Coupes budgétaires à Berlin, nouvelles productions annulées

Xl_staatsoper-unter-den-linden-berlin © Staatsoper Unter den Linden Berlin

En fin d’année dernière, le Sénat de Berlin a voté une baisse de 130 millions d’euros de son budget consacré à la culture. Les conséquences du coup de rabot sont concrètes : les maisons d’opéra berlinoises réduisent leur saison et sacrifient des productions. 

En fin d’année dernière, le Sénat de Berlin actait un plan d’économies de trois milliards d’euros pour cette année 2025 (sur un budget de 40 milliards) et comme souvent, la scène culturelle n’était pas épargnée. Malgré la mobilisation des principaux acteurs locaux de la culture, une coupe de 12% du budget de la culture a été votée par les sénateurs berlinois en novembre dernier, soit une baisse de 130 millions d’euros de subventions jusqu’ici accordées aux quelque 450 institutions culturelles berlinoises.

Au-delà des chiffres, quid des conséquences concrètes pour les maisons d’opéra de Berlin ? Au début du mois, la Komische Oper Berlin annonçait renoncer à sa nouvelle production de Mein Freund Bunbury, la comédie musicale de Gerd Natschinski adaptée d’après L'importance d'être constant d'Oscar Wilde, qui devait initialement être donnée en juin prochain. L’Opéra-Comique berlinois indiquait y être contraint du fait des « importantes coupes budgétaires et mesures d’austérité appliquées dans le budget actuel de Berlin ». Pour autant, l’annonce n’était pas totalement une surprise dans la mesure où la Komische Oper doit aussi faire face à d’importants travaux de rénovation, à la fois coûteux et qui obèrent son activité normale et ses recettes de billetterie.

Des coupes au Staatsoper Unter den Linden de Berlin malgré des objectifs dépassés

Dans la presse allemande, Elisabeth Sobotka se dit à son tour confrontée à cette même problématique. Selon la directrice du Staatsoper Unter den Linden de Berlin, son établissement doit faire face à une baisse de subventions estimée à cinq millions d’euros et elle aussi devra renoncer à une nouvelle production d’opéra du fait du coup de rabot budgétaire. Elle ne sacrifie pas l’une des productions de cette saison (une annulation se révèlerait plus onéreuse que de maintenir les représentations), mais elle renoncera à une production initialement prévue pour la saison 2025/26.

L’annonce est ici significative dans la mesure où les objectifs de recettes de billetteries sont non seulement atteints, mais dépassés. Elisabeth Sobotka précise que le Staatsoper a « un objectif de recettes élevé de 13 millions d’euros » et elle se dit « très fière et heureuse de l’avoir dépassé de 600 000 euros en 2024 ». Elle poursuit : « nous avons été déçus de constater que, malgré l’augmentation des recettes et de nos réserves financières, nous soyons restés sur la liste des économies. C'est frustrant d’être sanctionné quand nous menons une bonne gestion ». Et de conclure : « la Bebelplatz est un lieu formidable, avec l'Opéra, la bibliothèque, le musée, l'université, les églises... La culture et l'esprit sont au cœur de cette ville. Si cette idée est détruite par la volonté de réaliser des économies, si la substance qui fait la force de notre maison devait être attaquée, je ne peux souscrire à une telle politique ».

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