La Rondine pour célébrer Puccini au Festival de Gattières

Xl_festival-de-gattieres © Festival de Gattières

Au gré des années, le Festival de Gattières gagne en renommée et en ambition. La 34e édition du festival d’opéra en plein air affiche une nouvelle production de La Rondine, de Puccini, défendue par une distribution de jeunes interprètes au début de carrière déjà très prometteur.

C’est manifestement la passion qui anime le collectif Opus Opera à l’origine du Festival de Gattières. Il y a près de 35 ans, Pierre Guillet tombait sous le charme du petit village de l'arrière-pays niçois, dans les Alpes Maritimes, et mobilisait ses proches pour organiser un premier récital d’art lyrique. Depuis, chaque année à la fin du mois de juillet, la place Grimaldi de Gattières est le théâtre (en plein air) d’un festival d’art lyrique : plutôt modeste, le rendez-vous s’est d’abord articulé autour de jeunes interprètes, avant de gagner en ambition, en envergure et en notoriété. Aujourd’hui, le festival de Gattières accueille toujours de jeunes talents mais ayant déjà un solide début de carrière et ils sont encadrés par des artistes confirmés – c’est ainsi que Catherine Hunold, en voisine, a par exemple choisi Gattières pour faire sa prise de rôle de Norma l’année dernière aux côtés d’une jeune distribution.

Chaque année, le Festival de Gattières propose ainsi une production d’opéra, donnée en format de poche au cœur du village – avec le concours des habitants de la commune.

Hommage à Puccini avec la rare Rondine

Cette année, le Festival de Gattières commémore le centenaire de la disparition de Puccini avec une nouvelle production de La Rondine, ouvrage du compositeur relativement peu donné – qui fit l’objet d’une création en 1917 à l’Opéra de Monaco, non loin de Gattières. Le livret de l’ouvrage signé Giuseppe Adami rappelle celui de La Traviata : Magda de Civry, surnommée l’Hirondelle (la « Rondine », en italien), est entretenue par le riche Rambaldo mais aime le jeune homme de bonne famille, Ruggero. Les conventions sociales auront néanmoins raison de leur amour, Magda renoncera à celui qu’elle aime pour ne pas entacher sa réputation.

La Rondine adopte une forme hybride : Puccini devait initialement composer une opérette, il signera finalement un opéra presque vériste empreint, selon Piotr Kaminski dans ses Mille et un opéras, d’un certain « réalisme social » oscillant entre le buffo et le serio. À Gattières, la metteuse en scène Yohanna Fuchs se saisit de cette double figure et transpose l’ouvrage dans le monde du cinéma : Magda y est une jeune vedette, tiraillée entre le producteur Rambaldo et l’aspirant réalisateur Ruggero. Dans sa note d’intention, la metteuse en scène indique ainsi déployer à la fois, le « monde des apparences, du faste, de la célébrité avec son lot d’illusions qui ne font qu’aggraver la nécessité d’exister à travers le regard des autres » mais aussi (pourrait-on dire « hors caméra »), la sincérité de l’amour des protagonistes qui reste « le thème principal de l’opéra ».

Une jeune distribution déjà prometteuse

Pour défendre l’ouvrage sur la scène en plein air de Gattières, le Festival réunit une jeune distribution plutôt enthousiasmante. La soprano Chiara Polese, issue de l'Académie du Teatro San Carlo et qui suscite déjà les éloges, interprétera le rôle-titre. Elle sera accompagnée notamment d’Emy Gazeilles, issue de la troupe de l’Opéra de Paris, ainsi que du ténor Diego Godoy dans le rôle du jeune Ruggero (qui a fait ses armes dans l’Académie de l’Opéra National du Rhin) ou encore de la basse Louis Morvan en Rambaldo.

La Rondine sera donné au Festival de Gattières, Place Grimaldi les 29 et 31 juillet puis les 2 et 4 août prochains à 21h00. La billetterie est ouverte sur le site de l'association Opus Opera.

publié le 17 juin 2024 à 16h09 par Aurelien Pfeffer

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