© Tourismus Salzburg GmbH / G. Breitegger
Le Festival de Salzbourg accueille plus de 240 000 visiteurs chaque année, mais ses infrastructures sont datées. La ville de Salzbourg débute un vaste plan de rénovation, supposant notamment de creuser le Mönchsberg pour mieux accueillir les spectateurs.
Avec près de 240 000 spectateurs chaque été, le Festival de Salzbourg s’impose comme l’un des principaux rendez-vous des amateurs d’art lyrique et pour autant, les infrastructures de la ville autrichienne peinent à accueillir les visiteurs dans de bonnes conditions. Salzbourg compte certes plusieurs salles de spectacles, mais elles sont pour la plupart anciennes et souvent le fruit de reconversions architecturales pas toujours adaptées aux nécessités de l’époque – la Haus für Mozart est réputée pour être exigüe, la Felsenreitschule était un ancien manège équestre et le Großes Festspielhaus une ancienne caserne.
Un vaste projet de rénovation et d’extension des infrastructures du Festival est néanmoins prévu (baptisé le « Festspielbezirk 2030 ») et, après cinq d’études, les travaux doivent débuter dans les prochaines semaines, d’ici mi-septembre. Alors que l’édition 2024 du Festival touche à sa fin, Lukas Crepaz, le directeur commercial du Festival, en détaille la teneur et les ambitions.
La première phase de travaux doit durer jusqu’en 2026 et vise principalement à créer un nouveau centre d’accueil pour les visiteurs du Festival. En lieu et place de l’actuelle billetterie, sur la place Herbert von Karajan, un complexe en verre doit être érigé : le bâtiment a vocation à devenir la nouvelle « porte d’entrée » du Festival de Salzbourg et un centre de rencontre pour les amateurs de musique et de culture. Faute de place dans le cœur de Salzbourg, le complexe doit néanmoins se prolonger sous terre, afin de créer une salle souterraine susceptible d’accueillir les événements mondains du Festival.
S’adapter aux contraintes climatiques
Parallèlement, le Festspielhaus doit également faire l’objet de rénovations, notamment pour y intégrer un système de climatisation. Selon Lukas Crepaz, l’accueil du public dans de bonnes conditions « atteint aujourd’hui sa limite du fait de l’augmentation du nombre de journées chaudes chaque année à Salzbourg ». Le projet doit intégrer les évolutions climatiques de la cité autrichienne.
À partir de 2026, une nouvelle phase de travaux débutera et visera cette fois à moderniser les infrastructures de l’ancienne caserne. Le Festspielhaus est certes déjà partiellement troglodyte, creusé dans la roche du Mönchsberg, la colline de Salzbourg. De nouveaux travaux d’excavation seront néanmoins menés pour creuser davantage dans la colline et créer un nouvel atelier de montage de décors, ainsi que des salles de répétitions pour les artistes. Les travaux dureront plusieurs années et en 2028 et 2029, les productions du Festival de Salzbourg devront manifestement être délocalisées dans d’autres salles.
Et si ces travaux paraissent particulièrement ambitieux, selon Lukas Crepaz, creuser le Mönchsberg s’impose du fait d’impératifs écologiques. Installer ces infrastructures hors de la ville (là où la place le permettrait) entrainerait une artificialisation des sols malvenue, en plus d’ajouter des contraintes de transports des décors par camions entre les ateliers et les scènes du festival.
Un budget de 400 millions d’euros
Le budget de la première phase du projet était initialement estimé à 263 millions d'euros, avant d’être réévalué à 400 millions du fait de l’inflation – pris en charge notamment par la ville et le Land de Salzbourg. Le budget est significatif et suscite des interrogations de la part de l’opposition municipale de Salzbourg, qui estime que ces fonds pourraient être consacrés à des projets visant plus spécifiquement les administrés salzbourgeois plutôt que les festivaliers de passage.
Selon Lukas Crepaz, il s’agit néanmoins d’investissements. La Chambre de Commerce autrichienne estime que le Festival de Salzbourg génère chaque année environ 250 millions d'euros de retombées financières pour l’Autriche. Une activité économique qui engendrerait ensuite 96 millions d'euros de recettes publiques sous forme de taxes et impôts. Selon le directeur commercial, l'investissement devrait « être rentabilisé en cinq ans ». De quoi poursuivre encore ces travaux de rénovation : entre 2030 et 2033, la Felsenreitschule et la Haus für Mozart doivent également être rénovées, mais le budget n’a pas encore été chiffré.
publié le 30 août 2024 à 08h21 par Aurelien Pfeffer
30 août 2024 | Imprimer
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