En octobre dernier, l’Opéra de Paris initiait un vaste programme de restauration de la façade sud du Palais Garnier, menacée à la fois par la pollution, les chocs thermiques et l’usure des matériaux ayant entraîné des désordres structurels. Jusque fin 2024, la façade du bâtiment classé monument historique sera couverte d’échafaudages et l’Opéra de Paris transforme la contrainte en une opportunité.
L'Opéra national de Paris invite l’artiste JR à prendre possession des échafaudages de la façade avec une œuvre monumentale comme le photographe l’avait déjà fait aux abords du musée du Louvre, de l’esplanade du Trocadéro, des façades du Palais Farnese à Rome ou encore du Palais Strozzi à Florence. À Paris et jusqu’au 25 septembre prochain, dans le cadre d’un « acte I » de l'opération, JR habille la façade du Palais Garnier d’une immense caverne en trompe-l’œil ouvrant sur une perspective de roche et de lumière, qui prend sa pleine perspective en remontant l’avenue de l’Opéra.
Selon l’artiste, la caverne fait à la fois écho aux origines de l’opéra et du ballet alors que « le chant et la danse célébraient les divinités de la Grèce archaïque au sein de grottes aménagées à l’occasion de festivités », mais aussi à « l’allégorie philosophique de la caverne de Platon, lieu dont la sortie permet l’accès à la connaissance et à la compréhension du monde ».
Des projections pour animer la façade
Et pour animer l’installation, la façade du Palais Garnier fera l’objet de « projections le temps de quatre soirées présentant divers extraits d’œuvres lyriques et chorégraphiques en lien avec l’Opéra de Paris ». Selon la maison parisienne, sa « façade devient ainsi une scène » à l’occasion de spectacles visibles depuis la rue, comme pour réaffirmer que « l’Opéra est ouvert à tous ».
En accès libre sur la place de l’Opéra de 21h15 à 22h00, les projections sont ainsi programmées :
- Le samedi 9 septembre : Les Bosquets de JR, L’Oiseau de feu de Maurice Béjart ;
- Le dimanche 10 septembre : le Boléro de Maurice Béjart, un extrait des Contes dHoffmann de Jacques Offenbach dans la mise en scène de Robert Carsen, Brise-Lames de Damien Jalet ;
- Le samedi 16 septembre : extrait du Parc d’Angelin Preljocaj, Die Grosse Fuge d’Anne Teresa de Keersmaeker, un extrait de La Traviata de Giuseppe Verdi dans la mise en scène de Simon Stone ;
- Le dimanche 17 septembre : The Art Of Not Looking Back d’Hofesh Shechter, un extrait des Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau dans la mise en scène de Clément Cogitore (qui associait du krump à la musique baroque du compositeur).
Dans le cadre d’un « acte II » en novembre prochain, la façade fera l’objet d’un changement de décor : l’installation sera remplacée par un rideau de scène, dont la conception a été confiée aux Maisons d’art installées au 19M, notamment le brodeur Atelier Montex. D’ici là, entre mi-septembre et fin octobre, le grand public sera invité par la Galerie du 19M (au 2, place Skanderbeg, dans le 19e arrondissement à Paris) à s’initier gratuitement à la broderie et à participer à la réalisation de cette œuvre. Avis aux amateurs.
07 septembre 2023 | Imprimer
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