© Opéra de Dijon
La fréquentation de l’Opéra de Dijon augmente et ses finances sont à l’équilibre. Son directeur Dominique Pitoiset annonce une saison 2024/25 ouverte, éclectique et exigeante accueillant autant les musiques du monde ou le hip-hop, que la musique classique ou l’opéra – via quatre productions lyriques.
L’Opéra de Dijon revendique une fréquentation à la hausse et des finances « à l’équilibre », et dans le contexte actuel, c’est sans doute loin d’être anodin. Dominique Pitoiset, le directeur général et artistique de l'Opéra, livre quelques chiffres : plus de 65 000 places ont été vendues au cours de la saison 2023-2024 (contre 58 000 la saison précédente) et l’établissement a pu compter sur 4000 abonnés (contre 3200 auparavant) et là aussi, c’est significatif à l’heure où les spectateurs sont de plus en plus enclins à se décider en dernière minute. Le public dijonnais est manifestement fidèle à son Opéra et « c’est une sécurité pour la maison ».
Un engouement que Christine Martin, adjointe à la culture de la ville de Dijon, explique par le « besoin d’îlots d'espérance dans un monde brutal », invitant à « nous réparer par la musique, la danse, le spectacle vivant ». Un engouement du public qui se traduit aussi dans la billetterie (elle génère 1,6 million d'euros) et couplé à des subventions publiques stables (6,6 millions d'euros de la ville de Dijon, 1,2 million de la région et 950 000 euros de l’État), l’établissement a pu absorber la hausse des coûts liés à l’énergie et à l’inflation – en procédant aussi à des mesures d’économies, comme le changement des nombreux éclairages au profit de lampes à LED moins énergivores.
Fort de cette tendance favorable, l’Opéra de Dijon proposera 80 000 places à la vente, tout spectacle confondu, dans le cadre de sa saison 2024-2025 et espère que le public continuera à répondre présent. Avec quelle programmation ? Une offre de spectacles éclectique, qui doit faire de l’Opéra de Dijon une « maison ouverte », polyvalente et exigeante, accueillant autant les musiques du monde ou le hip-hop, que la musique classique et l’opéra.
Quatre productions d’opéra
La saison lyrique 2024-2025 de l’Opéra de Dijon s’articulera principalement autour de quatre productions d’opéra – une production inédite et trois coproductions qui permettent de mutualiser les coûts avec d’autres maisons d’opéra.
Le coup d’envoi de la saison lyrique sera donné avec une rareté, L'uomo femmina de Baldassare Galuppi (en coproduction avec Château de Versailles Spectacles et le Théâtre de Caen). L’occasion de découvrir ce dramma giocoso en trois actes créé à Venise en 1762 qui imaginait, comble de l’incongruité pour l’époque, une île gouvernée par des femmes sur laquelle débarque un naufragé ayant vocation à « remettre bon ordre » sur cet insolite territoire. Donnée à Dijon les 7, 8 et 9 novembre 2024, la production est mise en scène par Agnès Jaoui (on imagine qu’elle saura proposer une lecture remise au goût du jour de l’ouvrage) et musicalement, elle sera défendue par Vincent Dumestre à la tête du Poème harmonique.
En février et mars, l’Opéra de Dijon proposera successivement La Traviata dans la mise en scène d'Amelie Niermeyer en coproduction avec l'Opéra du Rhin (qui transpose l’ouvrage dans le Berlin des années 1980), puis Les Pêcheurs de perles par la metteuse en scène Mirabelle Ordinaire avec l’Opéra de Toulon. Musicalement, La Traviata sera dirigée par Débora Waldman, et Les Pêcheurs de Perles par Pierre Dumoussaud.
Enfin, la nouvelle production fait le pari de l’exigence et de la curiosité du public dijonnais : Dominique Pitoiset mettra en scène Le Château de Barbe-Bleue de Bartok, dans une scénographie plaçant l’orchestre sur scène et les protagonistes en avant-scène pour mieux immerger le public dans l’action. Musicalement, la cheffe estonienne Kristiina Poska fera ses débuts à l’opéra à la tête de l'Orchestre Français des Jeunes – dont elle prendra la direction en 2025, pour succéder à Michael Schonwandt.
Cirque et théâtre musical
Parallèlement à plusieurs soirées de concerts ou encore un récital de Marine Chagnon (la mezzo-soprano est originaire de Dijon) accompagnée de la pianiste Joséphine Ambroselli le 4 décembre, l’Opéra de Dijon proposera également une offre musicale destinée à tous les public.
D’abord Le Château des Carpathes (le 6 mai 2025), une soirée de théâtre musical adaptant un texte de Jules Verne accessible dès 12 ans, dans une mise en scène signée par Emilie Capliez – dont on connait le goût particulier pour les spectacles mêlant texte et musique afin de mieux s’adresser aux enfants (de tous âges). Ensuite, le 4 juin, l’Opéra de Dijon achèvera sa saison avec Le Carnaval baroque, une soirée mêlant le cirque et la musique baroque, dirigée musicalement par Vincent Dumestre et dans une mise en scène de la comédienne Cécile Roussat (notamment issue du Centre national des arts du cirque où elle s’est consacrée à l'art du clown).
La saison 2024/25 de l’Opéra de Dijon sera présentée au public le temps d’une soirée ce 22 mai à 19h dans la salle de l’Auditorium, ponctuée d’intermèdes en musique, avec la mezzo-soprano Marine Chagnon accompagnée par la pianiste Joséphine Ambroselli. La billetterie de la prochaine saison ouvrira le 14 mai pour les bienfaiteurs, le 17 mai pour les mécènes abonnés, puis le 29 mai pour l'ensemble des abonnés et enfin le 12 juin pour les places à l'unité.
publié le 11 mai 2024 à 7h11 par Aurelien Pfeffer
11 mai 2024 | Imprimer
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