Informations générales
- Compositeur:Piotr Ilitch Tchaïkovski
- Librettiste:Piotr Ilitch Tchaïkovski
- Date de création:1890
- Lieu de création:Russie, fédération de
- Nombre d'acte:3
- Catalogue:op.68
- Langue originale:Russe
- Maison d'opéra de la production originale:Mariinsky Theatre
- Orchestration originale:3fl, 2ob, 3cl, 2fg, 4cors, 2tp, 3tbn,1tub, Timp, percu, 1harpe, 1piano, Strings
Description de l'Œuvre
Un romantisme à fleur de peau, une pincée de fantastique, un héros défiant le Destin, le tout plongé dans les rues, les bals et les bouges de Saint-Pétersbourg ou sur les rives de la Neva : la Dame de Pique est l’opéra russe par excellence, et sans doute le chef-d’œuvre lyrique de son auteur. Sur les vers de son frère Modest, Piotr Ilyitch Tchaïkovski charge les héros de Pouchkine d’une fièvre et d’une tension continues, les faisant s’ébattre et se consumer sous la cloche d’un fatum omniprésent, le même qui menace la Symphonie Pathétique, cet autre opéra de l’amour impossible – sans parole, lui. Lisa brûle pour Hermann, mais Hermann se laisse peu à peu dévorer par sa passion du jeu et la formule magique qui lui assurera la fortune. Au sein de cette course contre la montre, où le lyrisme gagne en rage à mesure que la pathologie du héros s’aggrave, Tchaïkovski s’introduit aussi à la cour de Catherine II, et tout en ciselant avec élégance l’aristocratie pétersbourgeoise, réserve le meilleur de lui-même dans la peinture terrible de la Comtesse, cette fameuse « Dame de Pique » cause de tous les tourments.
Résumé
L’intrigue se déroule à Saint-Pétersbourg à la fin du XVIIIe siècle. Hermann cherche à conquérir Lisa, jeune fille promise au Prince Eletski, et dont la grand-mère est une vieille et étrange Comtesse. De France où elle a vécu, cette dernière rapporte un secret lié à trois cartes qui lui a permis de gagner des sommes considérables. Dès lors, la volonté d’Hermann de découvrir le mystère de la Comtesse se confond avec son amour pour Lisa, qu’il rejoint dans sa chambre, la nuit même. Peu à peu, sa quête vire à l’obsession, et Hermann semble prêt à tout pour connaître la formule gagnante. Incapable de soutirer son mystère à la vieille, qui meurt sous ses yeux terrassée par la peur, Hermann finit par abandonner Lisa, bientôt acculée au suicide. Il ira se perdre au jeu, persuadé de connaître le secret des trois cartes révélé par le spectre de la Comtesse. Mais il se tuera à son tour, sous l’emprise d’une folie dévastatrice.
Acte 1
Obsédé par le jeu, Hermann est aussi amoureux de Lisa, jeune fille élevée par sa grand-mère, une vieille comtesse réputée pour sa richesse. Tomski apprend à Hermann la légende qui entoure la fortune de la Comtesse : ayant vécu une partie de sa jeunesse en France, elle y a appris le secret de « trois cartes » gagnantes, puis en a usé et abusé. Si elle confie une nouvelle fois le secret des trois cartes, elle en mourra. Hermann entrevoit là un moyen d’amasser des richesses et de pouvoir épouser Lisa, fiancée au Prince Eletski. Tonnerre, foudre, vents : rien n’arrêtera sa volonté.
Acte 2
Lisa est secrètement rejointe dans sa chambre par Hermann, qui doit redoubler d’attention car la vieille Comtesse guette. Lorsque Lisa le supplie de partir, il lui déclare son amour et se dit prêt à mourir si elle ne l’aime pas. Lisa lui avoue sa flamme à son tour.
Lors d’un bal, le Prince Eletski remarque la tristesse de Lisa, et l’assure une nouvelle fois de ses sentiments, dans un air d’une noblesse contenue, épousant l’une des plus belles mélodies nées de la plume de Tchaïkovski.
Lisa a glissé à Hermann la clé de la chambre de sa grand-mère. La nuit venue, Hermann s’y faufile, décidé à percer l’énigme des trois cartes. Sur le point de s’assoupir, la Comtesse évoque ses souvenirs, et chante un air français de Grétry. Tapi dans l’ombre, Hermann surgit devant elle et exige son secret ; mais il effraie la vieille qui, terrorisée par le pistolet dont il la menace, meurt subitement sous le choc.
Extrait : «Je crains de lui parler la nuit »
Acte 3
Le fantôme de la comtesse s’est dressé devant Hermann et lui a révélé les trois cartes sur lesquelles il fallait miser pour gagner. Aussi, lorsqu’il retrouve Lisa, prête à partir avec lui, Hermann la repousse, pressé d’aller tester le secret. Lisa se jette dans la Neva. Dans la maison de jeu, Hermann gagne d’abord une somme fabuleuse, avant de se mettre à divaguer. « Est-il aidé par Diable ? » s’interrogent ses voisins de table. Défié par le Prince Eletski, Hermann est sûr de sa nouvelle victoire, mais lorsqu’il déclare être en possession de l’As, il découvre que la Dame de pique s'est substituée à l'As. Désespéré et gagné par la folie, il se poignarde.
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