Quand le Palais Garnier rend hommage aux Tragédiennes de l'Opéra du XIXe siècle

Xl_tragediennes © Opéra de Paris

Les divas participent évidemment du mythe de l’art lyrique et le Palais Garnier, en partenariat avec la Bibliothèque Nationale de France, leur rend hommage du 7 juin au 25 septembre dans le cadre de son exposition « les Tragédiennes de l’Opéra ».

L’exposition retrace les carrières de quelque 40 grandes figures de l’opéra ayant marqué les hautes heures du Palais Garnier depuis son ouverture en 1875 et jusqu’en 1939. Quarante cantatrices qui sont aussi (et surtout ?) l’occasion de retracer les grandes évolutions de l’histoire de l’Opéra de Paris au travers des destins de ses plus illustres ambassadrices, de Gabrielle Krauss (créatrice des derniers ouvrages de Gounod et présente le jour de l’inauguration de Garnier) à Hélène Bouvier (ayant marqué l'Opéra des années 193). On y évoque tout autant Rose Caron ou Lucienne Bréval (soprano ayant exercé pendant 30 ans, presque uniquement dans les murs de l’Opéra de Paris) ; Germaine Lubin ou Sybil Sanderson (muse de Massenet pour Thaïs) voire encore Mary Garden (dont on se souvient dans la sulfureuse Salome de Strauss) ou encore Lina Cavalieri (dont l’histoire retiendra peu la voix légère, mais dont la beauté est restée dans les mémoires – on la disait la plus belle femme du monde). La Bibliothèque-Musée de l'Opéra pousse le détail jusqu’à reconstituer la loge de Fanny Heldy, l’une des gloires de l’Opéra Garnier notamment depuis son interprétation mémorable de la Traviata (donnée alors pour la première fois en France). Elle avait fait décorer sa loge selon son goût, en a gardé l’usage même après ses adieux à la scène et aujourd'hui l’exposition y intègre quelques uns des costumes qu’elle avait créés – celui de l’Aiglon par exemple.

Au travers de ces divas, on comprend que les productions d'alors se voulaient de grands spectacles et l’exposition en dévoile les attributs : décors, costumes et autres bijoux de scène (comme la coiffe de Rose Caron pour Salambô) rarement montrés au public, en plus de documents rares et photographies signées Lipnitzky, Harcourt, Albin Guillot, Reutlinger ou même Nadar... et faisant regretter le peu d'enregistrements audio d’époque ayant survécu jusqu’à aujourd’hui.

L’exposition est ouverte au public tous les jours jusqu’au 25 septembre, de 10h à 17h, à la Bibliothèque-Musée de l'Opéra et se poursuit dans un remarquable catalogue d'illustrations et d'enseignements. À conseiller aux nostalgiques sans doute, mais aussi aux férus d'histoire lyrique.

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