« Herman Makarenko […] sera nommé Artiste de l’Unesco pour la paix au cours d’une cérémonie qui aura lieu au siège de l’Organisation le 29 novembre (Salle II, 18h00). La cérémonie de nomination sera suivie d’un concert de l’orchestre Kyiv-Classic sous la direction d’Herman Makarenko. » Voilà ce qu’affiche le site officiel de l’Unesco.
Comme Valery Gergiev et Jordi Savall avant lui (2003 et 2008), le chef ukrainien Herman Makarenko reçoit donc aujourd'hui le titre d’Artiste de l’Unesco, titre récompensant « des personnalités de renommée internationale qui utilisent leur influence, leur charisme et leur prestige pour promouvoir le message et les programmes de l’Unesco. L’Unesco collabore avec eux en vue d’accroître la sensibilisation du public concernant les questions clefs de développement et du rôle joué par l’Organisation dans ces domaines ».
Herman Makarenko, né le 29 juin 1961, est actuellement le chef d’orchestre du théâtre national d’opéra et de ballet d’Urkaine ainsi que chef d’orchestre et directeur artistique de l’orchestre Kyiv-Classic, largement reconnu en Ukraine et à l’étranger. Il a débuté son enseignement au Conservatoire de Kiev et reçoit son diplôme avec les honneurs avant de poursuivre ses études, notamment doctorales à l’Académie nationale de Musique d’Ukraine (ce qui ne l’empêche pas de déjà remporter de nombreux prix, d’abord en Ukraine en 1980 et 1984 puis à l’étranger comme en 1998 au Canada).
Il associe ainsi à la pratique de la direction, la théorie de l’étude en se penchant sur les questions de philosophie et d’esthétique de l’art musical, notamment sur les notions de créativité, ce qui aboutira à une thèse dont on peut traduire le titre par « L'esthétique irrationnelle du XIXe siècle: le point musical », soutenue en 2000, puis par une seconde thèse, « Créativité dans le contexte de l'approche intégrative d'un chef d'orchestre », soutenue six ans plus tard. La même année, il est décoré de l’Ordre du Mérite par le président ukrainien pour « contribution personnelle significative au développement socio-économique et culturel de l'Ukraine ».
Il ne se borne toutefois pas à ses deux thèses et il est l’auteur de nombreuses oeuvres, dont une monographie intitulée La musique et la philosophie : Schopenhauer, Wagner, Nietzche, d’un ouvrage portant sur Le travail créatif du chef d’orchestre : esthétique et histoire de l’art ainsi que d’un manuel à destination des étudiants ukrainiens.
Le chef et son orchestre s’impliquent non seulement sur les scènes lyriques afin de transmettre et de partager au mieux l’héritage classique, mais également sur le terrain social avec de nombreux projets caritatifs, en prenant part à des organismes de bienfaisance, ou encore en invitant des personnes en difficulté, notamment porteuses de handicap. De même qu’il ne se limite pas à la simple direction d’orchestre, il ne cantonne pas son répertoire de prédilection et promeut la diversité culturelle en empruntant à la musique folklorique aussi bien qu’à la musique classique ou bien en s’intéressant à des œuvres issues d’Amérique du Nord et latine, d’Asie et du Pacifique, ou encore d’Europe occidentale et de sa région d’origine.
Elodie Martinez
28 novembre 2016 | Imprimer
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