Disparition du compositeur Wolfgang Rihm, à l'âge de 72 ans

Xl_wolfgang-rihm-2024 © Wolfgang Rihm

Le compositeur et musicologue allemand Wolfgang Rihm est décédé de maladie dans la nuit de vendredi à samedi, à l’âge de 72 ans, à Ettlingen dans le Bade-Wurtemberg. Il laisse un répertoire prolifique (dont plusieurs opéras) et a profondément influencé ses contemporains.

Figure majeure de la musique contemporaine allemande, le compositeur et musicologue Wolfgang Rihm est décédé dans la nuit dernière, à l’âge de 72 ans. C’est ce que fait savoir le Lucerne Festival dont il était le directeur artistique de la Lucerne Festival Academy depuis 2016 pour accompagner les jeunes talents.

Wolfgang Rihm était malade depuis plusieurs années – il souffrait d’un cancer et ne se déplaçait plus qu’avec une canne mais restait actif pour « ne pas se laisser mourir ». Il se disait habité par la conscience de sa « propre finitude depuis (s)a prime jeunesse » et ne redoutait pas la mort. Sa famille précise qu’il est décédé des suites d’une longue maladie, dans la ville allemande d'Ettlingen, dans le Bade-Wurtemberg.

Représentant de la « nouvelle simplicité »

Fasciné très tôt par la composition, Wolfgang Rihm signait ses premiers essais musicaux dès l’âge de onze ans, avant d’étudier la composition avec Eugen Werner Velte, puis à Cologne auprès de Karlheinz Stockhausen – et plus tard, il deviendra lui-même professeur à la Hochschule für Musik de Karlsruhe. Au terme de sa carrière, le compositeur laisse un répertoire immense de plusieurs centaines d’œuvres, incluant des opéras (notamment Jakob Lenz ou plus tard Dionysos qui fera l’objet d’une création au Festival de Salzbourg), mais aussi du théâtre musical, des pièces vocales, de grandes œuvres orchestrales ou encore de la musique de chambre. Une œuvre prolifique qui fait dire que Wolfgang Rihm était sans doute l’un des compositeurs les plus joués en Allemagne.

Il était aussi l’un des représentants de la Neue Einfachheit, la « nouvelle simplicité » qui prenait le contre-pied de la musique contemporaine des années 1950 et 1960 (notamment atonale), affichant l’ambition de renouveler le genre mais sans renier l’héritage de la musique du XIXe siècle. Il se refusait à écrire une musique « élitiste ».

« La musique, c’est la vie »

Réputé humble et discret, Wolfgang Rihm disait puiser sa capacité créatrice dans le calme et la sérénité de son appartenant, dans sa ville natale de Karlsruhe. Et quand bien même son travail a été primé à de très nombreuses reprises, il ne rechignait pas à composer pour ses proches (des œuvres imaginées spécifiquement pour certains de ses étudiants) ou encore des miniatures de sorte que même les débutants puissent aussi jouer de « vraies compositions de Rihm » au piano à la maison.

Wolfgang Rihm considérait que « tout est musique », que « la musique, c’est la vie ». Selon le compositeur, son inspiration ne lui venait pas des émotions qu’il pouvait ressentir ou des événements auxquels il assistait, mais de la musique elle-même. Quelques années avant sa mort, il considérait la musique comme « sa force » et son « oxygène spirituel ». Pour autant, il disait aussi que « la musique elle-même est un phénomène qui s'estompe » : « chaque son est destiné à disparaitre et toute personne qui crée de la musique est confrontée à la mort, qui fait partie de la vie ». Il s’est éteint la nuit dernière, à l’âge de 72 ans.

publié le 27 juillet 2024 à 16h23 par Aurelien Pfeffer

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