© Arnold Schönberg
Les incendies qui ravagent actuellement Los Angeles ont notamment détruit les éditions Belmont Music et son fond d’archives dédiées à la musique d’Arnold Schönberg, incluant des manuscrits et partitions originales. L’éditeur entend néanmoins « renaître de ses cendres ».
Depuis maintenant plusieurs jours, les abords de Los Angeles et notamment le quartier de Pacific Palisades sont la proie d’un gigantesque incendie, attisé par des vents violents. Selon les autorités locales, quelque 12 000 « structures » (incluant des bâtiments et véhicules) ont déjà été détruites par les flammes et parmi lesquelles se trouvent les locaux des éditions Belmont Music en charge de la préservation et de la promotion des œuvres d'Arnold Schönberg.
Selon Larry Schoenberg, le fils du compositeur, la maison d’édition « a été tragiquement détruite ». Il poursuit : « la totalité de l’inventaire proposé à la vente et à la location – incluant des manuscrits, des partitions originales et des œuvres imprimées – a disparu dans les flammes. Pour une société qui se consacrait exclusivement aux œuvres de Schoenberg, cette perte ne signifie pas uniquement une destruction physique de biens, mais aussi une perte culturelle colossale ». Larry Schoenberg précise que le « catalogue de Belmont Music comprenait l'ensemble des compositions de Schoenberg, depuis ses premières œuvres romantiques jusqu'à ses pièces dodécaphoniques révolutionnaires. Ces œuvres, dont des compositions telles que Verklärte Nacht et Pierrot Lunaire, sont fondamentales pour le répertoire classique du XXe siècle ».
Renaître de ses cendres
Pionnier du dodécaphonisme et de l’atonalité, Arnold Schönberg a aussi été classé parmi les « artiste dégénéré » par le régime nazi. Le compositeur avait fui l’Allemagne en 1933, pour trouver refuge à Los Angeles l’année suivante où il vécut jusqu’à sa mort en 1951 – laissant inachevé son opéra Moïse et Aaron. Longtemps, l'Université de Californie du Sud, où Schoenberg avait enseigné, est restée dépositaire de son œuvre. En 1998, plus de 30 000 documents manuscrits et pièces d’archives du compositeur ont néanmoins été transférés au Centre Arnold Schoenberg de Vienne, assurant ainsi leur préservation et pérennité pour les chercheurs et musicologues.
Pour autant, les éditions Belmont Music œuvrent à la diffusion des œuvres d’Arnold Schoenberg auprès des musiciens qui jouent sa musique et sa destruction porte un coup au rayonnement de l’artiste. Si la perte est sévère, Belmont Music Publishers ne renonce pas : par voie de communiqué, l’éditeur annonce sa volonté de « renaître de ses cendres » et s’imagine un « nouvel avenir numérique ».
L’éditeur entend procéder à la numérisation de l’ensemble des œuvres du compositeur afin d’en distribuer les partitions via une plateforme en ligne. Porteur d’espoir, l’éditeur précise que « dans cette nouvelle ère de l'édition musicale, les archives numériques et les plateformes en ligne transforment déjà la manière dont nous accédons à la musique et dont nous la découvrons, et l'évolution de Belmont Music vers ce modèle garantira que les œuvres révolutionnaires d'Arnold Schoenberg continueront à façonner le monde de la musique pour les années à venir ». La musique plus forte que les flammes.
publié le 13 janvier 2025 à 10h08 par Aurelien Pfeffer
13 janvier 2025 | Imprimer
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