Les costumes du 20e siècle s’exposent à l’Opéra de Paris

Xl_costume © Opera de Paris

Si l’opéra est un son, il est aussi une image et l’Opéra de Paris ne s’y est pas trompé. Jusqu’au 14 octobre 2012, il rend hommage à ses artisans costumiers en organisant l’exposition « L’étoffe de la modernité » qui rassemble les costumes dessinés par les plus grands peintres et couturiers du 20ème siècle. Avec cette « Odyssée du costume de scène à l’épreuve de la modernité », la Maison d’opéra parisienne explique l’intégration du costume dans la scénographie et les étapes de cette révolution esthétique. Elle confirme aussi à cette occasion son savoir-faire, inégalé dans ce domaine.

La passion pour le costume de théâtre ne date pas d’aujourd’hui. Au 19ème siècle, le costume de scène occupe une place telle que l’Exposition universelle de 1878 lui consacre un espace. À cette époque, les ateliers de costumes et décors de l’Opéra de Paris sont célèbres dans toute l’Europe et les nouvelles productions portées par les ouvrages de Gounod, Wagner, Verdi, Massenet et Saint-Saëns déploient un faste incomparable.
Durant tout le 20ème siècle, les ateliers devront s'adapter aux nouvelles modes, aux nouvelles technologies, et ne cesseront  d’innover. Jacques Rouché, directeur avant-gardiste de l'Opéra de 1914 à 1945, symbolise notamment ces changements en ouvrant ses ateliers à des peintres célèbres. Léon Bakst, Giorgio De Chirico pour Bacchus et Ariane (1931), Fernand Léger pour David triomphant (1937) ou Paul Colin projettent leur univers esthétique sur le costume. Il ne s'agit plus alors seulement de valoriser le chanteur ou le danseur en l'habillant richement mais que son costume s'insère dans une vision scénographique globale. 

Après-guerre, l'École de Paris proposera un nouveau regard, avec Jean Carzou, Roger Chapelain-Midy, Georges Wakhevitch et Jean-Denis Malclès. L’école italienne insufflera aussi une modernité nouvelle avec la Carmen (1959) de Lila De Nobili dont les maquettes forment d'admirables tableaux qui démontrent la faculté de la décoratrice à intégrer le costume dans la scénographie. Sa collaboration avec le metteur en scène Raymond Rouleau préfigure les spectacles d'aujourd'hui, animés par des équipes de costumiers, de décorateurs et de metteurs en scène qui, désormais, travaillent ensemble.

Dans les années 1960,  les stylistes succèdent aux peintres. Ainsi, Roland Petit sollicite Yves Saint Laurent qui dessinera les costumes de Notre-Dame de Paris (1965) et Robert Wilson confiera ceux de La Flûte enchantée à Kenzo (1999). Très présent dans cet univers, Christian Lacroix organisera même une rétrospective de ses costumes au National Museum de Singapour en 2009.

Organisée en collaboration avec la Bibliothèque nationale de France et le Centre national du costume de Moulins, cette rétrospective historique se situe dans les espaces publics du Palais Garnier en hommage aux ateliers actuellement dirigés par Christine Neumeister. L’exposition invite également à se rendre à la Bibliothèque-musée de l'Opéra pour une découverte de photographies, maquettes de costumes, documents rares et costumes de scène. L’occasion de découvrir ces chefs-d’oeuvre qui n’ont plus été exposés au regard du public depuis une vingtaine d’années.


Jusqu’au 14 octobre (prolongation)
Tous les jours de 10 h à 17 h (de 10 h à 18 h jusqu’au 5 septembre), sauf fermetures exceptionnelles.
En savoir plus: expositions.operadeparis.fr/costumes

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