Après avoir esquissé la Scala et sa manière de diriger une maison d’opéra, Stéphane Lissner, qui quittera Milan pour prendre les rênes de l’Opéra national de Paris dès septembre 2014, nous présentait la saison 2014-2015 de la maison parisienne et ses projets futurs dans le cadre d'un entretien public enregistré voici quelques mois à Milan.
À l’occasion de son retour en France (il dirigeait le Théâtre du Chatelet et le Festival d’Aix-en-Provence avant d’arriver à La Scala), Stéphane Lissner envisage « huit ou neuf nouvelles productions », dont deux amenées de Milan, l’une d’elle étant le très plébiscité Lohengrin de la saison passée.
Adepte de l’ouverture de l’opéra au plus grand nombre (il a par exemple créé des préventes à dix euros pour les moins de 30 ans à La Scala), il entend exporter les productions parisiennes en province et créer ainsi au moins un projet lyrique et un projet chorégraphique par an dans une autre ville.
Il insiste tout autant sur la qualité du Ballet de l’Opéra national de Paris, qui sera dirigé par le jeune chorégraphe et danseur étoile Benjamin Millepied à compter du 15 octobre 2014.
Stéphane Lissner dit se sentir libre à Paris : « On peut tout faire », par exemple organiser « des soirées d’opéra non conventionnelles ».
Selon lui, son métier est avant tout d’apporter une émotion et une réflexion au public à travers l’opéra et le spectacle, un rôle qu’il entend tenir une nouvelle fois à la tête de l’Opéra national de Paris, explique-t-il à Alain Duault lors de cette interview.
Afin de préparer la transition entre Nicolas Joël (dont le public qualifie l'approche de l’opéra de classique) et Stéphane Lissner, ce dernier a été nommé Directeur délégué de la maison parisienne en octobre 2012. La saison 2013-2014 conçue conjointement entre les deux hommes intègre huit nouvelles productions : un Alceste à la distribution très française, dirigé par Marc Minkowski et mis en scène par Olivier Py à qui l’on doit aussi Aïda, dirigée par Philippe Jordan. Ce dernier dirige deux autres nouvelles productions, mises en scène par Robert Carsen : Elektra avec Waltraud Meier et Irene Theorin, et La Flûte enchantée avec notamment Pavol Breslik. Mariusz Kwiecen et Michele Pertusi chanteront Les Puritains de Laurent Pelly sous la baguette de Michele Mariotti. La Fanciulla del West de Puccini, probablement un temps fort de la saison, sera retransmise au cinéma, à la télévision et à la radio. On y retrouve la grande Nina Stemme dans le rôle principal, dirigée par Carlo Rizzi. En juin, Robert Wilson livre sa version de L’Incoronazione di Poppea de Monteverdi au Palais Garnier. Enfin, autre temps fort de la saison : La Traviata de Benoît Jacquot sera aussi retransmise à travers plusieurs médias, avec Diana Damrau en Violetta et Daniel Oren au pupitre.
On y retrouve sans doute l'empreinte de Stéphane Lissner, qui affirme articuler ses programmations d’abord et avant tout autour des artistes.
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