Informations générales
- Nom de la maison d'opéra :Théâtre de l'Archevêché
- Ville Pays :Aix-en-Provence France
- Localisation :Place des Résistants Afficher la carte
- URL du site internet officiel :http://www.festival-aix.com/
Description
l'actualité du Théâtre de l'Archevêché | toutes les chroniques du Théâtre de l'Archevêché
« Tout jeune, j'ai été frappé par la qualité et l'originalité exceptionnelles de l'exploitation du théâtre lyrique à Aix-en-Provence. Gabriel Dusserget avait su réunir des équipes jeunes, étrangères au star-system, des artistes qui voulaient bien s'interroger sur la musique qu'ils avaient à interpréter, des chefs d'orchestre plus soucieux de trouver des réponses aux questions que leur posait la partition que de faire la démonstration de leur savoir-faire. » Louis Erlo, directeur artistique du Festival d'Aix-en-Provence à l’époque du quarantième anniversaire du Festival, son cofondateur et premier directeur artistique Gabriel Dussurget.
Ce dernier créa en 1948 avec Roger Bigonnet les rencontres lyriques et musicales d'Aix-en-Provence. Les premiers essais eurent lieu dans la cour de l'ancien archevêché, qui deviendra le Théâtre de l'Archevêché, sur des chaises de jardin pour le public et des tréteaux de bois pour les artistes ; au programme Mozart avec le grand Hans Rosbaud au pupitre. Les quatre années qui suivirent furent encore consacrées aux opéras de Mozart, dans des décors coulissants de Cassandre pour Don Giovanni, dans un décor de Balthus pour Cosi fan tutte, dans un décor d'André Derain pour L'Enlèvement au sérail. Comment ne pas en rêver ! Privilégiant la vision des peintres comme moteur de la mise en scène, Dussurget s'inscrivait d'emblée dans la tradition inspirée de Diaghilev. Sa politique artistique en matière musicale fut également, dès le départ, déterminante pour la réussite de ces Rencontres.
Non seulement la curiosité primait, relativement aux musiques et aux interprètes, mais la mission était aussi de révéler de jeunes artistes, dans des encadrements de haut niveau (formations ou chefs d'orchestres prestigieux). Après ses débuts mozartiens à un moment où peu de gens - hormis à Salzburg - s'intéressaient à Mozart, le Festival élargit considérablement son répertoire: Giulini vint diriger Le Barbier de Séville de Rossini, puis furent redécouverts deux opéras de Monteverdi, Orfeo et Le Couronnement de Poppée, et Rameau, pour l'œuvre de qui le public s'enthousiasma. Après une période creuse, le Festival a pris un nouvel essor à la fin des années soixante-dix, contribuant ainsi, pour une part, à un regain général de l'intérêt pour l'art lyrique. Si Bernard Lefort fit appel à de jeunes talents du chant, comme la Hongroise Sylvia Sass qui fut une révélation dans le rôle de la Traviata, et remit en scène des œuvres oubliées, il engagea aussi de grandes vedettes et l'on se rappelle encore un inoubliable et fascinant Sémiramis, chanté par Montserrat Caballé et Marilyn Horne, en 1979, un Tancrède somptueux avec Marilyn Horne et Katia Ricciarelli en 1981...
Une politique de mécénat bien compris (Seita et Erato) et de nombreuses coproductions, en particulier avec les Opéras de Genève et de Lyon, ont permis aux organisateurs de présenter régulièrement de nouvelles productions. Nommé directeur artistique du festival en 1982, Louis Erlo a mis l'accent sur le choix des œuvres plutôt que sur celui des interprètes. Les orchestres d'instruments anciens ont fait leur apparition, et des œuvres rares de Mozart (Mitridate et La Finta Giardiniera), de Rameau (Les Boréades ou Hippolyte et Aricie), de Campra (Tancrède) trouvent une place justifiée dans les programmes. Les metteurs en scène sont très présents et jouent un rôle prépondérant dans la vie lyrique aixoise : un Enlèvement au sérail de Georges Lavaudan, un Chevalier à la Rose de Tobias Richter, un Orfeo du cinéaste Claude Goretta et un Ariane à Naxos, de Göran Järvefelt, qui fut l'élève de Ingmar Bergman, sans parler des spectacles signés J.-P. Vincent, Gildas Baudet, Pierre Strosser, etc.
Mais les chefs d'orchestre sont aussi soigneusement choisis, suivant les partitions et les chanteurs qu'ils doivent guider. Ainsi, les difficultés rencontrées par les chanteurs dans Le Chevalier à la Rose seront-elles plus facies à pallier « sous la maîtrise de Semyon Bychkov ».
Qu'on se trouve au Théâtre de l'Archevêché (c'est-à-dire dans cette cour qui a été aménagée avec quelque 1 600 places et dotée, en 1986-1987, d'une véritable scène moderne), que l'on écoute un concert symphonique ou de chambre, ou peut-être un récital, à la cathédrale de Saint-Sauveur ou dans l'une des multiples autres cours d'hôtels particuliers aixois, véritables joyaux, l'enchantement et l'admiration attendent le public. Contrairement à Salzbourg, avec lequel Aix est souvent comparé, la liberté, la surprise, la simplicité sont souvent de mise. Et la grâce d'Aix-en -Provence consiste aussi en cela.
En 1998 et jusqu’en 2006, Stéphane Lissner prend la tête du Festival. La même année, le Théâtre de l’Archevêché est entièrement rénové et le Festival voit de nouvelles créations par de nombreuses commandes passées aux compositeurs Maresz, Eötvös, Sarhan parmi tant d’autres. On verra aussi les jeunes talents mis à l’honneur par la création de l’Académie Européenne de Musique.
En 2011, comme le dit Bernard Foccroulle, directeur général, l’heure est à la diversité : « Si La Clemenza di Tito est par excellence un opéra classique, nourri de la double tradition de l’opera seria et des Lumières, La Traviata explore avec un réalisme inédit - qui explique le scandale de la première - la vie tragique d’une demi-mondaine aux franges de la bonne société. Le caractère élégiaque de la pastorale règne sur Acis and Galatea, à mille lieues de l’ironie mordante dont font preuve Gogol et Chostakovitch dans Le Nez. Les personnages étranges et insaisissables de Joël Pommerat trouvent pour la première fois une expression chantée dans la partition d’Oscar Bianchi. »
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