Si la pandémie a aujourd’hui encore de nombreuses répercutions dans le monde du spectacle, on se souvient encore des annonces d’annulations des festivals de l'été dernier, et notamment celle du festival d'art lyrique d’Aix-en-Provence. Dans le climat actuel quelque peu morose et incertain, c’est donc une éclaircie bienvenue que l’annonce de cette édition 2021, qui se tiendra du 30 juin au 25 juillet 2021, faite plus tôt que les années précédentes.
Selon les mots du communiqué et de Pierre Audi, 2021 sera « une édition de relance exceptionnelle » : « Après l’annulation de l’édition passée, relayée par #LASCÈNENUMÉRIQUE, le Festival d’Aix-en-Provence redouble d’ambition pour son édition 2021, qu’il souhaite à tous égards exceptionnelle ». En effet, le nouvel opéra de la compositrice finlandaise Kaija Saariaho, Innocence, qui devait initialement être donné en 2020, ainsi que Le Coq d’or signé par Barrie Kosky, ont pu être répétés à huis-clos l’été dernier et viennent donc s’ajouter à la programmation initiale. Celle-ci comptera donc huit nouvelles productions (dont pour la première fois à Aix-en-Provence Tristan und Isolde) ainsi qu’un opéra en version de concert (I due Foscari), et trois spectacles seront donnés au Théâtre de l’Archevêché, contre deux habituellement.
L’édition 2021 proposera ainsi un panel d’œuvres diverses, du baroque italien à la création contemporaine, en passant par le XVIIIe, le XIXe et le XXe siècles. Côté création contemporaine, le public pourra découvrir non seulement Innocence, « qui reconstitue les effets délétères d’un drame collectif ressurgi du passé », et dont il a été privé l’été dernier, mais aussi L’Apocalypse arabe, « qui allégorise la terrible conflagration de la guerre du Liban ». Cet oratorio moderne sera signé par Samir Odeh-Tamimi, d’après le poème-fleuve prophétique de la poétesse et peintre américano-libanaise Etel Adnan. Enfin, Woman at Point Zero, « vibrant plaidoyer pour l’émancipation des femmes » de la compositrice libanaise Bushra El-Turk sera donné en création française. Le festival mettra ainsi en avant des œuvres contemporaines, en prise avec les grands enjeux du monde contemporain, introduisant de manière plus prononcée que dans les éditions passées le monde d’aujourd’hui, sa langue, sa musique et ses problèmes. Les femmes seront elles aussi à l’honneur, entre compositrices (Kaija Saariaho et Bushra El-Turk), metteuses en scène (Lotte de Beer et Silvia Costa), cheffes (Susanna Mälkki et Kanako Abe), librettistes ou inspiratrices (Sofi Oksanen, Etel Adnan et Nawal El Saadawi).
Bien qu’il faille attendre janvier prochain pour découvrir l’intégralité de sa programmation, le festival a déjà annoncé plusieurs productions ainsi que certains noms, y compris pour les distributions. Ainsi, outre les trois créations citées plus haut, Les Noces de Figaro doit ouvrir les festivités le 30 juin, mis en scène par Lotte de Beer, avec notamment Jacquelyn Wagner, Julie Fuchs, Lea Desandre et Emiliano Gonzalez Toro. Sébastien Daucé fera pour sa part ses premiers pas au festival avec son Ensemble Correspondances, ainsi que Valerio Contaldo, Lucile Richardot, Julie Roset, Etienne Bazola et Nicolas Brooymans, dans un spectacle « Combattimento, la théorie du cygne noir », regroupant Monteverdi, Rossi et Cavalli. Autre nouveau venu, Barrie Kosky mettra en scène non seulement Le Coq d’or, avec Dmitry Ulyanov, mais aussi Falstaff, avec Christopher Purves, Stéphane Degout, Juan Francisco Gatell, Carmen Giannattasio, Daniela Barcellona, et Giulia Semenzato. Pour ces deux productions, c’est le chef italien Daniele Rustioni qui dirigera le chœur et l’orchestre de l’Opéra de Lyon. Ces derniers seront également à l’honneur avec leur chef pour la version de concert d’I due Foscari, accompagnant ni plus ni moins que Leo Nucci et Francesco Meli.
L’événement de cette édition pourrait toutefois être le Tristan und Isolde, qui pour sa première fois à Aix-en-Provence, sera mis en scène par Simon Stone au Grand Théâtre de Provence, et dirigé par Sir Simon Rattle à la tête du London Symphony Orchestra. La distribution comptera Stuart Skelton, Nina Stemme, Jamie Barton, Franz-Josef Selig et Josef Wagner.
Enfin, le projet de #LASCÈNENUMÉRIQUE se poursuivra et « sera en prise directe avec le cœur battant du Festival, dont elle se veut la chambre d’écho et le contrepoint inventif ». Reste donc à attendre janvier prochain afin de connaître davantage de détails…
27 novembre 2020 | Imprimer
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