En ouverture de sa saison intitulée « À la poursuite d'un rêve », le Gran Teatre del Liceu accueille l’artiste Inma Femenía qui travaille notamment sur la perception de la matière et dont les installations engendrent des arcs-en-ciel dans la grande salle du théâtre barcelonais.
L’opéra est un art total, et à ce titre, le Gran Teatre del Liceu de Barcelone entend faire dialoguer toutes les formes d’art sous une même bannière. C’est notamment l’ambition du programme Liceu de las Artes initié par le directeur artistique de l’institution Víctor García de Gomar : inspiré par la Florence du XVIIe siècle qui accueillait des artistes de tous horizons, le Liceu fait de même aujourd’hui afin de s’adresser à tous les publics – les amateurs d’art lyrique mais aussi les autres.
Dans le cadre du programme, le Gran Teatre del Liceu ouvrait sa saison en accueillant l'artiste Inma Femenía et son installation Iris de Fuego, « Iris de feu ». La jeune femme travaille notamment sur la perception du matériel et de l’immatériel : la manipulation de matériaux jusqu’à qu’ils deviennent intangibles d’une part et d’autre part, notre perception de la réalité et des technologies – comment notre perception est conditionnée par la réalité qui nous entoure et par l'influence technologique. Elle imagine ainsi des installations qui proposent différentes façons de percevoir la réalité, notamment au travers de phénomènes optiques.
GTL / Sergio Panizo
Avec ses installations, Inma Femenía génère par exemple des illusions d’arcs-en-ciel, ici recréées à intervalles réguliers dans la grande salle du Liceu. Dans le théâtre barcelonais, l’expérience se complète d’une création musicale originale du compositeur Iñigo Soler, visant à ajouter une dimension supplémentaire à l’œuvre : l’installation et la musique cohabitent en harmonie, afin de créer un dialogue entre le son et la lumière. « Les harmonies organiques et vibrantes d'Iñigo Soler fusionnent avec les couleurs lumineuses d’Inma Femenía, afin de générer une atmosphère immersive qui plonge le spectateur dans une expérience multi-sensorielle ». Et en écho à la thématique de la saison 2024/25 du Liceu (intitulée « À la poursuite d'un rêve »), l’installation de l’artiste évoque à la fois « le vieux rêve de la domestication de la nature », tout en questionnant notre façon d’appréhender la réalité.
L’artiste fait ainsi « dialoguer l’art, la nature, la science et l’architecture » afin de questionner à la fois notre perception de l’arc-en-ciel et l’imaginaire que le phénomène météorologique implique en chacun de nous, dans le contexte de la salle de théâtre. Et tout comme le phénomène naturel, chaque « Iris de feu » généré par Inma Femenía est unique et éphémère, le temps de l’expérience, pour ne laisser finalement de traces que dans la mémoire du spectateur.
Le travail d’Inma Femenía est exposé partout dans le monde, régulièrement en Espagne de Madrid à Valence ou Barcelone, mais aussi dans des galeries à Paris ou Milan, Cologne ou Düsseldorf et jusqu’en Chine. Gageons qu’il marquera aussi les visiteurs du Liceu, tout en invitant les curieux à franchir les portes de l’Opéra.
publié le 23 septembre 2024 à 13h39 par Aurelien Pfeffer
23 septembre 2024 | Imprimer
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