Informations générales
- Nom:Gobbi
- Prénom:Tito
- Date de naissance:24/10/1913
- Date de mort:05/03/1984
- Nationalité:Italie
- Tessiture:Baryton
Biographie
Tito Gobbi est considéré comme un des meilleurs barytons italiens du XXème siècle. Doué d’une voix puissante, il savait jouer sur la couleur des notes et mettre en relief les mots pour cerner au mieux toute la complexité des personnages qu’il savait faire vivre sous les yeux du spectateur. Il s’est imposé sur les scènes internationales les plus prestigieuses en interprétant magistralement de grands rôles verdiens comme Falstaff, Iago, et Scarpia. A l’instar de Maria Callas, dont il a été un des partenaires privilégiés, Tito Gobbi est un « chanteur-acteur » qui a durablement marqué le public par ses talents de tragédien.
Né le 24 octobre 1913 à Bassana del Grappa, près de Venise, Tito Gobbi entame des études de droit avant d’étudier le chant avec le ténor Giulio Crimi (1885-1939), connu pour avoir créé Francesca da Rimini (1914) de Riccardo Zandonai et Il Tabarro et Gianni Schicchi (1918) de Puccini. En 1936, le jeune chanteur remporte un concours à Vienne puis, en juin 1937, il chante Germont dans La Traviata de Verdi au Teatro Adriano de Rome. C’est là qu’il se fait remarquer par le grand chef d’orchestre Tullio Serafin qui lui ouvre les portes de l’Opéra de Rome où il peut aborder une série de rôles de plus en plus importants. À la fin de la Seconde guerre mondiale, Tito Gobbi a déjà inscrit à son répertoire tous les plus grands rôles de baryton, de Figaro du Le Barbier de Séville de Rossini à Scarpia de la Tosca de Puccini ou encore Iago de l’Otello de Verdi. Dès lors, le chanteur est prêt pour faire ses débuts sur les grandes scènes internationales où il va rapidement triompher. En 1948, il débute à San Francisco dans Le Barbier de Séville, dans La Bohème de Puccini et dans L’Elixir d’amour de Donizetti où il campe à merveille le présomptueux Belcore. Un nouvel échelon est franchi quand, en 1950, Tito Gobbi est acclamé au Festival de Salzbourg dans le rôle-titre de Don Giovanni sous la direction de Wilhelm Furtwängler. L’année 1956 marquera ses premiers pas sur la scène du Metropolitan Opera de New-York et, l’année suivante, c’est le Staatsoper de Vienne qui l’accueille dans Falstaff. Puis c’est au tour de l’Opéra de Paris de lui ouvrir ses portes en 1958.
La carrière de Tito Gobbi se poursuit au plus haut niveau aux côtés des partenaires et des chefs les plus prestigieux. Le 5 juillet 1965, il est Scarpia au Covent Garden de Londres avec Maria Callas dont ce sera l’ultime apparition sur une scène d’opéra. Il existe une captation du deuxième acte de cette Tosca : c’est un précieux témoignage qui permet d’apprécier toute l’intensité du jeu de ces deux artistes de légende. En 1966, Tito Gobbi provoque un scandale en annulant sa participation au Don Carlos de Verdi qu’il doit chanter à l’Opéra de Paris : ce coup d’éclat se révèle salutaire car il met en lumière le manque de moyens dont souffre cette grande institution à bout de souffle et dont le fonctionnement sera bientôt entièrement repensé sous l’impulsion d’un nouveau directeur, Rolf Liebermann. Tito Gobbi fera ses adieux au public en 1979, entamant ensuite une carrière de metteur en scène tout en se consacrant à l’enseignement. Il s’éteint le 5 mars 1984 à Rome où il vivait depuis de nombreuses années. Une abondante discographie nous permet aujourd’hui d’apprécier quelques-unes des qualités de cette voix dont les exceptionnelles qualités d’acteur nous sont restituées à travers les films dans lesquels il parait, tournés principalement entre 1946 et 1950. Car, portée par sa voix aux couleurs sombres, c’est la formidable présence scénique qui demeure le legs premier de ce grand baryton, de ce grand artiste.
CD
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