Informations générales
- Nom de la maison d'opéra :Opéra National de Bordeaux.
- Ville Pays :Bordeaux France
- Localisation :Place de la Comedie Afficher la carte
- URL du site internet officiel :http://www.opera-bordeaux.com/
Description
L'histoire de Bordeaux et celle de son Grand Théâtre se rejoignent à plus d'un titre, croisant même le destin d'un pays ... Le gouvernement français s'étant replié en 1870 à Bordeaux, l'Assemblée nationale siégea au Grand Théâtre et y proclama en 1871 la IIIè République!
C'est le descendant du cardinal de Richelieu, le maréchal-duc de Richelieu, gouverneur d'Aquitaine, qui passa commande à l'architecte Victor Louis, en 1773, d'une salle de spectacles, dont il choisit également l'emplacement. Bordeaux, alors florissante et prestigieuse, vivant du commerce avec les colonies et du commerce des vins, manquait en effet d'un théâtre digne d'elle. Le bâtiment existant avait brûlé en 1756. Dans l'esprit du gouverneur, il fallait un théâtre à la mesure de la ville, prospère, de ses riches négociants et de leurs hôtels particuliers.
Le maréchal-duc de Richelieu n'avait pas choisi n'importe quel architecte': Victor Louis avait été, auparavant, appelé à la cour de Pologne par le roi Stanislas Auguste II Poniatowski, et ensuite il construisit, outre l'hôtel de Saige à Bordeaux, la Comédie-Française à Paris...
L'élégance du Grand Théâtre, ses proportions équilibrées, la délicatesse de ses décorations en firent un modèle de l'architecture théâtrale néoclassique, et il est encore l'un des plus beaux théâtres en France. Car ce ne sont pas seulement la façade, avec ses douze colonnes corinthiennes et son faux air de Palais-Royal, ou la salle avec son plafond de Robin, qui méritent l'attention du visiteur. En effet, le lustre en cristal de Bohême, le plafond à caissons du hall et surtout le grand escalier en y dont s'inspira Garnier pour l'Opéra de Paris rivalisent de beauté.
Légèrement ovale comme la Scala de Milan, la salle à l'italienne bénéficie d'une acoustique remarquable. Elle fut inaugurée en 1780 avec un spectacle composite, qui comprenait, entre autres, le premier acte d'Athalie. Quatre cent cinquante chandelles éclairaient la salle décorée dans les tons de gris, bleu pâle et or. En 1799, à la suite de dommages dus à la Révolution, on restaura le théâtre, y installant des loges - très vite retirées ensuite pour cause d'inconfort - et des baignoires au parterre, dont les grilles spéciales permettaient de voir sans être vu ... Sans doute est-ce la raison pour laquelle la citoyenne Latapie, en charge du théâtre, loua ces dernières à des fins plus privées que théâtrales !
Malgré des difficultés financières qui contraignirent les directeurs successifs à louer le péristyle à des commerçants (jusqu'en 1829), à louer les caves en guise d'ateliers à des tonneliers (jusqu'en 1855) et même, en 1806, à exploiter le salpêtre sur les murs des caves... malgré les apparences donc, le Grand Théâtre acquit très vite une réputation à la mesure de sa beauté, en particulier dans le domaine des ballets. Sous le Second Empire, l'Opéra de Bordeaux devint une des grandes scènes lyriques françaises, jouant presque immédiatement après leur création à Paris des oeuvres nouvelles, invitant les grands noms parisiens de la musique et du chant. Une troupe permanente assurait cependant le répertoire, faisant preuve de qualités artistiques et musicales indéniables. On jouait aussi régulièrement Le Crépuscule des Dieux, la Juive, etc. Pour le centenaire du Grand Théâtre, en 1880, on entreprit des travaux de restauration qui maintinrent la décoration Second Empire, avec ses velours rouges et son foyer transformé en salle de bal alors qu'il était une superbe salle de musique de chambre, à l'origine.
Entre 1920 et 1947, le Grand Théâtre put se targuer de nombreuses premières locales (Le Chevalier à la rose, par exemple), témoignant de son avance en matière musicale sur les autres villes de province. Les grandes vedettes internationales, des chefs permanents comme André Cluytens, la première française d'Adrienne Lecouvreur, voilà qui constitue la marque de ces années.
Avec la création, en mai 1950, du Festival du Mai musical, et l'arrivée, comme directeur du Grand Théâtre, de Roger Lalande, l'Opéra de Bordeaux prend un nouvel essor. La conception de la mise en scène est renouvelée et prend davantage d'importance; de nombreuses créations mondiales marquent la vie musicale du « Port de la lune » : Sampiero Corso de Tomasi, en 1956, Ondine de Sancan en 1966, Altanima de Robert Dussaut en 1969. Les premières françaises d'opéras étrangers sont également nombreuses : von Einem, Britten, Fortner, etc.
Dans les années 1970, le Grand Théâtre de Bordeaux s'est orienté vers les coproductions régionales, essentiellement avec le Capitole de Toulouse et le Théâtre d'Avignon, qui ont permis aux Bordelais de découvrir en création régionale : Turandot, Eugène Onéguine, Nabucco, La Fille du Far-West, La Finta Giardiniera, La Pietra del Paragone, Le Barbier de Séville de Paisiello, Falstaff de Salieri ... Un vaste répertoire d'où ne sont pas exclues les créations contemporaines, de L'Opéra d'Aran de Bécaud à Montségur de Landowski, en passant par Eurydice de Damase, Andrea del Sarto de Daniel Lesur, La Comédie sur le pont et Ariadna de Martinù, L'Ours, Tango pour une femme seule, Le Roi Gordogane, Trois Contes de l’honorable fleur de Ohana et Erzebet de Charles Chaynes…
Au début des années 1990, de grands travaux de rénovation ont permis au théâtre à la fois de retrouver certains décors de ses origines et toute en s’équipant des technologies modernes.
Parallèlement à cette action, le Grand Théâtre de Bordeaux est un devenu un service public à part entière. Actions en faveur des scolaires, conférences, concerts, création d’une discothèque, ont fait du Théâtre de Louis une véritable maison de la culture au service de la musique et de l’art lyrique.
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