Festival de Salzbourg 2024 : entre Enfer et Paradis (Actualité)

© Festival de Salzbourg

Le Festival de Salzbourg annonce le programme de son édition estivale 2024, du 19 juillet au 31 août, axé sur l’éternel voyage entre les Cieux et les profondeurs infernales. Il proposera une galeries de personnages nomades sur le chemin entre le paradis et l’enfer. Leurs histoires « parlent des désirs les plus profonds de l’âme, de la nature fragile de la vie, des excès et de l’avidité ruineux, de l’autodestruction déchirante et des passions infernales – tout en offrant également une vision potentiellement pleine d’espoir de l’avenir. » Le public retrouvera des « figures archétypales durables que nous sommes à la fois impatients et réticents à observer ». Ainsi, le narcissique destructeur Don Giovanni, l'implacable vengeur Vitellia, le traître illusoire Sesto, le louable indulgent Tito, le joueur fiévreux Alexey et l'artiste passionné Hoffman » côtoieront « une femme fragile louche, des auteurs de parricide et de matricide, un mystérieux idiot de Dostoïevski, un chanteur émouvant, une grand-mère riche, un « homme tordu et troublé », des rêveurs inconstants, des romantiques languissants et bien d'autres encore ».

Don Giovanni en ouverture de bal

Don Giovanni aura la primeur et marquera le premier rendez-vous de cette édition 2024 du Festival de Salzbourg avec une nouvelle production signée par Romeo Castellucci et dirigée par Teodor Currentzis. Davide Luciano interprétera le rôle-titre qu’il connaît déjà pour l’avoir chanté à plusieurs reprises, tandis que Kyle Ketelsen reprendra le rôle de Leporello dans lequel nous l’avons notamment entendu à Lyon, que Dmitry Ulyanov devrait être un Commendatore de luxe et que Julian Prégardien sera Don Ottavio.

Dostoïevski à l'honneur

A partir du 2 août, ce sera au tour du rare Idiot de Mieczysław Weinberg d’être donné dans une nouvelle production de Krzysztof Warlikowski. Mirga Gražinytė-Tyla dirigera un plateau qui pourra compter notamment sur Bogdan Volkov, Ausrine Stundyte, Vladislav Sulimsky ou encore Iurii Samoilov. Dostoïevski et la Russie seront également présents avec Le Joueur de Prokofiev, mis en scène par Peter Sellars. Asmik Grigorian et Violeta Urmana se retrouveront sur scène aux côtés de Sean Panikkar.

De grands classiques

Retour en des terres plus connues avec La Clémence de Titus, qui reprendra la production de Robert Carsen créée durant le festival de Pentecôte, avec la même distribution : Cecilia Bartoli (Sesto), Daniel Behle (Tito), Alexandra Marcellier (Vitellia), Mélissa Petit (Servilia) et Ildebrando D’Arcangelo (Publio). Mariame Clément signera pour sa part une nouvelle production des Contes d’Hoffmann, dirigée par Marc Minkowski. Benjamin Bernheim reprendra le rôle d’Hoffman qu’il tient actuellement à Paris et Kate Lindsey celui de la Muse / Nicklausse qu’elle connaît bien. Kathryn Lewek se démultipliera en Stella, Olympia, Antonia et Giulietta tandis que Christian Van Horn fera de même en Lindorf, Coppélius, docteur Miracle et Dapertutto, et Marc Mauillon en Andrès, Cochenille, Frantz et Pitichinaccio. Jérôme Varnier devrait briller en Crespel/Maître Luther.

De nombreux concerts

Des versions concertantes viendront s’u adjoindre, avec tout d’abord Capriccio, sous la baguette de Christian Thielemann, avec, entre autres, Elsa Dreisig, Bo Skovhus, Sebastian Kohlhepp, Konstantin Krimmel, Mika Kares et Eve-Maud Hubeaux. Cette dernière sera également présente pour Hamlet dirigé par Bertrand de Billy, avec une distribution de haut vol comprenant Stéphane Degout dans le rôle-titre, Jean Teitgen ou encore Lisette Oropesa en Ophélie. Koma de Georg Friedrich Haas – dont nous rendions compte de la création française en 2019 – sera proposé le 24 juillet. Nous retrouverons d’ailleurs le même chef qu’à l’époque, Bas Wiegers, à la tête d’un plateau comprenant Sarah Brady, Andrew Watts, Peter Schöne ou encore Sarah Aristidou, que nous entendrons par ailleurs aux côtés de Christoph Brunner dans Begehren, composé en 2001 par Beat Furrer. Enfin, Il Prigioniero de Luigi Dallapiccola sera donné en diptyque avec la cantate de Luigi Nono, Il canto sospeso. La réunion des deux œuvres se fera sous la baguette de Maxime Pascal avec d’une part Tanja Ariane Baumgartner, Georg Nigl ainsi que John Daszak, et d’autre part Caroline Wettergreen, Freya Apffelstaedt, Robin Tritschler et Tobias Moretti.