Adèle Charvet

Adèle Charvet est née à Montpellier le 25 mai 1993 avant de quitter la France pour vivre à New-York jusqu’à ses 5 ans. De retour dans l’Hexagone, elle intègre la chorale de Claire Marchand puis la Maîtrise de Radio France qui lui permet de participer à 9 ans à son premier opéra, La Reine des glaces (le conte musical de Julien Joubert) à l'amphithéâtre de l'opéra Bastille, alors en mars 2003. Quelques années plus tard, en 2008, elle entre au Conservatoire à Rayonnement Régional (CRR) de Paris, d’où elle ressort diplômée en 2013 avec les félicitations du jury. Elle intègre ensuite le CNSM de Paris où elle cofonde (avec la soprano Mariamielle Lamagat, le ténor Mathys Lagier et le baryton Edwin Fardini), le quatuor vocal L'Archipel, invité en résidence à la fondation Singer-Polignac. En 2015, elle remporte le Prix de mélodie du Concours international Nadia et Lili Boulanger, puis le Grand prix du Concours de Lied d’Hertogenbosch aux côtés de Florian Caroubi en 2016. L’année suivante, le public bordelais la découvre dans le rôle d’Adèle dans Il Pirata de Bellini, en version de concert (dont nous rendions compte).

En 2018, elle débute à la Royal Opera House en Mercédès dans Carmen, puis retourne à Bordeaux en 2019, cette fois-ci en Rosine dans Le Barbier de Séville. Un rôle qu’elle reprendra l’année suivante à Montpellier, à l’occasion d’une production signée par Rafael R. Villalobos dans laquelle « sa voix de velours aux accents suaves sert parfaitement l’idée du personnage présentée ». Nous l’avions par ailleurs rencontrée à cette occasion et avions également mentionné le concert « Perpetual Music ». On se souvient également de l’attention médiatique qu’elle a connu lorsqu'elle avait remplacé le contre-ténor David DQ Lee, souffrant, dans Le Messie durant l'entracte alors qu’elle assistait au concert dans le public à l'Auditorium de Radio France.
L’année 2020 fut prolifique puisqu’avant de retrouver Rosine à Montpellier, elle avait été nommée aux Victoires de la Musique Classique dans la catégorie « Révélation lyrique », mais elle a également fait ses débuts à Toulouse en Fille-Fleur dans Parsifal.

En 2021, elle incarne avec brio Mélisande dans Pelléas et Mélisande à Rouen, puis débute à Lyon à l’occasion du festival de la maison dans Ariane et Barbe-Bleue. Elle retrouve Carmen à Bordeaux, cette fois-ci pour le rôle-titre, mais dans des conditions un peu spéciales. Elle fait ses débuts à l’Opéra de Paris cette même année, dans 7 deaths of Maria Callas.

Nous avons eu depuis le plaisir de l’entendre à diverses occasions : envoûtante dans Grisélidis de Massenet au Théâtre des Champs-Elysées, Stephano « frivole et coquet » dans Roméo et Juliette à l’Opéra Comique ou encore imperturbable dans Le Journal d’Hélène Berr à l’Opéra du Rhin.

Passionnée par le répertoire de la mélodie et du lied, elle si livre également avec beaucoup de générosité lors de récitals, comme par exemple au Festival de Pâques de Deauville où nous l’avions entendue en 2021. Elle s'adonne également à l'exercice du disque avec de nombreuses participations à des enregistrements d'oeuvres, ou bien des interventions dans les disques d'autres interprètes (comme pour Offenbach Colorature de Jodie Devos), ou encore ses propres disques dont le premier, Long Time ago, est paru en 2019 chez Alpha Classics, ou encore Teatro Sant-Angelo, toujours chez Alpha Classics en 2023.

On ne s’étonne donc pas de la voir nommée aux Victoires de la Musique Classique 2024 dans la catégorie « Artiste lyrique ».