Si l’édition 2020 du Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence a dû être annulée, celle de 2021 est annoncée du 30 juin au 25 juillet et se révèle pleine de promesses.
Comme indiqué dans un pré-programme dévoilé en novembre 2020, Les Noces de Figaro ouvrent comme convenu le Festival d'Aix-en-Provence 2021 dès le 30 juin, dans une nouvelle production de Lotte de Beer, et sous la baguette de Thomas Hengelbrock. On y retrouve le Cherubino de Lea Desandre, la Suzanne espiègle de Julie Fuchs ou encore le Figaro d’Andrè Schuen, qui a déjà fait belle impression dans l'ouvrage, mais en Comte Almaviva. Un rôle qui sera ici tenu par Gyula Orendt.
Falstaff suit dès le 1er juillet, dirigé depuis la fosse par Daniele Rustioni à la tête du Chœur et de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon avec qui le festival est notamment en coproduction. Christopher Purves tient le rôle-titre face au Ford de Stéphane Degout et à Antoinette Dennefeld qui devrait être une impayable Mrs Meg Page. Giulia Semenzato sera de son côté Nannetta, et Juan Francisco Gatell, Fenton. Il s’agit là aussi d’une nouvelle production, imaginée par Barrie Kosky, que l’on retrouvera également à la mise en scène du Coq d’or les 22, 24 et 25 juillet, toujours en compagnie de Daniele Rustioni. La production n’avait en effet pas pu être créée en juillet 2020, mais est actuellement toujours à l’affiche de la saison lyonnaise en mai et juin 2021. De même qu’à Lyon, Dmitry Ulyanov sera le Tsar Dodon, Nina Minasyan, la Reine de Chemakha, et Andrei Popov, l’Astrologue.
Autre rescapée de l’édition 2020, Innocence de Kaija Saariaho, qui voit donc sa création mondiale reportée à cet été 2021. Simon Stone et Susanna Mälkki se retrouveront comme convenu pour les directions scénique et musicale, tandis que le plateau réunira Magdalena Kožená, Sandrine Piau, Tuomas Pursio, et Lilian Farahani (et non plus Anna Prohaska comme initialement annoncé pour l’édition 2020). Là aussi, le metteur en scène proposera un second travail, cette fois-ci autour de Tristan et Isolde, présenté pour la première fois au Festival d’Aix-en-Provence. Pour l’occasion, c’est ni plus in moins que Sir Simon Rattle qui sera à la tête du London Symphony Orchestra, tandis que deux interprètes mythiques des rôles-titres sont réunis sur scène : Stuart Skelton et Nina Stemme.
Du 3 au 18 juillet, Sébastien Daucé et Silvia Costa proposent Combattimento, la théorie du cygne noir, « un parcours symbolique à travers les plus puissants affects de la musique baroque italienne », réunissant « lamentations et madrigaux, airs et pièces instrumentales composés par Monteverdi, Rossi, Cavalli et leurs contemporains ». Côté voix, nous retrouvons Valerio Contaldo, Caroline Weynants et Julie Roset, entendus par exemple à Ambronay en 2019, mais aussi Lucile Richardot ou encore Etienne Bazola.
Les 4 et 5 juillet, le festival propose L’Apocalypse arabe, une commande tirée de l’œuvre éponyme de la peintre et poétesse Etel Adnan datant de 1975, composé ici par Samir Odeh-Tamini. Pierre Audi se charge de la mise en scène. Les deux hommes « ont voulu donner à ces chants entrecoupés de dessins mystérieux la forme d’un théâtre musical qui puisse en souligner l’actualité en même temps que l’universalité ». Parallèlement, le festival promet la création française de Woman at point zero, inspiré du récit choc de Nawal El Saadawi, « figure majeure dans la défense de la cause des femmes en Égypte ». La production est portée « par quatre artistes désireuses de faire entendre à l’opéra une nouvelle voix féminine et, ce faisant, d’en réinventer la forme et le langage : la compositrice Bushra El-Turk, la metteuse en scène Laila Soliman, l’écrivaine Stacy Hardy et la réalisatrice Aida Elkashef ».
Enfin, I Due Foscari vient clore la partie lyrique de cette édition 2021 dans une version de concert donnée le 16 juillet, sous la baguette du chef Daniele Rustioni (très présent cette année), à la tête d’un plateau qui présage une très belle soirée : Leo Nucci et Francesco Meli interprétent les deux Foscari, Marina Rebeka, Lucrezia Contarini, Jean Teitgen, Jacopo Loredano, Valentin Thill, Barbarigo, et pour finir, Adèle Charvet est Pisana.
De nombreux concerts complètent le programme, dont un récital de Nina Stemme le 19 juillet et un autre de Jakub Józef Orliński le 23 juillet 2021. Une programmation réjouissante qui multiplie les belles surprises.
Plus d'informations sont disponibles sur le site officiel du Festival.
03 février 2021
Commentaires