr Beczala dans celui d’Alfredo Germont, sous la baguette de Daniele Gatti), voici quelques mois, Alain Duault et Stéphane Lissner nous dévoilaient les coulisses de la Scala et le rôle d’un directeur artistique dans une telle maison, dans le cadre d’un entretien amical. Ou comment mieux appréhender à la fois les spécificités qui font « les gènes » de la Scala et la conception originale de Stéphane Lissner de son travail – son attachement à la théâtralité de l’opéra (il a débuté sa carrière comme directeur de théâtre) ou son sens de la distribution lors de la création d’une nouvelle production.
Rappel biographique - Stéphane Lissner débute sa carrière dans le milieu du théâtre public (il sera notamment secrétaire général du centre dramatique d'Aubervilliers dès 1977, avant de prendre la direction du centre dramatique de Nice ou de diriger le Printemps du théâtre). Il intègre le monde de l’opéra en 1988 lorsqu’il est nommé directeur général du Théâtre du Châtelet à Paris. Dix ans plus tard, il prend la tête du Festival international d’art lyrique d'Aix-en-Provence où il exprimera pleinement son sens de l’opéra – et un certain anticonformisme dans un milieu parfois rigide. Il ouvrira notamment le Festival d’Aix à nouveau répertoire, jusqu’alors quasi-exclusivement dédié à la musique mozartienne et contribuera à en faire l’un des festivals les plus prisés de la scène lyrique. En 2005, il devient surintendant et directeur artistique du Teatro alla Scala de Milan (pour la première fois, la maison milanaise n’est pas dirigée par un Italien). Et en 2012, il est nommé directeur délégué de l’Opéra national de Paris pour succéder à Nicolas Joel en 2015.
18 novembre 2013 | Imprimer
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