L’Opéra de Lyon invite à « parler mémoire » avant son festival

Xl_2017-02-08_112544 © Opéra de Lyon

Chaque année, l’Opéra de Lyon met en place un festival autour d’une thématique. Après « Justice/Injustice », « Britten », « Les jardins suspendus » ou encore « Pour l’humanité », la maison lyonnaise a décidé de s’atteler cette année au thème de la « mémoire » du 7 mars au 5 avril en reprenant, ou bien en faisant « re-vivre » selon les termes de l’opéra, trois spectacles ayant marqué non pas les dernières années mais les dernières décennies et dont les créateurs ne sont aujourd’hui plus parmi nous. Nous pourrons ainsi assister à Elektra mis en scène par Ruth Berghaus en 1986, Tristan et Isolde mis en scène par Heiner Müller en 1983 ainsi que Le Couronnement de Poppée mis en scène par Klaus Michael Grüber en 1999.

Afin de préparer le public à ce festival, l’Opéra de Lyon convie tout un chacun à un weekend en préambule afin de discuter de cette thématique de la mémoire, la mettre en perspective, en discuter et partager sur ce point. Pour cela, rencontres, débats, concerts, ciné-concerts, projections ou encore découvertes sont au rendez-vous afin de découvrir et mieux comprendre ces « mises en scène mythiques » nous invitant « à explorer en musique, en paroles, en images le cœur du prochain festival ».

Au programme, nous pourrons donc débuter à Bellecour par le film Eternal sunshine of a spotless mind de Michel Gondry (2004) dans lequel « un couple en crise choisit d’effacer artificiellement jusqu’au moindre souvenir de sa relation », défini sur le site de l’opéra comme « film culte et ‘oscarisé’ sur l’oubli comme condition du bonheur » qui est un « concept cher à Frederik Nietzsche, philosophe proche de Wagner (Tristan et Isolde) et inspirateur de Strauss (Elektra) ». Les détenteurs d’une place d’opéra auront bien entendu droit à un tarif préférentiel.

Samedi, la journée débute dès 11h par un atelier pour enfants qui leur permettra de découvrir le temps d’une heure le quotidien de ceux formant la Maîtrise de l’Opéra de Lyon. A 14h, première rencontre de ce weekend autour de « Mémoires et opéras » avec Bernard Croisile, neurologue des Hôpitaux de Lyon, docteur en Neurosciences, auteur de Tout sur la mémoire (éd. Odile Jacob), où il expliquera comment « l'Opéra et le monde lyrique permettent d'expliquer le fonctionnement de la mémoire et de ses différentes composantes ». 16h30 sonne le premier concert du weekend autour de Brahms et de Beethoven après une brève présentation donnée par des étudiants du Conservatoire national musique et danse de Lyon. Puis une autre rencontre aura lieu, cette fois autour de « l'Opéra : souvenirs d’écrivains », cette fois avec Xavier Rockenstrocly et ses étudiants en lettres modernes de l’Université catholique de Lyon. A 18h, il sera possible de découvrir de façon commentée les coulisses et les décors d’Elektra avant d’éventuellement assister à une piano-conférence ainsi qu’à un ciné-concert autour du célèbre et culte Fantôme de l’Opéra de Rupert Julian (1925) au cinéma Lumière Terreaux.

Dimanche, c’est par un concert de Brahms / Beethoven que débute la journée avant que ne nous soit proposé Vice versa des Studios Walt Disney Pixar 2015 au cinéma Lumière Fourmi. A la même heure se tiendra une rencontre avec Georges Banu, essayiste de théâtre, critique et professeur émérite à l’Université Sorbonne Nouvelle, auteur du livre Les mémoires du théâtre (éd. Actes Sud). Il parlera autour du thème des « Mises en scène mythiques : le retour du théâtre sur lui-même » afin de rendre plus accessible les mises en scène qui nous semblent parfois sibyllines. A 15h30, il faudra choisir entre deux rencontres : la première avec le philosophe Jacques Darriulat articulée autour des « Voix de la mémoire », la seconde avec une table ronde d’acteurs culturels et associatifs autour des « Mémoires de migration en partage ». Deux concerts viendront ensuite clore ce weekend. Leonard Slatkin dirigera tout d’abord l’Orchestre national de Lyon dans la Suite de Billy the Kid d’Aaron Copland, Rhapsody in Blue de George Gershwin et Symphonie fantastique d’Hector Berlioz. Enfin, « Le Fil d’Ariane » nous racontera comment, abandonnée sur son rocher, Ariane convoque les héroïnes trahies, sacrifiées telles que Didon, Médée, Déjanire ou encore Ottavia, et elle s’interrogera sur la manière dont elles ont réagi face aux épreuves.

Une riche programmation qui permet aux Lyonnais de ne pas s’ennuyer, mais ce n’est pas tout. Le partage est bien au cœur de l’Opéra de Lyon qui, en plus de tout ceci, a mis en place une « boîte à souvenirs » qui permet à chaque spectateur de raconter un souvenir marquant vécu dans ses murs afin de partager les émotions vécues tout autant que des bribes de mémoires, permettant également aux néophytes de découvrir, par le biais d’anciens néophytes, la magie qui peut naître lors d’une représentation. Sans oublier que cela peut aussi permettre de gagner des places de spectacle.

Plus d'informations sur le site officiel de l'Opéra de Lyon.

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