© Théâtre du Châtelet
Pour sa saison 2025/26 à la tête du Théâtre du Châtelet, Olivier Py concocte de nouveau une programmation à la fois populaire et exigeante qui mêle opéras (enthousiasmants), comédies musicales (souriantes) et théâtre musical (créatif). Tour d’horizon des temps forts.
Lors de la nomination d’Olivier Py à la tête du Théâtre du Châtelet en février 2023, le nouveau directeur avait reçu pour mission « d’en faire véritablement ce théâtre musical, populaire, de qualité et largement ouvert au public ». Mission remplie, manifestement, dans le cadre de sa première vraie saison 2024/25, entre le succès populaire et critique des Misérables ou l’enthousiasme suscité encore récemment par Peer Gynt. De toute évidence, Olivier Py entend poursuivre sur sa lancée avec la saison 2025-2026 qu’il vient de dévoiler, foisonnante et réunissant « toutes les musiques, tous les théâtres, toutes les danses pour tous les publics » – avec de l’opéra, des comédies musicales ou encore du théâtre musical.
Opéras : La Vie Parisienne et L’Annonce faite à Marie
Pour l’opéra, Olivier Py retient La Vie Parisienne donnée en fin de saison (en coproduction avec Les Chorégies d’Orange), afin de rendre hommage aux origines du Théâtre voulu par Napoléon III. Le vibrionnant opéra bouffe d’Offenbach qui moque la vie et les mœurs de la capitale sous le Second Empire profitera d’une nouvelle mise en scène signée Valérie Lesort, dont on connait le travail souvent coloré et souriant, qui s’attache à proposer une lecture moderne des œuvres mais sans en trahir l’esprit. Pour faire vvire cette mise en scène, le Théâtre fait appel aux membres de la troupe de la Comédie-Française, accompagnés par la cheffe Alexandra Cravero.
Pour donner à (re)voir un ouvrage plus rare et plus contemporain, le Théâtre du Châtelet reprendra également L’Annonce faite à Marie, opéra de chambre de Philippe Leroux créé à Angers Nantes Opéra en 2022 et qui nous avait tant enthousiasmé. L’ouvrage reprend la mise en scène de Célie Pauthe, aux très beaux effets de lumière, et la même distribution qu’à la création emmenée notamment par Raphaële Kennedy, Sophia Burgos ou Marc Scoffoni.
Comédies musicales : La Cage aux folles et Top Hat
L’histoire du Théâtre du Châtelet fait également la part belle à la comédie musicale et l’un des temps forts de la saison 2025/26 sera sans doute la nouvelle production de La Cage aux folles, réalisée par Olivier Py et avec Laurent Lafitte dans le rôle de Zaza – assez classiquement, les représentations sont programmées pour les fêtes de fin d’année. À certains égards, au théâtre ou au cinéma, La Cage aux folles a pu véhiculer des clichés qui paraissent aujourd’hui très datés. Le metteur en scène entend néanmoins réinscrire l’œuvre dans son contexte, le cabaret, et dans toute sa dimension politique – « la question de l’homoparentalité et (...) l’amour inconditionnel du parent pour l’enfant, par-delà les assignations de genre ». Ce sont ces problématiques qu’Olivier Py indique vouloir explorer, a fortiori « à l’heure où la question des droits LGBTQI+ est remise en cause, partout dans le monde ».
En mai 2026, c’est un classique de la comédie musicale américaine qui sera finalement donné au Châtelet, Top Hat d’Irving Berlin – le dernier des cinq grands auteurs de Broadway qui manquait encore au répertoire de l’institution parisienne. Fred Astaire et Ginger Rogers ont popularisé le film Top Hat de Mark Sandrich en 1935, l’adaptation du long-métrage en comédie musicale « n’a rien trahi du film et s’est imposée comme l’un des plus grands succès de Broadway ». Kathleen Marshall en signe la mise en scène défendue par une distribution qui sera annoncée ultérieurement.
Théâtre musical : Hamlet et La Bal(l)ade de Nijinsky
Notons enfin une incursion dans le théâtre musical, qui gagne manifestement en popularité, d’abord avec Hamlet en octobre prochain. Kirill Serebrennikov met en scène une adaptation de la pièce de Shakespeare et la « décline à travers dix épisodes de dix minutes, pensés pour le théâtre musical ». Le projet mêle texte et musique : pour le texte, le rôle-titre « se dédouble et se démultiplie » pour être joué par plusieurs interprètes et en plusieurs langues ; pour la musique, le Châtelet a commandé une partition à Blaise Ubaldini qui sera interprétée par l’Ensemble intercontemporain dirigé en alternance par Pierre Bleuse et Yalda Zamani.
Plus tard dans la saison, le comédien Bertrand de Roffignac (récemment salué par la critique dans Peer Gynt sur cette même scène) interprétera La Bal(l)ade de Nijinsky, une création basée sur la lecture du Journal de Nijinsky, un « grand livre sur le sentiment » du danseur Vaslav Nijinski, dans une mise en scène d’Olivier Py et accompagnée musicalement par le pianiste Guilhem Fabre.
Le Théâtre du Châtelet complète sa saison de plusieurs rendez-vous chorégraphiques mais aussi du retour du Châtelet Musical Club, ces soirées musicales éclectiques mêlant les genres et les artistes ou encore les rendez-vous des P’tits fauteuils qui s’adressent spécifiquement aux jeunes publics (avec des horaires et thématiques adaptés aux jeunes spectateurs). On en trouve tout le détail sur le site du Théâtre du Châtelet.
publié le 9 avril 2025 à 13h27 par Aurelien Pfeffer
09 avril 2025 | Imprimer
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