Informations générales
- Nom de la maison d'opéra :Royal Ballet and Opera - Covent Garden.
- Ville Pays :London Royaume-uni
- Localisation :45 Floral St, Westminster Afficher la carte
- URL du site internet officiel :http://www.roh.org.uk/
Description
L'histoire de la Royal Opera House est celle des trois théâtres Covent Garden construits au même endroit, Bow Street à Londres. Le premier Covent Garden a été construit par John Rich. Possesseur des « lettres de patente » octroyées par le roi Charles II au dramaturge Sir William Danenant, il put ouvrir un théâtre à Lincoln's Inn Fields, où il produisit le fameux Beggar's Opera de John Gay et J.C. Pepusch. L'immense succès de cette représentation lui donna l'idée de construire un deuxième théâtre et il acquit à cet effet un terrain contigu à Bow Street, Hart Street et Covent Garden. Ce terrain appartenait au duc de Bedford et avait été donné à sa famille par le roi Henry VIII au moment de la dissolution des monastères. Covent Garden, comme son nom l'indique, était le jardin d'un couvent dont une partie servait de cimetière aux moines de Westminster.
La création de la Royal Opera House
Le 7 décembre 1732, John Rich ouvre le premier Covent Garden avec la pièce The Way of the Word. Haendel fut le premier compositeur de renom associé à ce théâtre, grâce aux représentations d'Atlanta, Alcina et Berenice. Ce théâtre brûla dans la nuit du 19 septembre 1808. Le deuxième Covent Garden ouvrit une année plus tard, à un jour près. Le 18 septembre 1809, avec une double affiche : Macbeth de Shakespeare. Et un divertissement musical, The Quaker. C'est pour ce deuxième théâtre que Weber fut chargé d'écrire un opéra. Ce fut Oberon dont la première eut lieu en avril 1826, conduite par le compositeur lui-même. L'année qui suivit, Fidelio de Beethoven fut mis en scène.
À Londres, dans la première partie du XIXe siècle, la maison de l'opéra italien était le King's, plus tard appelé Théâtre de Sa Majesté. C'est là que furent données les premières représentations anglaises de Rossini. Bellini, Donizetti et, également, Nabucco, Ernani et l Lombardi de Verdi. Vers 1840, la compagnie de Sa Majesté était sous la direction musicale de Michael Costa; Grisi, Persiani, Mario, Tamburini et Lablache en faisaient partie. Son directeur, Benjamin Lumley, se querella avec Costa et les chanteurs à propos du répertoire, puis engagea de nouveaux interprètes ; avec pour résultat le départ de tous ces grands artistes qui créèrent une compagnie rivale.
L'Opéra royal italien
Comme Covent Garden se vidait également, le compositeur Giuseppe Persani mit tout en œuvre pour faire de Covent Garden l'Opéra royal italien, et celui-ci ouvrit le 6 avril 1847 avec Semiramis de Rossini. De 1847 à 1856, les créations de Rigoletto, Le Trouvère, Maria di Rohan, La Juive, et Benvenuto Cellini, pour n'en citer que quelques-unes, eurent lieu avec des artistes dont les noms sont entrés dans la légende, comme Grisi, Viardot, Bosio, Alboni, Cruvelli, Mario, Ronconi, Tamberlik, Tarnburini et Graziani.
Ce second Covent Garden brûla en 1856. Le troisième et actuel Covent arden ouvre le 15 mai 1858 avec Les Huguenots de Meyerbeer. Notons pour l'anecdote que seuls les trois premiers actes furent joués ce soir-là ! L'acte III n'étant pas achevé à minuit, le directeur monta sur scène et annonça: « C'est déjà le jour du Sabbat ». Ainsi, dernier acte fut omis.
De 1858 à 1939, outre la période de fermeture au cours de la Première guerre mondiale où le théâtre fut réquisitionné, des opéras furent donnés tous les ans, d'avril à juillet, à Covent Garden, Théâtre royal italien. Jusqu'à l'arrivée de Sir August Harris, qui dirigea le théâtre de 1888 à 1896, tous les opéras étaient donnés en italien. Ce n'est qu'en 1892 que le mot italien fut rayé de son titre. Ainsi les oeuvres de Wagner, comme le répertoire français, retrouvèrent leur langue d'origine. Quand à Sir Thomas Beecham, chef d'orchestre en 1910, il introduisit à Covent arden les opéras de Richard Strauss.
Covent Garden eut pour chef d'orchestre, en 1920 et de 1924 à 1931, Bruno Walter; et de nouveau Beecham de 1932 à 1939. Dans l'entre-deux guerres, le répertoire italien fut conduit par Vincenzo Bellezza, Tullio Serafin, Gino Marinuzzi et Vittorio Gur. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, aucun opéra ne fut représenté et le théâtre fut transformé en « Palais de danse ». Covent Garden rouvre en 1946 et devient la maison d'une compagnie permanente d'opéra, le Royal Opera, et celle du Sadler 's Wells Ballet, le Royal Ballet.
Le Royal Opera et le Royal Ballet
Après guerre, le Royal Opera de grands chefs d'orchestre se succédèrent: Karl Rankl (1946-1951), Rafael Kubelik (1955-1958), Georg Solti (1961-1971) et, depuis 1971, Colin Davis. Beaucoup de chefs d'orchestre invités comme John Pritchard, Otto Klemperer, Joseph Krips, etc., ou, plus récemment, Claudio Abbado, Carlos Kleiber, etc., contribuent au prestige de Covent Garden. Rankl, avec l'aide de Sir David Webster, a littéralement construit la compagnie de l'opéra de Covent Garden de 1945 à 1970. Kleiber et Kempe ont mis leur foi dans les artistes anglais et ils les ont aidés et encouragés à aller se produire à l'étranger. Kubelik a continué dans ce sens et a élargi le répertoire. Giulini et Klemperer ont fait un grand cadeau à Covent Garden en y dirigeant Don Carlos, La Traviata, Falstaff, Le Barbier de Séville (Giulini), Fidelio, La Flûte Enchantée et Lohengrin (Kemperer).
Le régime Solti apporta charme et excitation à la maison, incluant au répertoire Cosi fan tutte, Don Giovanni, Der Ring des Nibelungen, L'Orfeo, La Force du Destin et Eugène Oneguine. Rappelons aussi la représentation de Tosca avec Maria Callas, Cioni et Tito Gobbi, mise en scène par Zeffirelli, Simon Boccanegra mis en scène par Tito Gobbi, la Norma avec Sutherland, Pelléas et Mélisande par Boulez, etc. N'oublions pas non plus les représentations des opéras anglais comme King Priam ou Billy Budd. La politique artistique de la période Solti a permis le développement de la compagnie qui voit aujourd'hui tous ses chanteurs se produire à travers le monde.
Depuis, les directeurs encouragent les jeunes talents. Colin Davis, qui aime spécialement Mozart, Berlioz et Wagner, a donné Les Troyens, La Clémence de Titus, Les Noces de Figaro et Don Giovanni. Il a aussi complété le nouveau Ring, produit par Götz Friedrich qui est devenu le principal producteur du Royal Opera. Claudio Abbado a dirigé Un ballo in maschera, mis en scène par Otto Schenk avec Ricciarelli, Placido Domingo et Cappuccilli dans les rôles principaux. Death in Venice de Britten et Taverner de Maxwell Davies ont été ajoutés au répertoire, ainsi que Faust, qui n'avait pas été donné à Covent Garden depuis 1938, et a été repris en 1974. En trente ans, la Royal Opera House est devenue une des plus grandes maisons d'opéra du monde.
En 1987, Bernard Haitink succède à Colin Davis à la direction musicale. Dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, le Royal Opera élargit sa réputation avec répertoire imaginatif et de nouvelles productions primées.
En 1997, l’opéra ferma pour une durée de deux ans et demi pour une rénovation de grande ampleur, mais présenta pendant ce temps sept nouvelles productions. La Royal Opera House se complète alors d'une salle secondaire, le Linbury Studio Theatre qui accueille des productions d'opéra et de danse avant-gardistes ou expérimentales. En 1999, le Royal Opera rouvrit ses portes et en 2002, Antonio Pappano en devint directeur musical, rôle qu'il assume jusqu'au terme de la saison 2024-25. Le chef Jakub Hrůša lui succède.
Le Royal Opera continue à inviter de grands artistes comme Angela Gheorghiu, Roberto Alagna, Bryn Terfel, Simon Keenlyside, Jonas Kaufmann et bien d’autres. Chaque saison, de septembre à juillet, environ 150 représentations d’une vingtaine d’opéras sont données dont une petite moitié sont des nouvelles productions.
En mai 2024, le directeur de la Royal Opera House, Alex Beard, annonce le changement de nom de la maison londonienne qui devient le Royal Ballet and Opera, afin de mieux refléter l'ensemble de ses activités, articulées autour de l'art lyrique (l'opéra) mais aussi de la danse (le ballet).
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