L'édition 2019 du Festival d'Ambronay, qui se tient du 12 septembre au 6 octobre, n'est pas une édition comme les autres puisqu'elle marque les 40 ans du festival, créé en 1980. Depuis ses débuts, ce rendez-vous annuel a su s'imposer dans le paysage international de la musique ancienne et a vu émerger, grandir et/ou se développer des talents dont certains sont aujourd'hui reconnus, comme Philippe Jaroussky, Stéphanie d'Oustrac, William Christie, Jordi Savall, Christophe Rousset, Sébastien Daucé, Leonardo García Alarcón et bien d'autres...
Afin de fêter ce quarantième anniversaire, le festival propose 35 concerts et une cinquantaine de rendez-vous gratuits ou à prix plus ou moins abordables selon la catégorie, répartis sur quatre « weekends » allant du jeudi au dimanche. Une nouveauté pointe toutefois le bout de son nez cette année : outre les visites, les conférences, les spectacles et le principe de pass déjà expérimentés les années précédentes, un « avis aux amateurs » est lancé. Le public peut participer au concert de clôture du 6 octobre en se préparant à l'aide du chef Pierre-Louis Rétat (directeur artistique de Chiome d'Oro) lors d'un ou de plusieurs rendez-vous (chacun est libre d'être assidu ou non). Ceux qui le souhaitent peuvent donc rejoindre le Coro e Orchestra Ghislieri sous la direction de Giulio Prandi pour le bis. Quant au programme, il reste dans la ligne des années précédentes, mêlant grand répertoire, œuvres plus discrètes, jeunes talents avec le festival Eeemerging, spectacles jeune public et familiaux, et invités de prestige.
C’est sans grand risque que s’ouvre le festival avec Les Quatre saisons de Vivaldi servies par les Musiciens de Saint-Julien, tandis que le vendredi 13 septembre devrait être signe de chance puisque résonneront les grands Motets de Bach sous la direction de Raphaël Pichon à la tête de son ensemble Pygmalion. Le lendemain, place à la voix avec Philippe Jaroussky et les solistes de son Académie dans un programme qui regroupe justement Bach et Vivaldi, avant que place ne soit faite dimanche au Miserere d’Allegri et Chorals de Bach en partenariat avec le Festival de La Chaise-Dieu. Le weekend suivant, René Jacobs « enchante Mozart » à l’aide du B’Rock Orchestra, de la soprano Sunhae Im et du baryton Johannes Weisser. Le dimanche en matinée est dédié aux chansons de la Renaissances par le Sollazzo Ensemble avant de retrouver Sébastien Daucé et son ensemble Correspondances en fin de journée pour « Le Chant d’Orphée » , composé de La Descente d’Orphée aux Enfers (opéra en deux actes de Charpentier) et d’airs et chœurs de Purcell.
Le troisième weekend débute lui aussi dès le jeudi par un concert participatif à Bourg-en-Bresse, mais il est surtout marqué par les retrouvailles entre le festival et Stéphanie d’Oustrac pour un récital « d’Eclats de Folie » autour d’airs et de musiques instrumentales de Destouches, Purcell, ou encore Handel. Le lendemain, Enrico Onofri présente l’histoire du violon baroque en Italie au travers d’œuvres notamment de Vivaldi, Corelli, ou Marini tandis que le soir, ce sont d’autres retrouvailles qui attendent le public : celle, cette fois-ci, avec Christophe Rousset et ses Talens Lyriques. Un rendez-vous quatre étoiles autour du Giulio Cesare de Haendel servis également par Christopher Lowrey dans le rôle-titre, Karina Gauvin en Cleopatra, la superbe Eve-Maud Hubeaux en Cornelia, ou encore Ann Hallenberg en Sesto. C’est toutefois par un autre habitué des lieux que le weekend prendra fin le dimanche à 17h avec une « célébration en musique des 300 ans de la mort de Léonard de Vinci » par Jordi Savall et Hespérion XXI.
L’ultime weekend de cette édition anniversaire débute à l’Auditorium de Lyon par Le Messie de Haendel qui devrait être de nature à attirer le public, non seulement pour l’œuvre (un « blockbuster » du classique), mais aussi pour sa distribution : William Christie dirigera Les Arts Florissants ainsi qu’Emmanuelle de Negri, Katherine Watson, Tim Mead, James Way et Padraic Rowan. Suivront des « battles baroques » ainsi que le traditionnel festival Eeemerging, mais aussi Il Diluvio Universale de Falvetti, dirigé par Leonardo García Alarcón. Cette œuvre est assez emblématique du festival puisque le chef l’avait exhumée pour la première fois ici-même en 2010, alors qu’elle n’avait plus été donnée depuis sa création à Messine en 1682. Gravée depuis sur disque, le succès a été au rendez-vous non seulement au regard des ventes (13 000 CDs vendus) mais aussi d'une série de concerts sur les plus grandes scènes du monde.
Une belle façon d’amorcer la fin du festival, avant son habituel concert de clôture – mais donc participatif cette année – pour terminer en beauté cette édition anniversaire.
Plus d'informations sur le site officiel du Festival d'Ambronay.
04 juillet 2019
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