Eve-Maud Hubeaux remplace Anita Rachvelishvili dans Aida au Festival de Salzbourg

Xl_eve-maud-hubeaux_aida_salzburg-festival-c-marc-barral-baron © Marc Barral Baron

À partir de ce 12 août, le Festival de Salzbourg 2022 donnera Aida de Verdi dans une production attendue notamment pour sa distribution : Elena Stikhina est annoncée dans le rôle-titre, Piotr Beczała y fera sa prise de rôle de Radames (initialement prévue en septembre 2020 au Metropolitan Opera de New York avant que la pandémie de Covid n’en décide autrement, et qui reprendra ensuite le rôle au Teatro Real en octobre prochain) et Anita Rachvelishvili devait interpréter le rôle d’Amneris.

« Devait » car par voie de communiqué, le Festival annonce la défection de la mezzo géorgienne, qui renonce à la production salzbourgeoise « pour des raisons personnelles ». Au pied levé, c’est Eve-Maud Hubeaux qui la remplacera pour interpréter le rôle de la princesse égyptienne pour l’ensemble des représentations, du 12 au 30 août. Ce remplacement s’inscrit néanmoins dans une forme de continuité puisque Eve-Maud Hubeaux interprétait déjà le rôle d’Amneris (pour une prise de rôle) le mois dernier au Festival d’Opéra de Savonlinna en Finlande.

Pour mémoire, le Festival de Salzbourg proposera une version « retravaillée » de la mise en scène de Shirin Neshat, déjà créée à Salzbourg en 2017. Tout en proposant une lecture « des tensions entre la religion et les régimes politiques », l’artiste iranienne indiquait alors s’être inspirée de sa propre histoire d’exile (après avoir quitté l’Iran pour s’installer aux Etats-Unis) afin d’imaginer le parcours d’expatriation d’Aida quittant l’Ethiopie pour rejoindre la cour d’Egypte. D’après Shirin Neshat, sa « recontextualisation » de la production vise à ancrer l’œuvre encore davantage dans « l’actualité et époque où nous vivons » : « je crois que l’histoire d’Aida pourrait difficilement être plus contemporaine, au regard de ce que les peuples subissent en Iran, en Ukraine ou en Russie, comme partout ailleurs dans le monde où il y a des victimes de systèmes politiques dictatoriaux ». La metteuse en scène dit ainsi avoir étoffé les trois rôles principaux pour enrichir les relations qu’ils entretiennent. Quant à la forme, elle indique s'appuyer encore davantage sur son travail de plasticienne : avec ses photos et vidéos, elle explique avoir toujours cherché à trouver le juste équilibre entre émotion, poésie visuelle du langage et une dimension mystique pour illustrer la noirceur et la violence. 

Gageons que Eve-Maud Hubeaux s’appropriera les enjeux scéniques de la production d’ici à la première du 12 août prochain, aux côtés donc d’Elena Stikhina et Piotr Beczała, mais aussi Erwin Schrott en Ramfis et Luca Salsi en Amonasro ou encore Roberto Tagliavini dans le rôle du roi.

La production doit faire l'objet d'une captation audio en vue d'une diffusion à la radio autrichienne Ö1 le 27 août à partir de 19h30. 

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