La saison prochaine n’est pas une saison anodine pour Angers-Nantes Opéra puisqu’elle est marquée par le départ de son directeur actuel, Jean-Paul Davois, à qui succède Alain Surrans (comme nous vous l’annoncions en mars dernier). Jean-Paul Davois écrit dans cet éditorial qui est son dernier à la tête de la maison : « convaincu que l’opéra n’est pas qu’œuvre musicale, j’ai voulu donner au théâtre toute sa place sur la scène lyrique, prêter attention au livret autant qu’à la partition, préférer les metteurs en scène qui éclairent l’action, la rendent audible et proche de nous, de notre temps, plutôt que ceux qui se contentent d’habiller la musique de belles images. » Cette « audibilité » engendre tout naturellement un désir d’accessibilité au public, ce public qu’il aime tant, qu’il souhaite « servir sans la facilité de lui donner ce qu’il croit attendre mais en lui apportant un plaisir qu’il ne soupçonnait même pas », ce public pour lequel il s’est toujours montré exigent et pour lequel il l’a été également pour sa dernière saison.
Cette dernière débutera par La Damnation de Faust en version de concert. Michael Spyres tiendra le rôle de Faust dans lequel nous avons déjà eu le plaisir de l’entendre, Laurent Alvaro celui de Méphistophélès, Catherine Hunold (« fabuleuse » dans Lohengrin sur cette scène en septembre 2016, rôle qu’elle reprendra le mois prochain à Saint-Etienne) celui de Marguerite et Bertrand Bontoux celui de Brander. Suivra en octobre une nouvelle production du Couronnement de Poppée mise en scène par Patrice Caurier et Moshe Leiser (pour une nouvelle collaboration avec l'établissement après une production enthousiasmante des Noces de Figaro en avril dernier), dirigée par avec Gianluca Capuano. Poppée sera interprétée par la soprano Chiara Skerath face au Néron d’Elmar Gilbertsson, l’Octavie de Rinat Shaham ou encore la Drusilla d’Elodie Kimmel et la Nourrice de Dominique Visse, un habitué des rôles travestis.
William Christie dirigera ensuite Les Arts Florissants dans An English Garden, un concert donné dans le cadre du Jardin des Voix, une académie destinée à de jeunes chanteurs lyriques, spécialisée dans la musique des XVIIe et XVIIIe siècles. Il s’agira là d’une coproduction avec Baroque en Scène et qui permettra d’entendre Natalie Pérez ou encore Eva Zaïcik.
En novembre et décembre, Nantes et Angers accueilleront Atys en folie, la reprise de la production du centre de musique baroque de Versailles. Il s’agit là d’une parodie de l’œuvre de Lully faisant appel non seulement à Alain Buet, Marie Lenormand et Arnaud Marzorati, mais aussi à des marionnettistes.
Une nouvelle production suivra avec Mam’zelle Nitouche, une opérette de Hervé dont le livret s’inspire de sa double vie d’organiste sérieux et de compositeur de musique légère, contant l’histoire de Célestin, professeur de musique au couvent qui se transforme chaque soir en Floridor, un compositeur à succès de la scène parisienne, sans oublier son éléve timide Denise de Flavigny qui triomphe à ses côtés en Mam’zelle Nitouche. Une belle idée pour passer les fêtes de fin d’année dans une mise en scène de Pierre-André Weitz, avec Valérie McCarthy dans le rôle-titre, Damien Bigourdan dans celui de Célestin ou encore Olivier Py qui apparaîtra ici en Loriot.
Claire Dancoisne mettra ensuite en scène Rinaldo avec Paul-Antoine Bénos dans le rôle-titre. Lucile Richardot sera pour sa part Goffredo et Emmanuelle de Negri, Almirena. Fidelio suivra cette production dans la miss en scène de Philippe Miesch déjà donnée à Rennes en mars dernier avec, entre autre, Olivia Doray, Donald Litaker et Claudia Iten.
Enfin, la saison se clôturera par une nouvelle production, les P’tites Michu d’André Messager qui, de même que Hervé (le compositeur de Mam’zelle Nitouche), a mené une double vie musicale : organiste le jour, chef d’orchestre pour les Folies Bergère la nuit. La mise en scène sera signée Rémy Barché et Pierre Dumoussaud sera à la direction de la Compagnie Les Brigands. La distribution est pour sa part toujours en cours.
Huit opéras divers et variés qui sauront clore la dernière saison de Jean-Paul Davois et bien débuter celle d’Alain Surrans, sans oublier la satisfaction du public qui devrait être au rendez-vous par le mélange de ces œuvres classiques ainsi que celles moins connues proposées ici.
30 mai 2017 | Imprimer
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