La saison 2018-2019 de la Philharmonie fait l'éloge des voix

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Bien qu’il faille encore attendre jusqu’au 10 mars pour pouvoir s’abonner, la saison 2018-2019 de la Philharmonie de Paris est à présent dévoilée et accessible sur le site officiel de l'établissement. Une nouvelle fois, la maison parisienne affirme son désir de diversité musicale et de réunion des arts avec force de concerts, de récitals, d’expositions, de rendez-vous variés, de spectacles accessibles pour les enfants ou de ciné-concerts… Comment ne pas trouver son bonheur dans une telle programmation, y compris pour l’art lyrique toujours aussi présent ? Bien qu’il soit évidemment impossible de rendre compte de l’ensemble des manifestations prévues cette saison, Opera Online vous propose un bref « tour d’horizon » de ce que nous réserve cette saison 2018-2019.

Cette dernière sera marquée par des temps forts, dont les commémorations des 150 ans de la mort d’Hector Berlioz. L’occasion de rendre hommage au compositeur tout au long de la saison, comme avec son Requiem en février avec Bryan Hymel, mais aussi lors de deux weekends spéciaux : tout d’abord le 11 janvier avec Tabea Zimmermann sous la baguette de François-Xavier Roth, le lendemain avec L’Enfance du Christ avec Jean Teitgen, Jean-Sébastien Bou et Frédéric Antoun, ou encore le concert-promenade sous le signe de « Berlioz le fantastique » le 13 janvier. Berlioz sera à nouveau à l’honneur le temps d’un autre weekend, celui du 25 mai, avec son Te Deum, sa Symphonie fantastique ou encore le dimanche avec la réunion de sa Symphonie fantastique et de Lélio ou Le retour à la vie sous la direction de François-Xavier Roth avec Michael Spyres et Florian Sempey.

Outre cet anniversaire, de nombreux opéras jalonneront également cette saison, avec notamment La Damnation de Faust le 3 février sous la baguette d’Emmanuel Krivine, John Osborn dans le rôle de Faust (qu’il vient justement d’interpréter à Genève) aux côtés de Kate Lindsey et Nahuel Di Pierro. Siefried sera donné en début de saison, suivi le lendemain par Le Crépuscule des dieux, tous les deux dirigés par Valery Gergiev. Dans un tout autre registre, Christophe Rousset et ses Talens Lyriques exhumeront Tarare de Salieri en réunissant une distribution alléchante : Karine Deshayes, Jean-Sébastien Bou, Cyrille Dubois, Judith van Wanroij ou encore Enguerrand de Hys. Le baroque sera également à la fête avec Sémélé de Haendel, une œuvre entre opéra et oratorio que Sir John Eliot Gardiner devrait magnifier en avril, peu de temps après Le Château de Barbe-Bleue dirigé par Iván Fischer, avec Ildikó Komlósi et Krisztián Cser. Enfin, citons The Rake’s Progress dirigé par Barbara Hannigan et La petite renarde rusée qui viendra clore la saison le 2 juillet 2019, mise en scène par Peter Sellars et dirigée par Sir Simon Rattle. Lucy Crowe tiendra le rôle de la renarde.

Les voix seront également à l’honneur dans des concerts et des galas, comme par exemple le 21 septembre où Philippe Jaroussky et Emöke Barath retrouveront l’Ensemble Artaserse pour des airs et duos extraits d’opéras de Haendel, Cecilia Bartoli qui reviendra en compagnie des musiciens du Prince – Monaco en décembre autour de Vivaldi, ce compositeur si cher à son cœur. Karine Deshayes sera pour sa part présente à plusieurs reprises, notamment accompagnée par l’Orchestre national d'Île-de-France pour un récital intitulé « Nuits d’été » (en référence à l’œuvre de Berlioz qui n’est jamais très loin cette année), ou encore pour une soirée « Celtic songs » en compagnie de l’Orchestre de chambre de Paris et de la cornemuse de Joanne McIver. Stéphanie d’Oustrac sera également présente à plusieurs dates, dont le 23 mars lors d’une soirée tournée vers Richard Strauss, de même que Julie Fuchs un peu plus tôt dans le mois pour des airs et ouvertures de Hector Berlioz, Gaetano Donizetti, Giacomo Meyerbeer et Gioacchino Rossini avec l’Orchestre national d'Île-de-France dirigé par Enrique Mazzola. Nathalie Stutzmann poursuivra avec son ensemble Orfeo 55 sa plongée dans les airs italiens de Vivaldi ou Porpora (nous l’avons d’ailleurs entendue il y a peu à Gstaad), tandis que Renée Fleming sera davantage portée par Schubert et que Marie-Nicole Lemieux accompagnera l’Orchestre Symphonique de Montréal pour les Wesendonck Lieder de Wagner.

Deux galas marqueront également cette saison. Le premier sera dédié au bel canto et réunira Angélique Boudeville (lauréate du dernier concours Voix Nouvelles), Katie Bray, Xabier Anduaga et Ugo Rabec pour des airs de Bellini, Rossini et Donizetti. Le second sera dédié à Verdi et marquera le retour de Plácido Domingo à la Philharmonie le 18 janvier.

Enfin, d’autres formes musicales poursuivront cette production avec par exemple le War Requiem de Britten, qui résonnera les 15 et 16 mai avec Albina Shagimuratova, Andrew Staples et Christian Gerhaher, la Messe en si de Bach dirigée par Raphaël Pichon, maintenant un habitué des lieux. A cette occasion, Lea Desandre, Lucile Richardot et Emiliano Gonzalez Toro seront réunis. Toutefois, il ne fait pas de doute que le Stabat Mater de Rossini qui se tiendra le 28 mai sera l’un des grands événements de l’année puisqu’il réunira Sonya Yoncheva, Chiara Amarù, Celso Albelo et Roberto Tagliavini sous la baguette de Domingo Hindoyan à la tête de l’Orchestre de chambre de Paris.

Ainsi, l’art lyrique s’intègre parfaitement dans la vaste programmation de la Philharmonie qui poursuit dans sa politique d’ouverture, faisant découvrir bien d’autres spectacles et n’oubliant pas ses racines qui sont celles de la Cité de la Musique.

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