Is this the end? La Monnaie commande un requiem inspiré de l'actualité

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Si les productions en streaming ont pu pallier un temps aux fermetures physiques des salles, les maisons lyriques ne considèrent pas pour autant les retransmissions comme unique moyen de travail dans le contexte actuelle : après le festival lancé par l'Opéra de Dijon et les concerts filmés dans des salles vides ces derniers mois, c'est à présent une commande que propose le Théâtre Royal de la Monnaie.

Selon le communiqué de l'établissement bruxellois, « être créatif durant une période où il y a peu de perspectives, et encore moins de certitudes » est un « vrai défi » qui ne s'avère toutefois « ni insurmontable ni redoutable ». Il est ajouté :

« La création est en effet le cœur même de notre activité en tant qu’opérateur culturel. À la Monnaie, nous considérons donc comme notre tâche de faire de l’art, même au beau milieu de la plus grave pandémie de ces dernières décennies. Nous nous y attellerons pleinement à nouveau, après une pause imposée de plusieurs mois durant lesquels nous ne pouvions nous rassembler et donc mener à bien notre mission ».

C'est pourquoi, après vingt productions différentes réparties en trois festivals en streaming qui ont réuni pas moins de 150 000 « spectateurs », la maison bruxelloise a décidé de revenir à la création à proprement parlé dès l'automne, avec la commande d'une oeuvre qui n'est donc ni « une adaptation ni (...) une production de remplacement avec une distribution restreinte ». Cette nouvelle oeuvre « s’inspirera directement de thèmes actuels comme la solitude, la mort et les adieux ». Ainsi que le rappelle le communiqué, « lorsqu’il faut vivre le deuil sans étreinte, lorsqu’on ne peut se consoler l’un l’autre que de manière virtuelle, la douleur n’en est que plus vive : l’isolement laisse des séquelles ».

C'est donc dans ce contexte particulier que va naître Is this the end? dont le scénario, le livret et la partition sont actuellement en cours d'écriture. C'est d'ailleurs pourquoi la maison ne s'avance pas encore sur la forme, mais elle assure déjà qu'il s'agira de la première partie d’une trilogie qui se déroulera sur plusieurs saisons. On sait déjà que c'est le compositeur belge Jean-Luc Fafchamps qui se chargera de la musique, tandis qu'Eric Burcher signera le livret. Pour ce qui est des futures représentations, Patrick Davin et Ingrid von Wantoch Rekowski se chargeront respectivement de la direction musicale et de la mise en scène, alors que les noms de Sarah Defrise et d'Albane Carrère sont annoncés pour la distribution. Ce « projet d’opéra à part entière » devrait au final réunir un ensemble de trois solistes, dix-huit choristes et seize musiciens, distants les uns des autres pour respecter les protocoles saniataires et en exploitant pleinement les ressources du Théâtre de la Monnaie : « la salle et la scène feront office de podium, mais aussi les couloirs, l’ascenseur, le toit et même le tunnel reliant le plateau aux ateliers ».

Une façon de montrer que l'art lyrique demeure un art vivant qui sait s'adapter aux vicissitudes du temps qu'il parcourt et que l'art est sans doute l'un des meilleurs remèdes en période de crise.

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