La rénovation du Komische Oper de Berlin sera finalement menée à bien

Xl_opera-comique-de-berlin © Komische Oper

L’Opéra-Comique de Berlin doit faire l’objet d’importants travaux de rénovation, obligeant la maison d’opéra à se produire hors les murs. Pour des raisons d’économies, certains élus berlinois militaient pour l’abandon des travaux, au grand dam des artistes. La rénovation du Komische Oper sera finalement menée à bien, mais son périmètre pourrait être réduit. 

Troisième grande scène lyrique berlinoise avec le Staatsoper Berlin et la Deutsche Oper, le Komische Oper a connu une vie mouvementée. Depuis son inauguration en 1892, l’Opéra-Comique de Berlin a ainsi fait face à des faillites et nationalisations, plusieurs changements de nom, et au fil de son histoire,le bâtiment a connu de nombreuses rénovations provisoires ou plus permanentes, diverses modifications et extensions plus ou moins inspirées.

Des travaux d’envergure sont de nouveau envisagés actuellement, avec l’objectif de moderniser la salle berlinoise – notamment pour la débarrasser de ses matériaux polluants, mieux l’isoler et la rendre plus accessible aux spectateurs à mobilité réduite. Comme souvent, du fait des travaux, l'Opéra-Comique berlinois a été contraint de déménager : depuis la saison dernière, l’établissement abandonne sa salle de la Behrenstrasse, au profit de scènes alternatives. Plusieurs des spectacles de la compagnie sont dorénavant montés au Théâtre Schiller de Charlottenburg, et d’autres dans des espaces plus insolites – comme actuellement un hangar de l’ancien aéroport de Berlin-Tempelhof, dans lequel Damiano Michieletto met en scène le Messie de Haendel de façon manifestement saisissante.

Une rénovation bousculée

Les rénovations de salles de spectacles en Allemagne sont néanmoins souvent laborieuses : dans un souci d’économies des deniers publics, les projets de travaux font régulièrement l’objet de (très longues) études, qui évoluent au gré des majorités politiques et des allocations de budgets. Si bien que parfois, les retards engendrés par ces études visant à réduire les coûts de rénovation se révèlent exorbitants, au point de menacer la réalisation des travaux.

Depuis maintenant plusieurs semaines, les projets de rénovation du Komische Oper sont ainsi dans le collimateur des élus berlinois – qui doivent réaliser trois milliards d’euros d’économies sur leur budget. Une petite musique laissait entendre que les travaux de rénovation de l’Opéra-Comique de Berlin pourraient être abandonnés – au grand dam de Philip Bröking, codirecteur du Komische Oper, qui considérait l’arrêt des travaux comme une « folie économique ».

Mais néanmoins confirmée

Certes les productions de l’Opéra-Comique de Berlin données au Schillertheater de Charlottenburg sont un succès (la maison revendique un taux de remplissage de 93%), mais elles ont aussi un coût financier. La capacité du Théâtre Schiller est 20% moindre que celle du Komische Oper et les capacités de stockages (notamment des décors) sont réduites, limitant le nombre de représentations que la compagnie peut proposer. En d’autres termes, la compagnie fait face à un manque à gagner de billetterie ayant des conséquences sur sa capacité à rentabiliser ses activités, qu’elle ne pourra assumer que temporairement – Philip Bröking tablait sur cinq à six ans de travaux, mais pas au-delà, suivis d’un retour dans la salle de la Behrenstrasse.

Dans ce contexte, Joe Chialo (sénateur CDU en charge de la culture) confirme maintenant que les rénovations du Komische Oper seront menées à bien et la compagnie a bien vocation à revenir sur la Behrenstrasse. Les travaux pourraient néanmoins prendre davantage de temps (ils pourraient se prolonger jusqu’en 2033) et en raison des contraintes de budgets du Stadtstaat de Berlin, leur ampleur pourrait être réduit afin de réaliser des économies – le coût total du projet est actuellement évalué à 478 millions d’euros. Les discussions budgétaires de la Chambre des représentants de Berlin détermineront le périmètre exact des travaux du Komische Oper – la CDU serait favorable à une réduction, là où les Verts militent davantage pour la conservation du projet initial afin de limiter les couts des études de révision.

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