Le ténor Benjamin Bernheim annonce son prochain album, Douce France – Mélodies & Chansons, consacré aux mélodies du XIXème siècle de Berlioz, Chausson et Duparc, associées à des chansons emblématiques du XXème siècle de Brel, Kosma et Trenet.
En mai dernier, Benjamin Bernheim livrait sur les réseaux sociaux quelques premières indiscrétions sur son prochain album. Le disque est aujourd’hui officiellement annoncé sous le titre Douce France et comme on le subodorait, l’enregistrement fait la part belle au répertoire français et francophone – le répertoire de prédilection du ténor franco-suisse.
Sur un accompagnement au piano de Carrie-Ann Matheson, le disque réunit notamment Les nuits d’été de Berlioz, le Poème de l’amour et de la mer signé Ernest Chausson et plusieurs mélodies de Henri Duparc que le ténor interprète régulièrement en récital (L’invitation au voyage et La vie antérieure sur les textes de Baudelaire, mais aussi Phidylé ou Extase qui « projette (le ténor) dans ces fumeries d’opium que décrivent les poètes du début du XXème siècle »).
Des mélodies aujourd’hui volontiers orchestrées et associées à des voix féminines, mais dans le livret de l’enregistrement, le ténor rappelle néanmoins que « les cycles de Berlioz et Chausson ont en commun d’avoir été pensés, pour tout ou partie, pour voix de ténor » et initialement composés au piano. C'est seulement ensuite qu'ils ont été orchestrés pour soprano ou mezzo. Le disque est ainsi né de la complicité du ténor avec la pianiste Carrie-Ann Matheson et de sa curiosité à « retrouver l’atmosphère d’extrême intimité qu’autorise l’accompagnement par le clavier ».
On comprend que Benjamin Bernheim entend aussi redonner ses lettres de noblesse à la mélodie française et aux spécificités de son interprétation : « il s’agit à la fois de ne pas trop appuyer certains effets au risque de basculer dans l’opéra, mais aussi de ne pas tomber dans la pédanterie en faisant un sort excessif à chaque mot ».
Benjamin Bernheim y ajoute aussi « quelques chansons issues d’un registre plus populaire », marquant toutefois « une filiation entre celles que nous avons retenues et les chants de Duparc » (il rappelle que Poulenc écrivait ses mélodies à la même époque que Trenet, Prévert ou Kosma). Comme « un hommage à la francophonie dans sa diversité », il retient ainsi Les Feuilles Mortes du compositeur hongrois naturalisé français Joseph Kosma et notamment interprétée par un Yves Montand d’origine italienne, Douce France de Charles Trenet ou Quand on n’a que l’amour du Belge Jacques Brel. Là encore, le ténor prête une attention particulière à leur interprétation, de sorte de « ne pas sonner à l’excès comme un ténor d’opéra, mais ne pas dénaturer sa voix non plus ».
Le disque Douce France – Mélodies & Chansons est à paraitre le 30 août prochain sous le label Deutsche Grammophon. Comme il est d’usage, Benjamin Bernheim se produira également en récital avec le programme de l’album, notamment à Paris au Palais Garnier, le dimanche 24 novembre à 20h pour interpréter notamment le Poème de l’amour et de la mer, Les Nuits d’été et les mélodies de Duparc.
publié le 20 juillet 2024 à 08h34 par Aurelien Pfeffer
20 juillet 2024 | Imprimer
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