Un préavis de grève est déposé à l’Opéra de Paris, ayant déjà entrainé l’annulation de quelques représentations à Garnier et Bastille. Le syndicat Sud Spectacle dénonce le sous-effectif de l’Opéra. Des négociations sont en cours.
La semaine dernière, un mouvement de grève des danseurs de l’Opéra de Paris contraignait l’établissement parisien à annuler plusieurs représentations de ballet – les danseurs réclament notamment une meilleure prise en compte financière de leur temps de préparation. Le mouvement de grève s’étend : à l’appel de Sud Spectacle, un préavis de grève a été déposé hier jeudi et coure jusqu’au 31 décembre. Selon le syndicat, « de nombreux services se (sont) mobilisés que ce soit à la technique, à l'administratif ou certains artistes » et en conséquence, une nouvelle représentation du ballet Play a donc dû être annulée hier à Garnier (le lieu est resté fermé aux visiteurs toute la journée), ainsi qu’une représentation de Rigoletto à l'Opéra Bastille.
Dans ses revendications, Sud Spectacle dénonce le « sous-effectif » de l’Opéra de Paris. Selon Régis Cochennec, qui représente le syndicat au sein de l’institution parisienne, l’Opéra de Paris est soumis à un plafond d’emploi voté par le Parlement, fixé aujourd’hui à 1484 postes (contre plus de 1600 il y a dix ans). Or selon le syndicaliste, l’Opéra n’emploie actuellement que 1459 salariés et 15 équivalents temps plein doivent encore être supprimés au cours des deux prochaines années. Le syndicaliste y voit un « sous-plafond d’emplois organisé », et réclame donc « d’au moins respecter le plafond d'emplois », afin de renforcer des « services (...) complètement exsangues » entrainant des « arrêts maladie pour burn-out, des problèmes de sécurité et des accidents (...) de plus en plus nombreux ».
Des négociations en cours
Dans son récent rapport analysant les résultats financiers de l’Opéra de Paris, la Cour des comptes soulignait les conséquences (notamment financières) des grèves au sein de l’établissement – suscitant des annulations de spectacles mais aussi un sentiment de « frustration du public ». Dans son rapport, la Cour regrettait le manque de concertation préventive, mais saluait des négociations souvent efficaces une fois les préavis de grève déposés.
Dans le cas présent des négociations ont été entamées aujourd’hui entre le syndicat et la direction. La poursuite ou non du mouvement de grève jusqu'au 31 décembre devra ensuite être décidée par les salariés, demain lors d’une Assemblée générale. Un préavis de grève ne tombe jamais bien, que ce soit pour les salariés comme pour une direction. Gageons que le contexte des fêtes de fin d’année, avec un public souvent plus nombreux et qui vient parfois de loin pour assister à un spectacle de l’Opéra de Paris, incitera direction et syndicat à trouver rapidement un accord.
publié le 20 décembre 2024 à 11h04 par Aurelien Pfeffer
20 décembre 2024 | Imprimer
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