Voyage d'automne - Voyage d'automne

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Description de l'Œuvre

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Après avoir déjà composé deux opéras, L'Autre côté en 2006 pour l'Opéra national du Rhin et Akhmatova en 2010 pour l’Opéra de Paris, le compositeur Bruno Mantovani signe Voyage d’automne en 2024 suite à une commande de l’Opéra national du Capitole de Toulouse – la création mondiale de l’ouvrage y est donnée le 22 novembre 2024.

Opéra de trois actes sur un livret de Dorian Astor, Voyage d’automne s’inscrit dans la continuité des œuvres précédentes du compositeur pour former un « triptyque opératique ». L’Autre côté et Akhmatova explorait « les conditions de la création artistique dans un contexte politique autoritaire ». Pour autant, là où les deux premiers ouvrages du compositeur envisageaient l’art comme moyen de résistance à l’oppression dictatoriale, Voyage d’automne envisage le cas de ces artistes ayant mis leur art au service de régimes oppressifs, par confort ou vanité.

Le livret de l'opéra Voyage d'automne

Adapté de l’ouvrage de François Dufay Le Voyage d’automne, le livret de l’opéra s’inspire d’événements historiques réels. Cinq écrivains français de l’entre-deux-guerres (Marcel Jouhandeau, Ramon Fernandez, Pierre Drieu la Rochelle, Robert Brasillach et Jacques Chardonne) sont invités en 1941 le temps d’une « excursion touristique » pour découvrir une Allemagne idéalisée et s’en faire l’écho une fois de retour en France. La propagande nazie de Goebbels (qui apparait dans l’ouvrage dans le rôle fictif de Wolfgang Göbst, seul personnage qui ne porte pas le nom d’un personnage historique réel dans l’opéra afin de lui conférer la distance nécessaire au regard de l’histoire), s’attachait à obtenir le soutien des intellectuels et artistes européens. Les cinq écrivains français répondent à cet appel, essentiellement par vanité – ils devaient contribuer à la fallacieuse « résurrection d’une République des lettres européennes sous l’égide de l’Ordre nouveau allemand ».

Le livret de Dorian Astor contourne l’écueil de la reconstitution littérale de l’épisode historique, pour se focaliser davantage sur les différents archétypes des personnages (afin de trouver « là le tragique d’âmes torturées par une pulsion nihiliste et le comique d’égos boursouflés jusqu’au ridicule »). Selon le librettiste, le « voyage pouvait (alors) devenir un théâtre illusionniste digne des visions prodiguées à Faust par Méphisto (...), (car) il y a quelque chose d’un pacte faustien dans la compromission des écrivains collaborationnistes, quelque chose de cet insatiable et vain désir de puissance, de jouissance, prêt à payer le prix de la damnation ». Pour autant, pour ne pas focaliser l’œuvre sur les seuls écrivains (des âmes perdues à l’évocation « puissamment théâtrale, mais dérisoire »), le librettiste imagine un contrepoint, « la Songeuse », rôle symbolique inspiré de la poétesse juive Gertrud Kolmar, assassinée à Auschwitz en 1943 – « la seule innocente qui ait une voix dans ce Voyage d’automne ».

Les rôles de l'opéra Voyage d'automne

  • Marcel Jouhandeau, écrivain français (baryton),
  • Gerhard Heller, officier allemand, directeur de la Propaganda-Staffel de Paris (baryton),
  • Ramon Fernandez, écrivain français (ténor),
  • Pierre Drieu la Rochelle, écrivain français (ténor),
  • Robert Brasillach, écrivain français (baryton),
  • Jacques Chardonne, écrivain français (basse),
  • Hans Baumann, soldat et poète allemand (ténor),
  • Wolfgang Göbst, haut-dignitaire allemand, chargé de la propagande du Reich (contre-ténor),
  • La Songeuse, une femme (soprano),
  • Dignitaires et invités officiels (chœur mixte)

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