Informations générales
- Compositeur:Vincenzo Bellini
- Librettiste:Felice Romani
- Date de création:16/03/1833
- Lieu de création:Italie
- Nombre d'acte:2
- Langue originale:Italien
- Maison d'opéra de la production originale:Teatro La Fenice.
Description de l'Œuvre
Beatrice di Tenda connut des débuts laborieux. En 1831, Vincenzo Bellini compose sa Norma qui rencontre un imposant succès critique et populaire et à l’automne 1832, La Fenice de Venise lui commande une nouvelle œuvre devant mettre en vedette Giuditta Pasta (la créatrice de Norma). Après avoir envisagé un mélodrame sur la reine Christine de Suède, le compositeur et la cantatrice optent finalement pour un sujet historique italien, l’histoire vraie de Béatrice Lascaris de Tende, dont l’adaptation est confiée au librettiste Felice Romani. Habitué à travailler sur plusieurs livrets simultanément, le librettiste livrera sa copie avec un extrême retard, obligeant La Fenice à en appeler à la puissance publique et suscitant une brouille pérenne entre Bellini et Romani, qui ne retravailleront plus jamais ensemble. L’opéra est achevé à la dernière minute et la création est un échec cuisant. Là où le public attendait le nouvel opéra du compositeur de Norma, Beatrice di Tenda ne serait qu’un « bon opéra de Donizetti » (selon la formule du musicologue Rodolfo Celletti).
Beatrice di Tenda fera néanmoins une petite carrière en Italie (notamment à la Scala de Milan en 1835), avant d’être donné à Vienne, Londres ou au Théâtre des Italiens à Paris en 1840. L’ouvrage est redécouvert notamment en 1961 quand Joan Sutherland le chante en concert à Carnegie Hall puis à la Scala (avant de participer à un enregistrement avec Luciano Pavarotti en 1963), et quelques années plus tard à l’initiative de Leyla Gencer à La Fenice en 1964. Beatrice di Tenda reste néanmoins une œuvre rarement jouée du fait de la difficulté de la partition et de sa structure : l’ouvrage repose quasi exclusivement sur le rôle-titre, qui partage l’essentiel des grands airs de l’opéra avec le Duc Filippo, quand les rôles secondaires sont le plus souvent relégués à des duos et ensembles.
Résumé de l’opéra Beatrice di Tenda
Béatrice de Tende, veuve de Facino Cane, a épousé le cruel Duc Filippo Maria Visconti en secondes noces. Craignant que son épouse fomente une rébellion avec les alliés de son époux défunt, le Duc cherche à répudier Beatrice. Il en trouve l’occasion quand Agnese l’accuse d’entretenir une liaison avec le seigneur Orombello, à tort. Soumis à la torture la plus brutale, Orombello avoue néanmoins une liaison avec Beatrice, qui rejette toutes les accusations. Pour des raisons politiques, le Duc fera néanmoins condamner Beatrice à mort qui fait face à son destin dignement.
Acte 1
Château de Binasco en 1418. Le duc de Milan Filippo Maria Visconti a épousé par intérêt la veuve du condottiere Facino Cane, Béatrice de Tende. Ses partisans l’encouragent néanmoins à la répudier, craignant que les vassaux de Béatrice ne se retournent contre lui. En marge d’une fête organisée par son épouse, il est renforcé dans ses sentiments en attendant, au loin, la romance que chante Agnese del Maino (« Ah ! Non pensar che pieno »), qui lui semble bien plus séduisante.
Agnese est néanmoins éprise d'Orombello et se croit aimée en retour. Elle lui fixe alors rendez-vous dans ses appartements via une lettre anonyme. Le jeune seigneur se croit cependant invité par Béatrice, pour qui il nourrit des sentiments secrets, et se montre déçu de retrouver Agnese qui s’en offusque (duo : « Si, rivale ! »). Pour se venger, Agnese dénonce Orombello au duc Filippo et l’accuse d’entretenir une liaison avec Béatrice.
Béatrice se lamente de l'hostilité de son époux à son égard, alors qu’elle lui a permis de prendre le trône. Le duc Filippo survient, l’accable et l’accuse de l’avoir trahi et de conspirer contre lui (duo : « E quali !Spergiura »). Seule, Béatrice pleure sa mauvaise fortune devant la statue de son défunt époux quand Orombello la retrouve et lui propose de rassembler ses partisans pour la défendre (duettino : « A ciascun fidar »). Consciente des sentiments d’Orombello et ne voulant pas être compromise, Béatrice refuse. Le duo est néanmoins surpris par le duc, qui y voit la confirmation de ses soupçons. Ils sont aussitôt mis au fer, malgré leurs protestations d’innocence.
Acte 2
Cruellement torturé, Orombello a avoué une liaison avec Béatrice, qui persiste à démentir les accusations du tribunal et clame son innocence. Orombello apparait au procès dans un état qui bouleverse jusqu’à cœur endurci d’Agnese : face à la détresse de Béatrice, il revient sur ses aveux et confirme son innocence (quintette : « Al tuo fallo »). Le doute parcourt l’assemblée, mais le duc ordonne de renvoyer les accusés à la question, malgré la supplique d’Agnese, prise de remords et qui refuse de prendre la main du duc.
Béatrice de cède pas et refuse d’avouer. Pour autant, le tribunal la condamne à mort. Le duc se remémore néanmoins les bienfaits politiques de son mariage et hésite à la gracier (« Qui mi accolse »). Un messager lui apprend alors que d’anciens vassaux de Facino Cano et partisans de Béatrice marchent sur le château. Les événements emportent les convictions du duc : la sentence sera exécutée.
Drapée dans son innocence bafouée, Béatrice attend son exécution quand Agnese se jette à ses pieds et implore son pardon. Au loin, Béatrice entend la voix d’Orombello qui monte depuis sa cellule (trio : « Angiol di Pace »). Avant d’avancer vers l’échafaud, Béatrice embrasse Agnese et lui accorde son pardon (« A ! Se un’urna è a me concessa »). Dignement, Béatrice fait face à son destin.
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